dimanche 28 août 2011

Un samedi

JP était parti la veille dans les Vosges, je me suis réveillée vers neuf heures, totalement dans le cirage, fenêtre fermée en raison de l'orage assez vif qui était tombé dans la soirée.
Seule pour le week end, mais tout de même accompagnée de Chamade qui, déboussolée par l'absence de JP immuable pilier de l'appartement, ne me quitte pas, changeant de couche au gré de mes déplacements pour continuer ses petits sommes réparateurs.
Dès le réveil, après avoir jeté un coup d’œil dans la rue pour vérifier qu'aucun pv n'ornait mon pare-brise, j'ai sauté dans mes habits de la veille, un peu discipliné mes cheveux et foncé dans la rue pour vite vite mettre quelques monnaies dans le parcmètre. Pas de chance pour l'infirmier de la dame du dessus qui m'a croisée à ce moment là mochou et haleine de phoque.
De retour dans l'appartement, j'ai pris mon petit déjeuner, twitt et blogs.
La journée s'est écoulée, banque, courses, repas devant les informations (et toc 22 minutes en moins de mon espérance de vie) nettoyage annuel des placards de la cuisine, tri, VMC lavée à grande eau vinaigrée, rempotage du yucca qui s'était fracassé la semaine dernière lors d'un fort coup de vent et enfin changement de pot pour nos papyrus qui se sentaient de plus en plus à l'étroit dans leur beau pot bleu.
Le soir je me suis élaboré un T-punch parfait et me suis vautrée devant la télévision (-22 minutes cela fait donc 44 minutes en moins de je ne sais combien de temps) pour regarder Irène aux vents violents.
Je venais à peine de lessiver la dernière goutte de rhum lorsque le téléphone a sonné. Décrocher ? Ne pas décrocher ? Allez, je me lève en ayant toujours cette petite culpabilité de louper un dernier appel d'un que j'aime et qui pourrait mourir juste après.
Enquête d'IPSOS, me dit une voix charmante et juvénile. Pourquoi pas ! Et me voilà partie pour vingt bonnes minutes de questions essentiellement politiques. Je le préviens, je serai absolument incapable d'être objective pour tout ce qui concerne la politique de NS et consorts. Effectivement je ne le suis pas. Au beau milieu de ces questions en survient une sur les sardines. Deux trois minutes sur les marques connues de sardine et nous repartons dans le politique. Des questions sur les fameuses taxes, rien curieusement sur les grosses fortunes ce que je lui fais remarquer. Il me remercie, je raccroche et me prépare un repas léger sous l'oeil attentif de Chamade qui finit sa douzième sieste dans un fauteuil du salon.
Tout à coup le silence tranquille de la rue est brutalement fracassé par un bruit de tôles explosées qui rebondissent... silence de fin de monde... puis la longue plainte de douleur. Il semble que tout se fige à cet instant. Je tremble, empoigne le téléphone, dans la rue le motard est par terre, recroquevillé.
Les pompiers arrivent quelques minutes plus tard, le commissariat refuse de se déplacer. Il faudra l'insistance des pompiers pour qu'ils se résolvent à venir faire le constat.
La nuit tombe, les pompiers sont repartis, les policiers ont fait leur constat, les camions de dépannage viennent l'un après l'autre récupérer les épaves, la rue lentement retourne dans le silence, il commence à faire vraiment froid.
Demain on nous promet du soleil.

