jeudi 25 avril 2013

En prendre de la graine

Cette capacité qu'ont certains de mes locataires à mentir me laisse pantoise.

Il appelle hier, déjà très énervé, le ton de sa voix cassant laisse augurer la suite. Il vient de recevoir sa facture d'eau, énorme il est vrai, et prévient avant toute chose qu'il ne la paiera pas.
Bien... d'accord... mais ce n'est pas à nous qu'il doit la payer, et s'il ne paye pas, son eau sera coupée.

Voilà pourquoi dit-il, rentré en décembre 2011 dans l'appartement, le monsieur qui avait fait la visite avec lui, avait dit que la chasse qui fuyait serait réparée. Or, depuis personne jamais n'est venue, personne et maintenant il a cette facture qu'il ne paiera pas,  puisqu'il n'est pas plombier.
Oui, certes... Je consulte son dossier...
- Deux jours après votre entrée nous avons mandaté un plombier. Il n'est jamais venu ?
- Non je vous dis que nous n'avons jamais eu personne pour cette fuite.
Je vérifie le numéro de téléphone, cherche un éventuel message laissant à penser qu'il a rappelé pour nous le signaler, trouve une autre demande en mars de cette année, pour une fuite chasse d'eau, faite à un autre plombier.
- Ce plombier à qui nous avons fait un bon d'intervention en mars, il ne vous a pas non plus appelé.
- Non bien sûr dit-il exaspéré. C'est à vous de payer l'eau, c'est de votre faute.
Ne pas relever, vérifier à nouveau le numéro de téléphone qui semble avoir changé depuis 2011. C'est le bon numéro, toujours, et l'entreprise n'a pas appelé.
- C'est étonnant tout de même, deux entreprises qui ne vous rappellent pas ? Et pourquoi ne nous avez-vous pas prévenus que personne n'était venue ?
Je connais bien ces deux entreprises, je sais combien les secrétaires insistent souvent pour avoir une réponse, qu'elles me préviennent si elles n'arrivent pas à joindre les locataires pour que je puisse leur faire un mail ou un courrier et qu'ils prennent eux contact.
Là rien, pas un mail, pas une lettre, et pas de rappel, rien.
Du bout des lèvres, à force de questions, il m'accorde qu'un bricoleur est passé il y a deux ans mais - Il n'a fait que tripoter la chasse d'eau !

Pourquoi n'a t'il pas rappelé ? Mystère.

Je relance le nouveau plombier qui m'assure avoir laissé un message le jour du bon envoyé... sans suite. Il passe l'après midi même, et me rappelle à la sortie. Il y a bien eu changement de matériel il y a deux ans, pourquoi celui ci s'est cassé depuis, aucune idée. Mais lors de son intervention, l'épouse du locataire a admis que l'autre plombier avait changé la chasse d'eau et le robinet d'arrêt.

Voilà voilà....

mardi 23 avril 2013

Une Marseillaise et des blogueurs.

Cette nuit j'ai rêvé (et je jure devant dieu, ses anges, saints et archanges, que c'est pure vérité) j'ai rêvé donc que je me retrouvais dans une sorte d'amphithéâtre, gigantesque, rempli de monde, au côté de, je crois, Ségolène Royal. et nous attendions 16h30.  Pile à l'heure, nous avons débouché le champagne et l'on a entonné l'Internationale. Ensuite, j'ai démarré, seule, la Marseillaise que petit à petit tous le monde à reprise.
C'était un joyeux bordel, nous étions tellement heureux, nous fêtions le vote de la loi pour le mariage pour tous.

Dimanche, alors que le ciel gris clair magnifiait les magnolias en fleurs, je suis partie rejoindre Dr CaSo et quelques blogueurs, à Lausanne. J'avais bien essayé deux jours avant de perdre les quinze kilos de trop que je traîne toujours, mais malgré l'échec je n'ai pas reculé et j'ai rencontré trois nouveaux blogueurs.
Il y avait là, hormis notre organisatrice susnommée, Béo déjà rencontrée, Olivier d'Evian et son amoureux, Marie et Valvita. Et c'était bien, très bien.
Nous avons parlé, beaucoup, mangé, très bien, et bu, raisonnablement.
Et tout en parlant, mangeant et buvant, je me disais que tout de même, attendre que Dr CaSo fasse vingt heures de voyage pour enfin rencontrer Olivier, c'était exagéré. Dire que cela fait cinq ans qu'il est à une heure de route de chez moi, et que bientôt il quittera la région, découvrir qu'il est aussi, si ce n'est plus adorable que ce que son blog laisse à penser, je rageais contre ma timidité lymphatique.
C'est à cause d'elle déjà que j'ai  vécu des années à côté de Tili dont il me suffisait de traverser Genève pour la rencontrer et qui est partie sans que jamais nous n'ayons bu cet apéro promis.

