vendredi 31 octobre 2008

les résultats

En sortant du labo, il pleut, je cours à la voiture, une fois la porte fermée, légèrement grelottante, le plafonnier allumé, j'ouvre l'enveloppe sans trop d'angoisse. Je sais maintenant que si quelque chose clochait "on" m'aurait appelée le jour même. Cela fait une semaine qu'il a été piqué, pas d'appel, tout va bien... mais quand même... je préfère le lire.
Oui tout va bien, les gamma globulines un peu élevés mais bon ; je replie le tout dans l'enveloppe et démarre direction maison.
Premier geste une fois le sac envoyé sur le canapé et le gilet tombé, allumer l'ordinateur histoire malgré tout de trouver une raison pour cette petite augmentation. Pas d'explication évidente, je passe à autre chose.
Un peu plus tard, alors que je pèle rapidement une courge pour faire un potage, brusquement je m'étonne de ne pas avoir vu de valeurs concernant le foie ; pas de transaminases, pas de gammaGT, pas d'urée et de créatinine pour les reins ? Je reprends la feuille, RIEN ! Je vais rechercher les résultats précédents : rien non plus ! Cela me semble invraisemblable, impensable de la part de Catherine. Oublier le principal ? J'imagine à côté de quoi nous passons peut être. Sans attendre j'écris un mail pour lui poser la question, envisage de demander à mon père ce week end qu'il nous fasse une ordonnance pour refaire dès le retour de G. des examens complémentaires.
La soirée passe sans réponse de Catherine... ne pas se faire de soucis, il est loin de la greffe... Mais comment ont-ils pu à Bicètre ne pas s'étonner de cette absence de valeurs ?

Cinq heures trente ce matin, je classe les papiers, empoigne la liasse du labo pour la ranger dans le dossier... seule une petite lumière éclaire le bureau, il fait nuit noire, pas de bruit, mes yeux tombent sur une phrase en bas de la feuille, en gras, bien noire, "attention résultats recto-verso" !
Un temps de légère stupeur... sur le verso elles sont là !

Mais qu'elle conne !

beurk

Il ne m'intéresse pas, ne me fait pas rire, même lorsque son image est détournée. Ce n'est pas moi qui investirais dans sa figurine à piquer. Ne m'intéresse pas plus sa mémère minaudante. Et même si j'ai écouté en boucle quelques chansons susurrées de son premier album, il ne me serait pas venue à l'idée d'écouter le suivant et encore moins de l'acheter. Je coupe le son comme Katherine, ne pas les entendre, oublier, attendre que cela passe.
Les seuls échos me parvenant sont ceux du Canard et parfois du net, mais très souvent je délaisse celui-ci, fatiguée de lire et voir ce guignol détruire un peu plus ce qui avait été si chèrement acquis.
Je suis comme les petits chiens qui se cramponnent sur leur pattes pour ne pas avancer, je le refuse en bloc.

Bien sûr je m'interroge sur le rejet violent et instantané que j'ai eu pour ce personnage. N'a-t-il rien de bon, rien d'intéressant ? Si tant d'hommes et de femmes sont encore prêts à le suivre, n'est-ce que par cupidité ou idiotie ? J'aimerais tant me tromper, qu'il se révèle en réalité comme effectivement l'homme bon que soeur Emmanuelle décrivait.

Impossible de me raisonner, c'est viscérale, je le vomis !

jeudi 30 octobre 2008

premières neiges



Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que le chaton croit rêver.
C'est à peine s'il ose
Marcher...

mardi 28 octobre 2008

entre deux

Je suis le cul entre deux chaises en ce moment au bureau (aux bureaux devrais-je dire). Le matin en gérance où je découvre mon nouvel horizon, l'après midi au syndic où je fais en cinq heures une journée complète. J'ai donc deux bureaux, me balade avec ma trousse, mes post-it, mon bloc note et mon mug pour mes litres de café et tisane absorbés. C'est une chance que d'avoir démarré au syndic puis de passer en gérance. J'ai une vue d'ensemble qui me donne une belle latitude. Comme j'ai de bonnes notions de comptabilité en plus, j'ai une vue d'ensemble qui me facilite les choses.

Un qui est content de mon embauche, c'est le ficus de la direction que j'ai pris sous mon aile. Il s'est couvert de jeunes pousses vert tendre.

Mais c'est très curieux de trouver la stabilité alors que tout s'écroule autour.