vendredi 26 août 2011

Fabien

Une des particularités de la maladie de JP est la grande difficulté à cicatriser pour le moindre bobo. Piqûre de moustique, petite crevasse du talon, minuscule blessure prennent très vite des proportions incontrôlables. Alors on appelle Fabien pour qu'il vienne réparer tout ça, Fabien c'est l'infirmier, celui qui a pris la succession de Jarige à la fin de l'année 2008.
Fabien a encore l'accent du nord, il a le visage rond et doux, il est toujours de bonne humeur et ponctuel. Si jamais il est en retard, il appelle pour prévenir. Depuis le temps il fait partie de la famille, Chamade ne se cache plus sous le canapé pour le surveiller, elle vient même parfois quémander des caresses en effleurant, dos rond, un de ses mollets.
Au début il est là tous les jours, puis au fur et à mesure de la cicatrisation il espace ses visites, un jour sur deux, puis sur trois puis plus du tout pendant quelques semaines... jusqu'à ce que JP ait à nouveau besoin de lui.
Un coup de fil et il est là, souriant.
A nouvel an nous lui offrons une ou deux bonnes bouteilles, parfois je viens le saluer et bavarder. Je lui raconte en riant mon nouveau cancer, ma future crise cardiaque, une anecdote du boulot, je l'aime bien, et je crois qu'il nous aime bien.
Lorsqu'il prend une journée de congé c'est Jarige qui le remplace, ils sont amis, se voient souvent. Jarige est bavard, Fabien plutôt taiseux.
Hier c'était le jour de Jarige, à midi il n'était pas encore passé, souvent il est en retard, il est un peu tête en l'air. Il n'est arrivé qu'à 18 heures un peu en vrac.
Le matin il était chez Fabien, avec le Samu.
Ensemble ils ont bataillé de longues minutes pour qu'il revienne, mais Fabien est mort à 37 ans d'une crise cardiaque.

jeudi 25 août 2011

Claire

D'elle je ne sais pas grand chose.
J'avais bien dû par le hasard des liens tomber sur son blog, mais c'est sur twitter que je la lisais. Un jour en juin, au détour d'un twitt, j'avais réalisé qu'elle était en attente de greffe. Un petit message privé, un gros pincement au coeur, je savais par où elle allait passer et me revenaient les souvenirs de cette jeune femme connue à Bicètre, malade de la mucoviscidose aussi, que j'avais vu partir au bloc et ne jamais revenir.
Celinextinso avec AlbertineP avaient fait un clip playmobil très rigolo , la fille au craies que j'appelais, jusqu'à ce que Samantdi me corrige "Phiôcr", restait toujours aussi drôle, se réjouissait de ce futur aux poumons neufs et moi je tremblais.

Le neuf août elle avait été greffée, le 20 elle partait.

Aujourd'hui elle est enterrée, elle aimait les œillets...

mardi 23 août 2011

Adieu jusqu'au revoir

Le mardi 16 août signa la fin de ce si agréable week end.
Finies les agapes, les longues discussions aux lignes directives tortueuses, les mini balades digestives, il était temps de rentrer.
Nos hôtes partaient pour le festival d'Aurillac, nous allions chacun dans nos régions finir les vacances ou tout simplement reprendre le travail.
Samantdi m'invita encore à rejoindre Chondre et Snooze tout en haut du barrage de Bort les Orgues avant de prendre vraiment la route du retour.
Lentement, par le chemin des écoliers, sur des petites routes de campagne.

Un bref arrêt au Château de Val, qui fermait trois minutes après mon arrivée. Je n'ai donc eu que le temps d'acheter deux cartes, de faire un tour dans la cour et ressortir sous le soleil de plomb.

Un dernier regard sur l'Auvergne, son parc des volcans...

Une pensée pour Madeleine grâce à qui je venais de passer trois jours parfaits. Et puis je me décidais enfin à rentrer, autoroutes, bouchons, infos...

lundi 22 août 2011

Patates délicieuses

Dans le Cantal nous avons mangé des patates toulousaines. Faites par Samantdi, lentement, délicatement.

