lundi 30 juin 2008

se rencontrer

Le téléphone avait sonné en fin de journée, je crois bien que c'était un jeudi. Elle s'était présentée de son vraie prénom en ajoutant "de Suisse". Je ne reconnaissais pas la voix, j'avais dû bredouiller quelque chose, elle avait appuyé sur son prénom, me laissant quelques secondes chercher et brusquement j'avais compris que j'avais Dr CaSo au bout du fil.
Nous avions convenu qu'elle appellerait pour fixer un rendez-vous. Ma toute première rencontre pour de vrai avec une blogueuse... une de mes toutes premières blogueuses dont j'avais précieusement gardé l'adresse et que je visitais tous les jours, bien avant de connaître le fil RSS, bien avant d'ouvrir le mien.
C'est elle aussi qui avait découvert mon blog, alors que je restais soigneusement anonyme ne donnant nul part mon adresse. Elle avait débarqué, m'avait laissé un message... en fait c'est elle qui l'a fait naître.
Au téléphone elle semblait étonnée de ma voix, la sienne lui va comme un gant.
Nous avons décidé que nous nous verrions le samedi, qu'elle viendrait déjeuner à la maison, passer l'après midi, rencontrer JP et G. mais surtout Chamade, cette grande trouillarde!

Je n'ai pas fait de viande, pas de céleri, ni cacahuètes ou autres aliments détaillés dans son billet posté vite vite avant de prendre la route vers chez nous... Il y avait du pain sans levain, et du fromage de chèvre... deux petits gâteaux ; un au chocolat, un à la framboise.
Elle a apporté des florentins et des tuiles aux amandes à se damner.

Moi je l'avais déjà vu en photo, mais elle me découvrait, sans doute bien plus imposante qu'elle n'imaginait. J'avais l'impression de retrouver une amie que j'avais quittée il y a peu. C'était tellement naturel, nous reprenions une conversation interrompue, Chamade faisait sa grande courageuse en passant au large, mais en restant vers nous tout de même. JP était séduit, G. l'a trouvée "super sympa" Épaté qu'elle soit bilingue.

L'après midi a passé comme un souffle.

A l'heure de se quitter, Chamade a daigné se laisser caresser, et puis nous nous sommes embrassés... un jour peut être c'est nous qui sonneront à sa porte pour passer un moment dans son pays d'adoption.

dimanche 29 juin 2008

soleil


Hier le ciel était envahi d'avions, de toutes sortes, solitaire ou en formation, faisant des loopings, des piqués, vrombissant au-dessus de nos têtes. Nous nous dévissions le cou, plissant les paupières pour suivre, émerveillés, les figures si gracieuses.

Ai-je déjà raconté ce jour de meeting où nous allions rejoindre ma belle-soeur et mon beau-frère à Annecy ?

Nous étions invités pour le déjeuner, depuis le matin l'air résonnait des moteurs d'avion, et au moment où nous quittions la ville, la patrouille de France venait de débuter son show. JP au volant avait les yeux rivés au ciel, je tremblais que nous quittions la route ; alors fermement j'exigeais qu'il ne regarde que la route et rien d'autre, j'allais lui décrire les voltiges, il devrait s'en contenter.
Figure après figure je décrivais par le menu... de temps en temps tout de même il jetait un bref coup d'oeil, mais respectait la consigne.
Juste au dessus de nous, deux mirages s'approchaient en se faisant face, ils basculaient pour se croiser en se frôlant le ventre "Ah tiens ? ils ont jeté un truc !" JETER EN TRUC ! mais Valérie ! on ne jette rien d'un mirage dit-il narquois. Mais si je t'assure ! ils ont jeté un truc. Il tourne la tête, regarde ..."mais ! c'est le pilote ! le pilote s'est éjecté! ".
Nous avons regardé cet Alphajet continuer tout seul son vol, sans pilote, amorcer une chute lente, derrière un massif d'arbre... de longues secondes où le temps semblait arrêté... et la naissance d'un champignon noir, développant lentement, majestueusement ses volutes.
Plus tard nous avons su que les avions s'étaient accrochés lors de leur figure, que le pilote qui s'était éjecté n'avait qu'une fracture au bras, que l'autre avait réussi à atterrir en catastrophe à Genève, le train d'atterrissage arraché. Le mirage lui, s'était crashé entre un village et l'autoroute, alors nous avons pu savourer le plaisir d'avoir vu un vrai accident où nul n'avait été tués.