J'ai rencontré des...

champignons...
des blancs des jaunes et des oran'GEU

J'ai rencontré des champignons qui poussaient dans le frais gazon.


Des tout petits des grands des min'CEU, des tout petits et des CHEANT !


Certaines comptines, apprises au jardin d'enfants, accompagnent à jamais mes balades automnales. C'est le cas pour les nuages tout comme pour les champignons ou les pommes de reinette et pommes d'api Tapis Tapis rouge (L'accent alsacien, que je n'avais pourtant pas, mais qui faisait sans doute accentuer certaines consonnes par nos maîtresses et que je reproduisais à la perfection)

lundi 27 octobre 2008

Vacances

Chamade s'émancipe !

En vacances loin de la Haute Savoie, accompagnée de son G. chéri.

Une semaine entière ou elle va pouvoir faire la sieste dans la maison chauffée et pleine de lits, de couettes, de coussins moelleux et de souris. Et puis une fois bien reposée, se percher dans l'abri à bois pour surveiller les vaches et les oiseaux sans fatigue.

jeudi 23 octobre 2008

la collection de Pablo !

Un clin d'oeil à Pablo ce matin en arrivant au bureau. Il pleuvotait, neuf heures allait bientôt sonner, mais je n'ai pu résister à l'envie de sortir mon appareil pour garder l'image de ce joker poser là, au milieu d'un tapis de feuilles mortes.

ce matin

C'est juste une question d'organisation... mettre le café en route, débarrasser le lave-vaisselle, chauffer le lait, mettre en route l'ordi, sauter dans la baignoire, se doucher se shampooiner, puis boire lentement le café en surveillant l'heure et, à moins vingt, le réveiller.
Chamade est surprise, il est bien tôt pour se lever et elle manifeste son étonnement et son désir de retourner, avec son amoureux, au lit. Rapidement il se lave, toujours de bonne humeur, à jeun il ne peut se brosser les dents ni boire une gorgée d'eau. Il va être sept heures nous quittons sans bruit l'appartement, JP dort à poings fermés.
Dehors il fait nuit, nuit noire, quelques voitures, aucun piéton. Le trajet est court et nous parlons de nos rêves ; j'ai vendu des appartements, il s'est trompé dans une question de son DM. Au loin nous les voyons, silhouettes immobiles attendant devant le volet roulant baissé, mais de la lumière indique que le labo va ouvrir. Une place libre nous évite de tourner et retourner pour nous garer, et nous rejoignons les ombres quelques instants avant l'ouverture. Trois vieux messieurs nous précèdent, ils posent religieusement leurs petits flacons de pipi sur le comptoir. A la queue leu leu nous donnons nos ordonnances, celle de G. est longue à taper, puis nous nous asseyons sans un mot. Un puis deux et le troisième ressort rapidement. Donner l'heure de la dernière prise de FK, préciser le dosage, et déjà c'est fini, le petit sparadrap collé au creux du coude. Dehors il fait toujours nuit, les rares piétons se sont aventurés maintenant pour affronter le froid.
Il aura le temps encore de préparer son sac, boire un verre d'eau et se brosser les dents.
Une bonne chose de faite, pile dans les temps et juste avant les vacances.

Il ne restera plus qu'à chercher ce soir le FK pour qu'il en ait suffisamment pendant ses vacances loin de sa mère.