Mais foin de regret, je suis ravie d'avoir fait la connaissance de Marie et Valvita, nous nous sommes quittées, nous jurant de nous retrouver bientôt autour d'un verre et sous le soleil.


vendredi 19 avril 2013

Tristesse

J'écoute ça et là, sans y prendre part tant je suis lasse de dire et redire toujours et encore que non, le mariage accordé aux homosexuels, ne provoquera pas la fin du monde, j'écoute et hurle intérieurement en entendant les réflexions de certains de mes collègues.

Hier au détour d'un couloir l'une disait à l'autre son dégoût de ne bientôt plus pouvoir se réjouir lorsqu'elle verrait un couple nouvellement marié sortir sur le perron de la Mairie. T'imagines les voir se rouler une pelle ! Et les deux de concert, faire une grimace,  beurckk.

Mon dieu, quel âge ont-elles, ces jeunes femmes dont les enfants tout petits n'ont pas encore d'amoureuse ou d'amoureux. Le monde s'écroulerait donc si jamais deux hommes ou deux femmes passaient devant le maire pour se dire oui et vivre au grand jour ce qui  toujours était à l'ombre ?

Je suis fatiguée, si fatiguée de voir cette jeunesse entraînée dans cette bataille homophobe, hurlant sa haine de l'autre, déguisée de rose bonbon et bleu culcul. 

Il me semble que lorsque j'avais leur âge, j'aurais chanté et dansé de ce bonheur annoncé.

jeudi 18 avril 2013

Si peu de chose.

Et si l'on revotait dimanche ? demande Orange sur son portail.  Eh ben non coco, on revote pas dimanche, comme l'on a pas revoté durant toutes les années où l'immonde petit roquet, d'une longue et constante chute, de son piédestal... tombait.
C'est comme ça mes pov' journalistes, vos rêves désespérés font chaque matin pchittt ! Hollande est élu pour cinq ans, et quoique vous trouviez comme raison impérative de le faire virer, il est là, c'est tout !

Ah mais nonnnnn, c'est vrai, j'me trommmmpe,  la presse, les médias, et tous ses journalistes, sont de gauche !

Allez on s'en fiche, le printemps est là, chaque jour je m'émerveille de voir les arbres se couvrir de petites feuilles vert tendre, de fleurs roses et blanches, de me faire réveiller par la folie des oiseaux revenue.

Que j'aime le printemps, que ce monde me désole...

mardi 16 avril 2013

Le fuck des asperges

Hier soir nous mangions des asperges, de très bonnes asperges blanches, avec, à la place de la mayonnaise en rupture de stock dans notre home-souite-home, de la crème fraîche épaisse. Et bon dieu que c'est meilleur avec de la crème fraîche épaisse les asperges nous disions nous,  tout en regardant d'un oeil Rizzoli and Isles et tweetant de l'autre. 

Nous mangions des asperges, de l'autre côté de l'océan deux bombes explosaient à l'arrivée d'un marathon.

Je n'ai pas eu envie d'en savoir plus, hier soir. Des bombes qui explosent alors qu'il y a foule, évidemment que le carnage est prévisible, et entendre des heures durant des journalistes ânonner pendant que passent en boucle les mêmes images, je l'ai vécu trop de fois pour savoir que cela ne rendra pas les choses moins réelles ni plus supportables.

Ce matin je lis les informations, beaucoup de photos qui même en tout petit format me font imaginer l'horreur des blessures. Et il y a cette vidéo de l'instant où la bombe a explosée, sous laquelle l'avertissement "warning - explicite language"...

... parce que celui qui filme dit trois fois "Fuck", que les policiers effarés de l'horreur qu'ils découvrent jurent tout en dégageant le passage pour arriver vers les blessés. Aucune image choquante de membres arrachés, pas de mort à contempler, rien que des fuck fuck fuck qui méritent ce warning ...