Meeting









Les voir évoluer avec tant de grâce et de perfection... on oublie pourquoi ils ont été fabriqués.

chez elles

Il y a Marie Paule, deux enfants encore jeunes, regrettant sa région parisienne, sèche et autoritaire "je n'aime personne" aime t-elle à dire. Très professionnelle mais sous ses dehors rébarbatifs cache sans doute une vraie tendre.
Il y a Shehrazad, en partance et que je vais remplacer. Qui fait un enfant parce qu'il le faut.
Et puis Claire, mignonne, le cœur sur la main, arrivée ici parce qu'elle connaissait un des patrons, et qui n'a pas dû avoir la vie facile au début.
Petit à petit je prends mes marques, je suis la vieille, et certainement qu'elles doivent me trouver étrange, un peu dingue. Elles sont d'abords plutôt agréables, je retrouve avec plaisir mon bureau, je ne serais jamais copine, amie, complice, je l'ai compris assez vite, mais j'aime ce boulot.
Elles ont des idées arrêtées, les enfants n'apportent que des soucis, me regardent avec des yeux ronds lorsque je dis combien la découverte de mes enfants m'a suffoquée d'amour... Me voient comme une sans cœur pour ne pas désirer être propriétaire, "et mes enfants ? de quoi hériteront-ils alors ?" Laissent tout en plan à midi pile, à dix sept heures.

Il va falloir que je me bride.

lundi 23 juin 2008

les bras m'en tombent !

Décidément je n'arrive vraiment pas à y croire à cette soi disant romance entre la chanteuse minaudante et l'homme aux multiples cerveaux. A croire qu'il n'y a que les journalistes pour croire à cette énième farce montée par l'excité de l'Elysée.
Cela fait bien longtemps maintenant que je n'achète et ne lis plus libé. J'ai tenu jusqu'en 2003, mais lassée par le tour fadasse et consensuel que prenait le journal, j'ai définitivement fermée la porte me rabattant sur internet et le Canard. Pourtant ce week end j'ai eu une bouffée de rage en voyant l'autre neuneu en première page. J'ai malgré tout lu quelques extraits, regardé la vidéo où elle joue l'effrayée tout en buvant son coca light... non décidément je n'y crois pas une seconde, ni à son coup de foudre, ni à son intelligence hors du commun. Elle minaude, glisse quelques références littéraires ; c'est que madame a vécu quelques temps avec un philosophe ! En vraie femme de gauche, elle se garde bien de prendre position, elle ne peut pas, elle aime beaucoup Hortefeux, c'est teeeellllleeemeeent compliqué tout ça ! Allez Carlita, il reste une place pour diriger le PS...

Ce qui m'insupporte surtout, c'est que les journalistes puissent nous imaginer aussi cons qu'eux !
... en même temps... 43% de vente en plus !

Les bras m'en tombent !

dimanche 22 juin 2008

journée du don d'organes

En allant à la Poste déposer le cadeau de mon papa, l'autre jour, il y avait un bac rempli de cœurs dodus "anti-stress". Bien sûr je ne pouvais pas ne pas en acheter un... et le voilà qui illustre cette journée spéciale. J'ai déjà beaucoup parlé de la greffe dans "histoire de G.". Je ne suis pas une militante agressive, mais si je peux de temps en temps sensibiliser sans culpabiliser, je le fais. On peut lire un témoignage loin des gnagnans habituels.

qu'est ce que j'aime manger ? ou pas !