mardi 21 octobre 2008

les tests

C'était en général en soirée qu'il m'appelait dans son bureau. Les fenêtres donnaient sur le noir de la nuit, et seule une lumière très douce teintait la pièce d'un jaune chaleureux. Je m'asseyais dans l'un des deux fauteuils en cuir bleu gris, ceux qui la journée recevaient ces "patients" si mystérieux.
Il me regardait avec cette retenue pleine d'amour, cherchant sans doute à rassurer cette petite fille à qui il allait faire passer une nouvelle fois des tests.
De sa voix grave qui me faisait frissonner de plaisir, il m'expliquait lentement comment nous allions procéder. Il me donnerait un cahier rempli de dessin, je devrais trouver celui qui complèterait la série, page après page, et si parfois je ne trouvais pas il me suffirait de passer à la suivante.
J'aimais beaucoup faire ça. Intuitivement je sentais que je ferai pour une fois plaisir à mon papa, et puis là au moins je faisais juste, moi qui à l'école était toujours la dernière, l'idiote.
J'ouvrais mon cahier, papa regardait sa montre, le jeu commençait dans un silence bienveillant.
La toute première page me posait toujours un petit problème, il me semblait entendre les aiguilles démarrer leur course, je voulais réussir, pour mon papa, mais aussi parce que j'aimais ces jeux, et que je voulais arriver à la fin.
Dès la deuxième série j'oubliais le temps, ne restait plus que le plaisir de chercher, de trouver, loin de l'épouvante que me procurait l'école, là ne restait que le bonheur de trouver la solution. Il n'y aurait pas de note, pas de jugement, le seul endroit où je sentais mon cerveau libéré de son obligation à se taire. Je finissais un cahier, papa regardait sa montre, notait l'heure, me tendait un autre cahier, m'expliquait la nouvelle règle du jeu, et l'excitation montait d'un cran.
A la fin des cahiers, pendant que papa faisait des calculs, je m'enfonçais tout au fond du fauteuil légèrement rebondi, bien lisse, et je savourais ce moment où je l'avais pour moi toute seule.
Lorsqu'il relevait la tête, je savais qu'une fois de plus j'avais juste. Il me posait alors des questions, pourquoi avais-je choisi ce carré pour finir la série, pourquoi avais-je hésité là ? Cela prolongeait encore un peu ces instants rien qu'à nous, personne n'avait le droit de nous déranger alors, seuls les bruits étouffés de la préparation du repas arrivaient à traverser la porte capitonnée.
Il relevait la tête, d'une voix grave et lente me disait un chiffre, un âge aussi, celui que j'avais en faisant ces tests; j'étais plus vieille, mais depuis toujours j'étais plus vieille et cela ne changeait rien à mes notes de l'école. Qu'importe, il avait l'air d'être content, et moi j'avais réussi.
Il était temps d'aller manger, moi légère gambadant dans le couloir, auréolée pour un soir de l'amour de mon père.

vendredi 17 octobre 2008

la musique suite...

Au Birkenhof il y avait un grenier, un grenier dans lequel nous avions aménagé une sorte de monde parallèle, paré de tentures faites avec les grands tapis que nous avions déniché en fouillant dans le fatras amassé depuis sans doute plusieurs décennies. Nous y montions les jours où la pluie rendait trop désagréable nos aventures campagnardes, nous nous y déguisions avec les robes et vieux clac laissés là, jouions aux cartes et nous chamaillions. Mais un jour, montée seule à la recherche d'un trésor oublié, je trouvais une radio posée sur une table, cachée par une armoire, dans un coin que nous n'avions pas encore exploré.
Elle était énorme, lourde, en bois, une sorte de tissu cachant les hauts parleurs, deux gros boutons de part et d'autre, une vieille radio oubliée là : Le trésor ! Elle était à moi, sans doute aucun je m'en emparai et descendis l'installer dans ma chambre. Pas une seconde je n'imaginai qu'elle ne fonctionnerait pas et branchai sans attendre la fiche dans la prise. Je tournai le bouton sur marche, un crachotement sortit de l'antique objet, fébrilement tournant l'autre, des modulations stridentes me transportèrent au delà des mers, tournant encore, les paroles se firent compréhensibles. Non seulement elle fonctionnait, mais j'avais ouvert une porte qui ne se refermerait plus.
A partir de ce jour je passais des heures assise devant ma radio, écoutant le hit parade avec ravissement. Suivais avec passion les ascensions et les chutes de chanteurs inconnus jusqu'alors. Connaissant chaque parole, chantant avec le vibrato, les respirations, les légers soupirs de ceux qui devenaient un temps mes chéris, pour la semaine suivante, tomber dans l'oubli de mon inconstance. Ah Gérard Lenorman et Palaprat, que de Il et Fin du monde j'ai fredonné cet été !
Il y avait la musique, mais aussi les nouvelles qui chaque heure venaient consacrer mon adoré, Marc Spitz, que chaque soir avant de m'endormir je transformais en prince charmant éploré par mon indifférence.
Les drames et menaces rythmaient mes journées, et je savais tout des amours de vedettes éphémères. Je découvrais ce monde et me sentais reine en devenir, m'éloignant un peu plus de ma famille affligée !