Plus tard je tombe sur une photo d'un homme couvert de sang, sans warning, l'homme ne jure pas...

lundi 15 avril 2013

Youpiii

J'ai lavé le grand châle Hermès, cherché au pressing mon manteau d'Hiver que j'ai rangé soigneusement dans une armoire, ciré mes rigolotes bottes aux bordures de fausse fourrure et hop à l'année prochaine, IL FAIT BEAU !

Hier enfin, nous avons rempli les jardinières de petites pousses vert tendre, géraniums sauvages, ancolies, herbes parfumées, pavots dorés, bambous et papyrus, c'est le printemps, tout à l'heure j'enfilerai mes escarpins bleus.


Et Chamade ne sait plus sur quel balcon se prélasser, côté cour ? côté rue ? son nez s'affole, il fait si beau, si bon. Presque trop chaud...

jeudi 11 avril 2013

Passe la vie

Une de mes petites voisines, celle qui longtemps me jetait par dessus le balcon ses revues qui font chanter la vie, est morte dimanche d'une leucémie foudroyante, elle avait quatre vingt douze ans.
Des trois vieilles dames qui vivaient sur le même palier que nous il n'en reste plus qu'une, recluse dans son immense appartement, n'ouvrant qu'à l'assistante qui vient chaque jour lui donner à manger.
Elles étaient toutes nées la même années et au fur et à mesure des années passant se détestaient cordialement.

La première à partir, il y a déjà plusieurs années, d'un cancer du sein non diagnostiqué, avait longtemps tenu un bistrot. Elle a fait jusqu'à la fin de sa vie des ménages pour compléter une retraite si menue qu'elle n'aurait pu survivre sans. Renée était très drôle, d'un caractère de chien, et picolait jusqu'à plus soif. Nous l'aimions sans doute plus que les deux autres.

La seconde, Ernestine, avait très bien vécu grâce à son mari bijoutier en Suisse. Il sculptait à ses heures, elle, faisait le ménage toujours. Et son balcon était le plus propre jamais vu. Elle briquait sa maison, et se faisait des films, toute la journée, puis me les racontait, au soleil, de balcon à balcon. Le monde était suspect c'est sûr !
Lorsqu'elle sortait sur son palier pour descendre la poubelle,  toute tordue depuis qu'un camion l'avait traînée sur deux cent mètres, elle sursautait, poussant un petit cri se terminant en rire chaque fois qu'elle nous croisait. Cela faisait quelques mois qu'elle ne se baladait plus en ville, mais l’Été dernier encore, elle posait sur sa tête son petit canotier, et toute pimpante et brinquebalante,  allait chez son coiffeur se faire belle.

Et puis lentement elle a décliné. Les ambulances se succédaient mais toujours elle revenait chez elle. Chaque jour ses enfants, ses petits enfants, venaient lui rendre visite, elle avait même accepté de laisser une clef de son appartement à sa fille après de longues discussions.
Et puis dimanche, alors que nous étions en Alsace, elle a eu du mal à respirer, une fois de plus les pompiers sont venus, elle ne rentrera plus.

mardi 9 avril 2013

8 avril


Cette année je n'avais pas envie de passer mon anniversaire au bureau, je voulais être loin du bruit et de l'agressivité, à la campagne, si possible au soleil.
Nous sommes partis samedi matin en Alsace, sous un ciel gris clair. Evidemment Chamade a miaulé tout au long du chemin, mais à l'arrivée elle était très heureuse de retrouver son second chez elle, rempli d'oiseaux et d'herbe bonne à brouter.

Et nous avons, malgré la température quasi glaciale, passez trois jours très agréables.

Hier je fêtais, en buvant du champagne, mes "cinquante six ans mon dieu mon dieu que cela commence à faire lourd..."

Une très belle étole Hermès de mes parents et un mini Ipad de mon chéri. Des multitudes de messages qui sonnaient sur mon Iphone, des appels du monde entier (Melbourne c'est le bout du monde non ?) et même un rayon de soleil qui faisait scintiller les niveoles et les jonquilles tout juste sorties de terre.

La vie est belle, il faut se le rappeler chaque jour...




samedi 6 avril 2013

Retour de l'agence.