-Mettre le lien du gourmand qui m'a tagué : Lancelot ! le voilà le coupable ! Et avec qui j'ai de nombreux points communs pour ce qui concerne nos goûts culinaires
-Mettre le règlement sur mon blog (je suppose que le dit règlement est ci-dessous !)
-Répondre aux six questions suivantes avec application
-Taguer six personnes à la fin du billet en mettant leur lien….(hum hum, cette partie du règlement est toujours celle qui me pose le plus de problème. J'ai donc trouvé la solution en ne désignant personne... l'excuse étant que tous ceux que je lis (ou pratiquement) y ont déjà répondu.
-Je n'ai donc personne à Avertir...

1) Un aliment ou produit que je n’aime pas du tout : En tout tout premier, je dirais tel un cri du cœur, le ris de veau. J'ai un souvenir très précis de la première et dernière fois que j'ai goûté à ça. Nous étions invités au baptême de mon neveu tout là bas dans les Vosges profondes. J'étais enceinte de quelques mois, j'ai tendu mon assiette qui m'est revenue remplie à ras bord d'une sorte de sauce marron où nageaient des petits morceaux blanchâtre. L'odeur assez forte de bouillon m'a instantanément coupé l'appétit... mange, mange puisque tu es enceinte il faut manger pour deux... manger ça ! manger ce gluon à l'odeur de bouillon d'hôpital ! Je trempe ma fourchette, pique un de ses machins blancs, goûte et euarkkk... exactement ce que j'imaginais... infecte. J'étais là, devant mon assiette débordante. Heureusement JP vint à mon secours et discrètement échangea nos assiettes. Je me retrouvais avec une assiette vide, prête à attaquer le pavé de biche (hélas) qui venait juste après... Je n'aime pas, mais vraiment pas, le gibier !

2) Mes trois aliments favoris : Après avoir lu ce que je viens d'écrire, je semble une personne très difficile ! deux plats coup sur coup que je dédaigne, me fait passer pour une chichiteuse et pourtant ! J'aime énormément de choses, je suis un vraie gourmande. Manger me réjouit et m'angoisse à la fois. Je ne suis de loin pas mince, tout me profite et comme dit mon papa chéri, tu es faite pour les périodes de famine.
Trois aliments favoris donc :
- Le saumon, le saumon sous toutes ses formes, cru, cuit, fumé, sauce sucrée, en entrée, en plat principal... tiens je n'ai jamais essayé la glace au saumon, mais le saumon glacé (dégelé) avec une sauce wasabi si !
- Les pommes de terre. L'Alsacienne, en robe des champs, avec du bibalakas (que nous prononçions Pipelekeoss) gorgé de ciboulette, d'échalotte et d'ail. Celles qui accompagnent les harengs fumés, la crème fraiche épaisse, l'oignon et la pomme crue. Celle toute simple, à la vapeur, chaude, avec un peu de moutarde et une belle salade de carotte.
_ Le pain, le pain avec un beurre à la fleur de sel dont les cristaux craquent sous la dent. Un pain un peu rassis ou croustillant et tiède. Petits pains au pavot, pain au sésame ou aux graines de tournesol, pain italien à l'huile... du pain, mais du BON pain !

3) Ma recette favorite : Je n'ai pas à proprement parlé de recette favorite, rien ne me plaît plus que de manger avec des amis, comme hier avec Dr CaSo. Un repas où je peux rester à table, où tout est prêt et où je ne suis pas obligée de me lever sans cesse. Alors je suis adepte des plats uniques comme hier une tourte au poireaux, riz et poissons. Je ne suis pas une spécialiste de cuisine sophistiquée, j'aime juste recevoir des amis et passer une belle journée.