mardi 14 octobre 2008

Balade

Nous sommes allées toutes les deux, ma fille et moi, nous promener en forêt. Peut être aurions-nous trouvé des champignons si nous avions cherché un peu plus assidument, mais nous avons bavardé, juste bavardé. Une mère et sa fille, se racontant mille choses, humant l'air parfumé de cette si belle journée d'automne. De temps en temps nous croisions des chiens, baguenaudant, le nez en alerte, devançant leurs maîtres qui ne manquaient pas de nous saluer civilement.
Je n'ai rien fait de très "ménager" ce week-end, et je me retrouve avec une montagne de linge à repasser, ma compta à enregistrer. Aucun regret, il y avait si longtemps que nous n'avions été seules et tranquilles. Et le matin lorsque j'ai raccompagné C. avant même que le soleil ne soit levé, bien avant, j'étais vraiment heureuse d'avoir eu ces instants où rien d'autre qu'elle et moi n'existait.
En rentrant du bureau hier soir, j'avais un message sur mon téléphone, une amie-collègue qui voulait me voir. Au bout du fil elle raconte, son mari qui la quitte après 23 ans d'amour qu'elle n'imaginait pas fragile. Nous irons vendredi diner ensemble. Elle attend que je la guide dans ce qui pour elle est encore un néant insurmontable. Je la comprend tellement...
Mais là il faut que j'allume mon fer à repasser, que je me lave les cheveux, que tout à l'heure je réveille G., que j'écrive un petit mail à Catherine, le médecin de G., pour un ami qui tremble après que l'on est diagnostiqué chez son ado de fils une mucoviscidose...
Et pourtant j'aimerais bien continuer mon billet "musique" !

samedi 11 octobre 2008

fin de semaine

Hier, une montagne de boulot sur le bureau, Marie Paule absente dont on prend en charge les appels téléphonique, une AG en attente d'être validée pour pouvoir lancer les livrets, ordres du jour et convoc, des recherches de fuites à faire en urgence, des propriétaires en pétard pour problème de chauffage.... "Vous avez un instant Valérie ?" Je suis convoquée dans le bureau de la direction.
A droite près de la fenêtre, le ficus que j'ai décidé de prendre en charge pour tenter de le sauver d'une mort imminente, en face mon dirigeant "Je ferme la porte ?" Oui oui me dit-il sans que je puisse interpréter ses intentions. L'immobilier va mal, cela fait quelques jours que je doute de la pérennisation de mon contrat. J'ai déjà l'esprit en alerte, cherchant comment retomber sur mes pattes sans trop de dégâts.
Je m'assieds, le fauteuil est singulièrement bas.
Il rapproche ses mains l'une effleurant l'autre, il prend quelques secondes, une respiration, je suis sereine, j'ai fait mon travail, la conjoncture est ce qu'elle est...
"Comme vous le savez Shehrazad revient le 6 novembre, vous êtes toujours d'accord pour rester avec nous ?"
J'ai du mal à croire que je vais pouvoir me poser, vraiment respirer.
Il me dit mon prochain poste, la découverte de la gérance, des états des lieux, me parle des formations que je vais suivre dès la fin novembre, me laisse entendre que je ne resterai pas à ce nouveau poste sans évoluer, de l'augmentation qui accompagnera ce cdi.
Mais surtout, ce qui ne m'était jamais arrivé, me dit combien ils apprécient mon travail, ma capacité à apprendre vite, me parle de mon charisme, mon aisance dans la boîte.
Évidemment cela me fait un bien fou, me rassure le temps de cette conversation.
Et puis, me faisant promettre de ne pas l'ébruiter, me dit combien mon gestionnaire regrette de me perdre.
Je bafouille des remerciements, lui dit combien il me rassure moi qui doute toujours.
Il sourit, me dit que le doute est souvent une bonne chose.

Il n'a rien à craindre pour cela, je douterai de mes capacités jusqu'à la fin de ma vie , c'est juste que là cela me fait du bien que l'on me dise ce que je ne peux croire de moi.


Plus tard, alors que j'allais quitter le bureau après avoir planifier mon lundi, réglant les urgences, classant ce qui était à classer, j'échangeais encore quelques mots avec une gestionnaire qui comme moi quitte rarement à l'heure son poste, une collègue de l'accueil est venue nous chercher après m'avoir sans doute entendu entamer ma chanson des saucisses que je bramais dans notre bureau. Ils fêtaient la location d'un appartement qui leur restait sur les bras depuis quelques mois. Champagne avec la gérance, la direction et les deux restantes du syndic. Nous riions à pleurer, nous racontant nos journées.
Et en les regardant, tous si généreux dans leur façon d'être, je me disais que j'étais vraiment née sous une bonne étoile !

vendredi 10 octobre 2008

de tout de rien...