La recette en elle-même semble simple, un hectolitre de graisse d'oie, trois patates par personnes, du persil, de l'ail et de la patience.
Eplucher les pommes de terre, les couper en cubes, les rincer et les sécher dans un torchon.
Faire chauffer la graisse de canard dans une grande casserole profonde type wok et y jeter les patates une fois la graisse bien chaude, touiller touiller, touiller, touiller... délicatement et au moins vingt minutes si mes souvenirs sont bons... touiller touiller...
Pendant ce temps les cuisses de canard chauffaient au four, et les chats s'affolaient de cette bonne odeur qui envahissaient alentour. Samantdi munie de sa cuillère en bois tournait les patates, sans faillir.
Ensuite il fallu égoutter les pommes de terre rissolées, et un quart d'heure avant que le repas ne soit prêt, les jeter à nouveau quelques minutes dans la graisse chaude, deuxième cuisson (pour les assécher dit la cuisinière, pour qu'elles ne soient pas grasses !!!). Les égoutter à nouveau et alors là seulement, les couvrir de la persillade, remuer quelques secondes et servir... à mourir de bonheur !

J'ai rapporté un pot de graisse de canard, j'attends que les températures baissent un peu, mais je me réjouis déjà de les faire goûter à JP et G.



Et de la graisse en trop qu'avons nous fait ? Dans un grand plat elle a été servie à cette multitude de chats affamés. Certains se sont roulés dedans avec délice et se sont fait ensuite lécher et relécher par la troupe gourmande, ronronnante de plaisir.

dimanche 21 août 2011

Pauvre petit chat transi !

Donc, il fait chaud depuis trois jours, chaud pour les humains, mais encore légèrement trop frais pour un chat... du moins le matin.


Enfilée sous la couette, Chamade finit sa nuit, au chaud, alors que dehors il ne fait pour l'instant effectivement que 22°.

vendredi 19 août 2011

dans les montagnes

Et puis les pompiers ont éteint le camping car, les voitures ont commencé à s'ébrouer, lentement, régulièrement et la route à nouveau a coulé fluide. Un petit arrêt au col de Ceignes pour prendre de l'essence et un café, faire pipi, un ou deux sms, la belle vie.
Vers dix sept heures j'arrivais à Clermont Ferrand et enclenchait le GPS, deux heures de ravissement à traverser des paysages montagneux sous le soleil et en arrivant en haut d'une côte, sortant d'un chemin de terre, Madeleine !


On le dit, on le redit, mais c'est toujours tellement vrai, rencontrer des blogueurs que l'on lit depuis des années, c'est comme de retrouver des amis que l'on connait déjà. Madeleine est Madeleine, même si son vrai prénom est autre.
Je connaissais déjà Samantdi rencontrée à Paris, je découvrais Erin et son Espoir, plus tard Chondre et Snooze viendraient partager le 15 août avec nous. Il y avait encore l'amoureux de Madeleine, Malaussen et Amaryllis et des chats ! Des quantités de chats, petits, moyens, ronds, maigres, musclés, un troupeau de chats constamment affamés, une merveille pour les mémères à chats que nous étions.




Alors nous avons bu, bavardé, mangé, bu, rigolé, bavardé, mangé. Parfois nous sommes allés regarder les vaches... en bavardant !



jeudi 18 août 2011

C'est parti

A onze heures j'étais prête, ma valise et mon panier de tommes et reblochon sous le bras, JP m'accompagnant jusqu'à la voiture avait empoigné couette et oreiller. Mais à peine sortis de l'immeuble nous tombions sur l'infirmier venu faire les pansements de mon porteur de literie.
Attention me dit-il, j'espère que vous avez pris vos bottes et votre imperméable, parce que dans le Cantal il pleut ! Un natif de là-bas cela s'écoute, et du coup, reprenant et la couette et l'oreiller, toujours munie de mon panier et ma valise, je les laissais remonter dans l'appartement pendant que, cheminant, germait l'idée d'aller vite encore, acheter des bottes et pourquoi pas de la double crème de Gruyère.
A midi, je sortais de la Migros munie de bottes, crème de Gruyère, meringues et chocolat, direction Lyon, puis St Etienne, Clermond Ferrand et ses volcans. Premier péage, circulation fluide, les bouteilles de vins divers cliquetant à l'arrière. Fameux samedi noir me dis-je in petto, et ravie j'enclenche le régulateur...
"Dans quatre kilomètres autoroute coupée" dit le panneau sous lequel je viens de passer.
Ah ? Mais nonnn ! Si c'était le cas nous aurions été déviés bien avant le péage, message périmé sans aucun doute, roule jeunesse, musique à fond la route est vide...
Vide...
Virage... STOP !