La journée est finie, je pose mon sac, enlève ma superbe veste bleue électrique tout en saluant les vivants plongés dans la pénombre.  Seule elle, me répond. Ses yeux suivant chacun de mes gestes, prête à bondir vers le tapis qui sera le plus proche de mes pas, pour s'y allonger et recevoir les caresses attendues depuis des heures.
JP lui, sursaute, marmonne un vague bonsoir lorsque j'allume la lumière, absorbé par son écran, il n'a pas vu le soir tomber.
Mon retour de chez les vivants ranime les choses, JP se lève pour préparer le petit apéro rituel, Chamade s'ébroue, s'étire, s'élance sur son canapé carton pour s'y faire durant quelques secondes et avec rage, ses griffes.
Mais ce soir elle semble aux aguets, insiste pour m'amener dans la chambre, insiste lourdement. Ses yeux vrillent les miens et dès que je bouge un peu, se retourne et fait mine d'aller au fond de l'appartement. Je ne la suis pas, elle revient, refait le manège, miaule, trépigne presque, VIENS ! dit tout son être.
Alors enfin je cède, et vais là où elle veut me conduire, inutile de résister, elle ne lâchera pas. Elle file ventre à terre, grimpe l'échelle du lit et se pose toute droite, pattes bien rangées la queue enroulée tout autour, me fixe sans bouger lorsque j'arrive à sa hauteur.
Horreur ! un gros vomis posé là, sur mes draps, du thon presque sorti de la boîte Beurkkk !
- Mais qu'est c'que t'as fait ? Mais c'est quoi ce truc ?
Elle ne bouge pas, les yeux fixés dans les miens, rien ne frémit, elle attend, les oreilles tendues.
- Mais enfin Chamade, c'est dégoûtant de faire ça dans le lit ! Je ne crie pas, inutile, elle a compris, elle attend.
Je cherche de quoi enlever la chose, elle en profite pour filer et me laisse refaire, avec des draps propres, le lit où elle pourra à nouveau se reposer sans ce vomis perturbant son environnement.

Mais le soir, alors que je me suis assise dans le fauteuil noir, elle vient se blottir tout contre moi, tout tout contre, comme une écharpe frémissante, elle voudrait se fondre dans moi, tant elle semble avoir eu peur de ne plus être aimée. Et ne me quittera pas d'un poil, collée jusque tard dans la nuit.

Le lendemain elle retrouvera sa superbe arrogance de chat libre.

mercredi 3 avril 2013

Un petit poisson

Et même si le premier avril a été saturé de blagues foireuses sur internet, chez nous pas un poisson n'a fait son apparition, ni dans le dos, ni en chocolat, pas un !

Ah mais... surprise...


Le lendemain j'en ai retrouvé un sur ma voiture.

mardi 2 avril 2013

ici et là

Pâques est passé, sans chocolat et sous un ciel gris uniforme. 
Le premier et seul rayon de soleil de la semaine nous a fait sortir Dimanche où nous avons acheté, en prévision d'un hypothétique Printemps, 12 jardinières marron chocolat. Puisque cette année nous avons eu l'ordre de rentrer nos balconnières à l'intérieur, nous avons décidé de changer les anciennes blanches et disparates.
Mais point de fleurs encore, les saints de glace et autres frimas risquent encore de faire des dégâts.

Cet Hiver qui n'en fini plus décourage nos envies de voyage vers l'Australie cet Été. Nous croisons les doigts pour que C. prolonge de quelques mois son séjour qui permettrait des vacances hivernales bien plus agréables. Pour l'instant les nouvelles sont bonnes, si l'on se fie à sa voix elle à l'air heureuse dans cette nouvelle vie, bien qu'elle n'ait pour l'instant pas encore vu de kangourous. L'affreux pessimisme qui nous phagocyte ici semble totalement absent là bas, même si la vie est chère.
Je lui suggère de faire "chercheur d'or" pour arrondir ses fins de mois, elle me parle serpents venimeux et autres mygales dans le Bush...

G. quant à lui prépare activement son séjour chez sa sœur, se fichant comme d'une guigne des basses températures de juillet. Il est vrai que par souci d'économie, celle-ci ne dépasse jamais les 18° dans son appart.
Il ira faire des ménages dans les stations de ski et je croise les doigts pour qu'il ne chahute pas sur ses skis, son copain de coloc vient de faire une chute de 8 mètres, vertèbre cervicale et clavicule pétées.
Il est passé pas loin du fauteuil me dit-il... et il rajoute, ça fait froid dans le dos !

Cueillez cueillez votre jeunesse...