Qu'arrivera t-il si les états ne remplissent pas les caisses soi-disant vides des banques et assurances mondiales ? A lire dans Marianne ce que font les cadres de l'AIG, à peine leur boîte sauvée de la faillite, j'ai du mal à croire que tout va par magie devenir moral.
Croire une seconde à la bonne foi de notre exceptionnel chef de l'état m'est de toute façon impossible. Ce rigolo agité, menteur et méprisant, qui brusquement découvre les parachutes dorés avec des trémolos dans la voix n'est convaincant que pour les gogos qui l'admirent. Imaginer une seconde que ce gouvernement de stars à la Voici se préoccupe du peuple me fait bien rire.
Mais je n'ai aucune idée des conséquences qu'aurait la faillite de ma banque par exemple. Qu'elles en seraient à mon niveau les réelles conséquences. Je vois bien ma petite centaine d'actions Natixis réduite à peau de chagrin, et pour tout dire je m'en contrefiche. Mais pour mon avenir, celui de JP, de mes enfants ? Mon indéfectible optimisme m'empêche d'imaginer le pire, tel le chat je ne me vois que retomber sur mes pattes, pourtant je me pose cette question quotidiennement, où allons nous réellement ?


Ce week-end, en allant jeter mes bouteilles et mon papier dans les bennes, j'ai retrouvé mes moutons de ville, paissant tranquillement, se souciant comme d'une guigne de ce qui se passait juste à côté. Au pied du conteneur à bouteille, dans une petite flaque de vin sucré, des dizaines d'abeilles se désaltéraient : ainsi ce que j'avais lu semble se confirmer : les abeilles viennent se réfugier en ville pour fuir les pesticides.

G. fait des étincelles en cours. Ses notes frôlent le vingt régulièrement et même en Russe fait des progrès. Il regrette d'avoir redoublé, se trouve trop "con" d'avoir "merdé" en préférant Wow à ses devoirs. Je crois de mon côté que rien ne se fait sans raison. Il en avait besoin sans doute, et cette année lui permet de prendre conscience en ses capacités réelles. Une qui est contente, c'est Chamade ! Enfin il a lâché son ordinateur !

Tout à l'heure, je vais préparer ma plus grosse AG de l'année, et curieusement je suis très détendue !

mercredi 8 octobre 2008

cinq morceaux de musique...

Lancelot m'invite à continuer cette chaîne : choisir cinq chansons qui vous ressemblent et expliquer pourquoi.

Je ne peux me "résumer" en cinq chansons, je n'arriverai pas à définir ce qui me ressemblerait vraiment. Alors je change la règle, je choisirai cinq chansons qui auront été un petit pas vers mon indépendance.

Chez nous régnait la musique classique et le jazz - un point c'est tout !
Lorsque je m'aventurais à la cuisine, il m'arrivait d'entendre ébahie des sons très particuliers venant du petit poste TSF de notre bonne(*). Elle écoutait de la "variété" et c'était limite si je ne craignais pas de me transformer en statue de sel en restant trop longtemps. Dieu que ces chansons me ravissaient, il y était question de papillons prenant leur envols, de petits qui devenaient grands, le sens m'en échappait mais le tempo me réjouissait.

A treize ans mes parents m'offrirent un tourne disque. Un tourne disque pour moi toute seule, où je pouvais écouter des chansons choisies par moi !
Tout mon argent de poche passa alors dans l'achat de disques.

J'étais amoureuse de Julien Clerc, follement, tout me plaisait chez lui ; son sourire éclatant, sa voix envoutante, son côté exotique. Je connaissais par cœur les paroles de toutes ses chansons. Le cœur volcan me transportait, Bourg la Reine me faisait rêver, le patineur, Yann et ses dauphins, Zycayan, quatre heures du matin... je pourrais toutes les chanter encore, sans vraiment me tromper.

Je m'enfermais dans ma chambre, collais mon oreille au haut parleur, unique mais magique et dès la dernière note, dès que le bras atteignait le rond lisse du centre, je le replaçais au début... des jours entiers à t'aimer la la lala... je l'aimais follement !