Devant

Derrière

Une heure dans un trou sans réseau ! La poisse, impossible de twitter. La radio nous informe qu'un camping car a brûlé. Mes voisins me proposent des abricots, je regarde les dames qui font faire pipi à leurs chiens, les enfants courent entre les voitures, il fait beau, chaud, je suis loin de la pluie du Cantal, j'en profite, je suis en ouikène !

mercredi 17 août 2011

Message personnel

Ciel me suis-je dit, quelle est cette odeur ? alors que je venais tout juste d'émettre une remarque un peu déplaisante sur la conduite de la voiture me précédant. Un effroi indescriptible me saisit alors. Serait-ce mon haleine ?
Et dire que je venais tout juste de quitter deux charmants parisiens délicieusement parfumés, et une adorable toulousaine, quoique parfois de très légère mauvaise foi, fleurant bon le propre et l'haleine fraiche.
Juste ciel !
Serait ce alors moi qui était responsable de la fameuse odeur caractéristique de cette partie du Cantal dont parlait Snooze ?

Pourtant, trois fois par jour et malgré les horaires un peu décalés des repas, je me suis consciencieusement brossé les dents ! Certes certes, notre régime légèrement chargé en alcools divers et variés accompagnant quelques recettes roboratives n'ont pas vraiment dû arranger les choses mais là !!

Chers amis et compagnons du week end, je vous présente mes plus vives excuses pour ce désagrément supposé et vous promets que la prochaine fois je mâcherai du cheouingum.

vendredi 12 août 2011

Apothéose

Quinze jours d'états des lieux qui se terminent en apothéose, une maison gigantesque et un appartement ravagé avec conflit qui dure depuis deux ans ! Inutile de dire que cette journée sera longue et pleine de stress, je sors le ventre et je respire respire respire.

Demain je prends la route, rejoindre des blogueurs pour un long week end attendu depuis des semaines. Dire que je me réjouis est une litote. Des participants je n'en connais qu'une, mais de lire tous les autres depuis des années fait qu'il me semble que je les connais déjà "IRL". J'apporte les tommes, le reblochon et une bouteille de Génépi pour rire.

Il ne me reste plus qu'à prier le dieu soleil !

jeudi 11 août 2011

au supermarché

Je finis mon dernier état des lieux de la journée, un garage au centre ville, 17h30 juste en face de la papeterie une place se libère, la chance est avec moi.
Prendre le petit risque de ne pas mettre de sous dans le parcmètre, je vois mon locataire planté sur le trottoir, sagement à l'heure.
Hop hop on fait basculer la lourde porte de l'accès avec la télécommande, ok c'est noté elle fonctionne.
On grimpe à pied la rampe dans le sombre, on se dirige vers la seule porte ouverte, propre par terre ok, trois clefs ok. Hop hop une petite signature, rien à déclarer tout va bien, vous aurez votre dépôt de garantie dans le mois, pouf pouf au revoir !

Puisque je suis devant cette papeterie j'en profite pour m'y glisser, choisir une gigantesque carte, jolie, pour une collègue qui se marie dans quinze jours. Taille appropriée pour multiples messages de nous tous, enveloppe pour recueillir les billets et pièces de chacun. Passer à la caisse, pouf pouf, journée finie il n'est même pas encore tout à fait 18h00 je fonce au supermarché, supermarket.

Panier en paille dans les bras, je parcours au pas de course les rayons. Deux minis pastèques bio pour G., un tiramisu pour JP, des galettes multicéréales, café, direction coca. Je file, panier sous le bras, les rayons sont presque déserts, moyenne d'âge me faisant presque croire que je suis une toute jeunette. Devant moi un "agent de la sécurité" qui marche vite, un homme à ses côtés. Je pense, tiens tiens surprise pour un chapardeur ?
Tout au fond, rayon apéro, gâteaux, coca et autres friandises, il est là, écroulé dans les boites colorées, les jambes écartées, les bras ballants, la tête un peu de travers, si vieux, si démuni, essayant d'un pauvre sourire de garder sa dignité. Sa chemise est en vrac, son pantalon remonté très haut à la taille, il ne dit rien, il attend. Il attend qu'enfin quelqu'un le trouve, le remette sur pied. C'était lui que les vigiles venaient sauver, et hop sans ménagement ils l'empoignent sous les bras et l'entraînent d'un pas rapide vers dehors, loin de nos regards. Le pauvre traîne la patte, il boite terriblement, à moitié soulevé sans égards, il ne dit rien, laissant son petit chariot rempli à ras bords dans l'allée désertée. Lentement je les suis, envahie de tristesse, ils n'ont pas eu un mot pour apaiser cet homme, ils n'ont pas eu un mot !

Ils l'ont traîné dehors, ont tenté de le fourrer dans sa voiture, mais il est tombé, assis par terre, l'air désolé de celui qui voudrait bien mais ne peut plus. Ils ont réessayé, une fois, deux fois, trois fois, le vieil homme sans force rendait les armes. Alors là seulement, ils ont appelé les pompiers.

En repartant mes larmes coulaient, et je pensais à mon père, à ces hommes qui, si forts qu'ils aient été, sont à la fin de leur vie à la merci de personnes sans âme.


en écho au billet de Calyste.

mercredi 10 août 2011

D'un clic le bonheur !

Treize heures, nous avons déjeuné et prenons le café au salon. JP allume la télévision et nous tombons sur le journal d'Arte. Les images défilent, émeutes, Krach boursier, algues vertes... Je suis affalée dans le fauteuil, JP allongé sur le canapé.
D'un petit clic il change de chaine et se retournant vers moi dit "C'était trop déprimant non ?"
Nous voilà sur TF1 la chaine du bonheur. Concours de dépeçage de crevettes, puis balade dans un patelin français... plus de Krach, plus d'algues vertes, nous voilà dans le beau pays de la une, celui de JPPernault (qui hélas ce jour là ne le présente pas sans doute entrain de barboter sur une plage loin).
JP tout fier rigole, c'est tellement, tellement caricatural et je l'avoue reposant. Vivre dans le monde de téèfun c'est vivre loin, très loin du stress de la vie. Tout y est si "sympa" (sauf naturellement les martines et françois qui sont méchants affreux pas beaux).

L'heure de repartir au bureau sonne, la vie est belle non ?

mardi 9 août 2011

courrier

"...Sachez encore qu'un de mes oncles est avocat, et qu'il se fera une joie de vous trainer devant les tribunaux. Vous serez à n'en pas douter condamnée pour non respect envers vos locataires !..."

Qu'ai-je fait de si abominable pour que l'on me menace pour la énième fois d'un passage devant monsieurlejuge ? Je n'ai pas envoyé un électricien pour qu'il aille changer deux ampoules de spots dans la salle de bain. Et si jamais sa grand'mère, qui passera son dimanche chez ce grand débrouillard, venait à chuter et en mourrait, j'aurais jusqu'à la fin de ma vie, sa mort sur la conscience. Mais désolée mon pépère, les ampoules c'est pas mon boulot !

Et sinon ?

Hier après midi la locataire hargneuse que je craignais, a téléphoné pour prévenir qu'elle n'avait pas eu le temps de déménager. Repoussage de l'état des lieux, chance je suis très occupée cette semaine, prions le ciel pour que l'heure choisie soit déjà encombrée d'autres rendez-vous. Edit : raté ! je me tape l'état des lieux vendredi soir !