Quelques années plus tard, à l'occasion d'un autre anniversaire , alors que je restais sagement cantonnée dans la variété française, une amie m'offrit un disque dont ne me reste que la mélodie et le refrain "papa oum pow wow, papa oum pow wow, lucky lucky".(*) Un truc de fou ! Nous avions passé l'après midi à écouter encore et encore ce rythme endiablé, mais à peine la fête terminée, mon frère m'avait convaincu de détruire cette horreur et la mort dans l'âme je le laissai griffer mon 45T avec un ciseaux. Il entamait les sillons, détruisant cet objet satanique. Cela ne m'empêcha pas pour autant de l'écouter, le son au plus bas, l'oreille en alerte, faisant abstraction des grattements infâmes que produisaient les multiples griffures rageuses.
Le mal était fait, je me tournais vers la maudite musique anglaise. Mon goût très sûr ne me trompa pas...


A suivre...

EDIT
(*) Nous ne disions jamais "la bonne", parce que nous l'appelions toujours par son prénom. C'étaient de jeunes jeunes-filles, qui venaient faire leur apprentissage en ville. Mais pour dire qui étaient ces jeunes filles, nous disions "c'est notre bonne". A lire maintenant cela, je suis stupéfaite de la connotation méprisante.

(*) Il s'agissait de GIORGIO le 45T Moody Trudy et Reesy Beesy que j'ai reçu en réalité en 1970 (j'avais donc treize ans, l'année de mon premier électrophone. J'ai retrouvé le disque au fond d'une armoire, il est signé de tous les amis présents à ma fête et daté de cette année. Il est là tout rayé sur une face.

mardi 7 octobre 2008

Arlo

Cela devait être en 1976. Je travaillais par à coup lorsque j'avais besoin d'argent, et puis je lâchais mon emploi, profitais de ma vie et en reprenais un autre. A cette époque je n'avais que mon loyer dérisoire, mes repas étaient succincts, je me déplaçais en stop, n'avait ni eau chaude ni téléphone, un fourneau dans lequel j'engouffrais les restes de coke laissés dans la cave par un précédent locataire où quelques morceaux de bois trouvés çà et là. Mes seules folles dépenses étaient des disques, mes 33 tours chéris que je trimballais d'appartement en appartement.
J'allais chez un disquaire qui recélait des trésors venus d'outre atlantique. C'était là bas que j'avais découvert Patti Smith, Eno, Lou Reed, Brian Ferry et tant d'autres qui me m'accompagnaient dans mes divers délires. Dans ce fatras où les grands classiques de l'époque, Beatles, Rolling stones, Credence et autres côtoyaient ces futurs géants, il y avait quelques disques qui servaient à apaiser mes élans de tristesse. Je les écoutais alors en boucle, plongée dans une tristesse romantique qui allait si bien à mon teint. Ceux qui partageaient ma vie s'en moquaient invariablement "A y'est ! Valérie est repartie dans son trip !"

Il y en avait un tout particulièrement que j'adorais et je ne comprenais pas pourquoi le monde entier ne se pâmait pas en l'écoutant. Je connaissais par cœur chaque accord de guitare, chaque parole que je chantais en pur yaourt.

Depuis des années j'avais abandonné l'espoir de le réentendre. Mon 33 tours était au fond de la cave, gondolé, inaudible, j'avais lu quelque part qu'il ne serait jamais édité en cd.
Et puis un jour, en baguenaudant sur la toile, j'avais trouvé une référence laissant penser qu'il existait tout là bas aux Amériques, l'exacte réplique de ce disque chéri. J'ai attendu d'avoir à nouveau un emploi, des revenus plus substantiels, je l'ai commandé il y à trois semaines, et hier en ouvrant ma boîte aux lettres il attendait dans son enveloppe timbrée d'Amérique.

Et en partant au bureau, chantant à tue tête "Nightime on the city o New Orleans, changing car in Memphis Tennessee...rolling down to the sea" des flots de souvenirs joyeux me revenaient en mémoire.