Edit encore : voici  le texte exact du mail de ce locataire belliqueux :

Cela fait maintenant près de "trois semaines" que je vous ai contacter pour vous signaler un problème d'éclairage dans la salle de bain. J'attends de la famille cette semaine, et notamment ma grand-mère, s'il lui arrive quoi que ce soit à cause d'un éclairage défectueux vous en serez bien évidemment tenu pour responsables. Mon oncle qui est avocat se fera une joie de mener l'affaire devant la justice : il est scandaleux que vous n'assuriez pas ainsi vos devoirs et responsabilités ! Et soyez certains que les tribunaux ne se priveront pas pour sanctionner l'incompétence et le mépris des locataires..
J'espère toutefois que nous puissions trouver une solution à l'avantage de tous "et ce le plus rapidement possible" ma famille arrivant demain en fin de journée.
Je me tiens naturellement à votre disposition.

Voilà voilà... tout ça pour des ampoules à changer ! J'avoue que je suis morte de peur et que la perspective de finir mes jours en prison me terrifie !

lundi 8 août 2011

Méthode coué

Certaines semaines feraient mieux de ne pas exister !
Je suis sortie de mon lit à reculons ce matin. Semaine de merde en perspective. Pire que celle qui vient de se terminer si cela est possible, du moins côté boulot. Samuel est en vacances quinze jours et c'est justement les quinze jours où sont prévus les états des lieux les plus cauchemardesques de l'année.
Et qui les fait ?
Moi hélas !

Comme chaque instant m'est précieux, je vais mettre toute mon énergie à trouver des moments de grâce, des petits cailloux de bonheur, des raisons de trouver coûte que coûte cette vie belle.

Et avec mon café matinal : magnésium, oméga 3, huile de bourrache, graines de lin. Avec ça, la radio sur Couleur3 pour ne pas entendre en boucle les nouvelles des bourses qui s'effondrent et notre sauveur à talonnette de l'humanité qui fait trop bien du vélo, je vais peut être réussi à vivre cette première journée sans trop de dégâts.

Allez, le soleil est prévu toute la semaine et tout à l'heure je grimpe dans les montagnes pour mon premier état des lieux. J'ai déjà vécu bien pire !

Au dessus d'Habère Lullin ce matin en attendant un locataire. Le soleil se cachait derrière les nuages.

vendredi 5 août 2011

câlins du matin

Juste avant que mon réveil ne sonne, elle rejoint ma couche, manifestant par un miaulement discret sa présence. Elle effleure de ses moustaches ma joue, je ne bouge pas, juste un petit soupir qu'elle sache que je l'ai sentie. Rassurée elle va se coucher entre mes pieds, elle attend, elle attend que le réveil sonne et me sorte totalement de ma torpeur.

Six heures, les notes s'égrainent quelques secondes, le temps que je me saisisse de l'iphone et l'éteigne, elle ne bouge pas, seules ses oreilles à l'aguet se sont légèrement tournées et évaluent ma lente progression vers sa fourrure qui ne demande qu'à recevoir ses câlins matinaux. Elle vit pour cela, pour être caressée, tripotée, bizoutée, tout simplement aimée.
Alors, allongée contre elle, je lui fais des petits baisers doux, je hume avec bonheur l'odeur de sa fourrure et caresse tendrement ce petit machin qui m'aime et que j'aime.
Elle ronronne à perdre haleine.

Ensuite elle s'en ira, lorsque j'irai me faire mon café, elle quémandera ses prochains câlins à celui qui dans quelques heures voudra bien se réveiller.

mardi 2 août 2011

EDL

Semaine d'états des lieux en tous genres.