Tout à l'heure, en cherchant s'il existait une vidéo, au moins une, pouvant illustrer si ce n'est que le chanteur, je découvrai qu'il était maintenant présent sur Deezer ! Et puis, j'ai trouvé une photo de lui datant de 2005 "ciel comme il a vieilli" me suis-je dit !
Ces petites choses qui nous font mesurer le temps...

lundi 6 octobre 2008

nuages

Nuages dans le ciel s'étirent
s'étirent
Nuages dans le ciel s'étirent comme une aile...

dimanche 5 octobre 2008

Bénie des dieux

Novembre 2006, en retard pour le vaccin anti-grippe, j'appelle Catherine, la pédiatre de G., mais elle n'a pas de rendez-vous libres avant deux semaines, notre médecin de famille est en vacances.
Vous pouvez sans problème le faire faire par un infirmier, me dit-elle, il suffira juste que vous cherchiez le vaccin en pharmacie, je vous envoie l'ordonnance aujourd'hui.
Dans l'annuaire, une dizaine d'infirmier, le premier ne décroche pas, le second me dit de passer dans l'après-midi, à la sortie des cours de G.
Il est sympathique, volubile, je prends sa carte de visite au cas où.

Septembre 2008, cela fait maintenant plusieurs années que la maladie de JP empoisonne sa vie. La moindre petite blessure se transforme en plaie inguérissable mettant parfois des mois à cicatriser. Revenant de sa visite bisannuelle de L'hôpital de Bron, il lui a été demandé de faire appel à un infirmier pour ses pansements. Je ressorts la carte de visite de l'infirmier, lui donne. C'est à la maison qu'il vient faire les pansements, entre midi et deux. Dès le premier jour la douleur s'atténue, JP peut à nouveau marcher, sans trop souffrir et surtout dormir. En discutant avec l'infirmier, il apprend que celui-ci est un spécialiste des plaies, il en a une approche "philosophique"dit-il. Tout d'abord regarder la plaie, l'étudier, choisir la façon de la traiter. Il a un taux de réussite de 100%, sa réputation est européenne, ses patients font des milliers de kilomètres pour éviter l'amputation. Le hasard a fait que ce soit lui qui ait décroché il y a deux ans, pour un simple vaccin.

Il y a bien longtemps déjà, alors que nous nous débattions depuis plusieurs mois pour enrayer une inflammation terrible des gencives de C., consultant jusqu'à Lyon sans résultat malgré une batterie d'examens et divers rendez-vous avec des pontes dans le domaine, le hasard avait fait que le dentiste qui venait tout juste de prendre la succession du nôtre, était un spécialiste de la parodontite aiguë juvénile, exactement ce dont souffrait C. et que personne avant lui n'avait diagnostiqué. Il avait stoppé la maladie et sauvé sa gencive.

Avant cela, il y avait eu cette amie de ma soeur, qui, demandant des nouvelles de ce petit neveu tout neuf avait, alors que ma soeur lui racontait mon angoisse devant ce bébé tout jaune, conseillé de me donner le nom de sa meilleure amie, chef de service en hépato à Bicêtre.

Un peu plus tard, alors que nous venions de nous faire jeter de l'hôpital de notre ville par le médecin chef de pédiatrie, hurlant qu'elle ne voulait pas que ce bébé crève dans son service, j'avais en larme appelé notre médecin. Il nous avait alors recommandé de filer dare dare à St Julien, dans le service de celle qui deviendrait pour toujours notre sauveur. Elle avait par le plus grand des hasard, fait son internat à l'hôpital du Kremlin Bicêtre, dans le service de pédiatrie du Professeur Bernard. Le hasard encore.

Et lorsque je dis que je suis bénie des dieux, je crois bien que c'est vrai !

jeudi 2 octobre 2008

du rose pour Béatrice

Trop tard pour participer au mois rose de Béatrice, mais l'idée est belle et ces quelques fleurs roses vous invitent à faire un tour chez elle pour y découvrir les œuvres roses d'octobre.

mercredi 1 octobre 2008

les saucisses

C'était dans les années 70-75, je nous revois encore, braillant rigolards dans cette salle de concert, le refrain que chantait ce chanteur engagé dont je ne me souviens plus du nom
"On va tous crevé disait l'artiste ! Mais non mais non dirent les saucisses !"

Ce monde qui s'écroule en silence, chacun continuant à faire ses courses, ses repas, laver son linge, son boulot...

Et demain ? Qu'importe puisque nous n'y pouvons rien ou si peu. Demain est un autre jour, un beau jour pour mourir...

(*) Peut être Roger Siffer ?

Edit du 05/01/2012 - Il s'agissait de Môrice Bénin !