Le propriétaire que j'appelle après avoir visité son appartement.
- Il faudrait réparer la fenêtre des toilettes que l'on ne peut fermer, la crémaillère est coincée (c'est lui et lui seul qui veut faire les travaux, les agences sont des voleurs qui ne cherchent qu'à truander c'est bien connu)
- Ah mais dites donc, ces nouveaux locataires sont exigeants !
- C'est aussi une question d'assurances vous savez. Si une fenêtre ne peut être fermée...
- Eh bien ils n'ont qu'à donner leur congé voilà. C'est tout de même incroyable ça ! On leur prête un appartement, moyennant un petit dédommagement, et ensuite il faudrait qu'on leur fasse les réparations en plus !

La locataire, elle a rendez-vous à 14h00 pour l'état des lieux de sortie, tout de suite après j'en ai un autre, le timing est serré.
15 minutes que je poirote, elle arrive en rigolant au volant de sa voiture. Aucune excuse, elle travaille elle !
- Pfff de toute façon votre réputation vous précède, l'Agence du lac on connait.
- Eh bien tant mieux lui dis-je, comme cela les cartes sont sur la table ! La réputation que je me traîne moi c'est celle d'être quelqu'un de ponctuel !
Oups se dit-elle intérieurement, la boulette, se mettre la personne à dos au moment de sortir pas malin malin !

Ce matin je démarre sur les chapeaux de roue. Un propriétaire qui reprend son appartement, un locataire furieux qui a prévenu qu'il "ferait chier tous les monde !"

Les joies du remplacement...

lundi 1 août 2011

Tranquillement

1er août fête nationale Suisse (à dire avec l'accent bien sûr). Depuis deux jours cela pète dès la nuit tombée, on entendrait presque les acclamations de la foule.

Hier nous sommes partis en repérage JP et moi, à la recherche de la maison dans laquelle je vais faire ce matin un état des lieux de sortie. Au dessus d'Habère Lullin, au soleil. Nous nous sommes arrêtés dans la petite église de Burdignin où j'ai eu une pensée pour David Servan Schreiber dont j'ai lu le dernier très beau livre écrit juste avant qu'il quitte cette vie, samedi dans un bain délicieusement parfumé à la fleur d'oranger.

une madone aux roses église Burdignin

Après un petit café pris au soleil, sur une place à Boëge, nous sommes redescendus vers Annemasse. Il faisait si beau que je me suis assise sur le balcon pour lire le livre de Chambaz qu'un blogueur avait conseillé. En Eté je lis (les autres saisons aussi, mais lire au soleil, en buvant un perrier glacé n'a pas de prix).
Je serai seule en gérance quinze jours, à faire tous les états des lieux, l'administratif, les commandes de réparations. Je suis blindée, magnésium, oméga 3, ginseng... J'ai décidé de ne pas me laisser envahir par le stress, si je ne peux tout faire eh bien je ne pourrai pas tout faire c'est tout !

Mes parents, respectivement 81 et 82 ans se sont mis à l'informatique la semaine dernière. JP est parti à Paris tout exprès. Acheter pour ma mère un Air Mac et pour mon père un Ipad. Ensuite il a fallu choisir une adresse mail, leur expliquer le fonctionnement d'internet, les mettre au travail.
Ils sont ravis, tout excités, et j'ai eu la primeure du premier e.mail de ma mère. Ce sont leurs deux expatriées de petites filles qui vont pouvoir leur faire vraiment découvrir la magie d'Internet, lorsqu'elles enverront de Santiago ou Rodrigues des nouvelles toutes fraîches accompagnées de photos.

Nous avons enfin vidé le garage que nous louions comme garde meubles. Balayé, lessivé (oui il était recouvert de lino) et rendu les clefs. Aujourd'hui sera livré le grand lit de G. que celui ci veut baptiser ce soir avec sa douce. Il ne restera plus que le bureau à choisir, mais j'attends de voir l'harmonie du canapé et de l'armoire pour choisir la couleur adéquate. 
Je me sens bien dans ce nouvel appartement tout propre.