4) Ma boisson de prédilection : En tout premier lieu le café. Je raffole du café, l'arabica doux en expresso. Viens ensuite les boissons pétillantes, le champagne, le crémant, l'eau gazeuse, le coca light (oui je n'aime pas d'autre coca que le light) glacé très glacé. Et puis l'hiver, une tisane à l'hibiscus, à la menthe, citronnée... tout sauf la camomille fadasse.

5) Le plat que je rêve de réaliser et que je n’ai toujours pas fait : comme Lancelot, le kougelhof ! Mon frère nous en fait un à chaque fois que nous nous retrouvons en Alsace, et le matin il trône sur la table, son sommet enneigé de sucre glace, ses amandes grillées et nombreuses décorant les tranches délicieuses. Oui, il faudrait tout de même que je tente le coup !

6) Mon meilleur souvenir culinaire : Meilleur c'est difficile, j'aime tant manger ! Mais là, puisqu'il fait déjà une châleur à tomber, que les oiseaux sifflent, qu'une rumeur estivale et lointaine me donne l'impression d'être en vacances, je me souviens de ces grosses parts de tarte aux quetsches posées sur un flanc aux oeufs frais que nous donnaient les fermiers du Birkenhof après une journée de fenaison.
Mais me revient aussi celui des gelati à la vanille que nous achetions en revenant de la plage, dans des petits pots de carton et aux cuillères de toutes les couleurs, que mon papa avait perçées pour m'en faire un collier si joli.

vendredi 20 juin 2008

non non je ne suis pas morte !

Ma glycine de balcon (qui devrait fleurir tout l'été)
Juste en panne d'inspiration bloguesque !

dimanche 15 juin 2008

trois p'tits bisous

Dans ma nouvelle boîte de six mois il est de bon ton d'aller saluer toutes les personnes déjà présentes le matin, et pour cela de faire à chacun trois petits bisous (eh oui en Haute Savoie c'est trois schmoutz !).
Le premier jour j'ai suivi sagement la collègue que je vais remplacer, et j'ai salué tous le monde poliment. Le lendemain j'ai complètement zapper les bisous et m'en suis rappelée qu'en fin de journée... Zut ! il paraît qu'assez vite on est catalogué.
Je me suis programmée pour que le lendemain, dès mon arrivée au bureau, je fasse le tour des différents services afin de m'acquitter de mes trois bisous multipliés par vingt et un.
Soixante trois petits smacs avec autant de risques de récupérer un petit microbe bien virulent.
Et voilà la raison de mon silence... tout d'abord j'ai couvé amoureusement mon microbe "rhume", puis une fois qu'il s'est installé je lui ai déclaré la guerre, vitamine C, mouchoir, mucomyst, mouchoir, gingseng, mouchoir, citron, mouchoirs, strepsils, mouchoir...


C'était un tout petit peu dommage d'avoir attrapé ce virus, parce que cette semaine c'était la sortie de la boîte, à laquelle j'ai été invitée. Nous étions conviés pour une soirée sur le Libellule.
Croisière, repas, et discothèque. A onze heures je tombais de sommeil, j'ai quitté le bateau à regret, mais j'avais de la route à faire et nous travaillions le lendemain.

Ce week-end j'ai entièrement déménagé tous les liens que j'avais installés sur i-google pour les mettre sur netvibes. Depuis quelques jours les liens n'étaient plus mis à jour et du coup j'arrivais sur des blogs avec trois ou quatre billets à lire en retard. Il y a juste rue 89 que je n'ai pas réussi à déménager (netvibes ne trouve pas de fil rss).
J'espère que la semaine prochaine je n'aurai pas de migraine catameniale... je croise les doigts et je prends de la partenelle préventivement (la dernière a duré cinq jours !)

Mais là j'ai tout à fait pris le rythme, j'aime bien ce nouveau travail, et même si ma collègue n'arrête pas de me prédire des jours sombres, je sens que je vais m'y plaire vraiment dès lors où je le maîtriserai. Juste j'aimerai bien que mon salaire soit versé... enfin.

mercredi 11 juin 2008

Ce soir...

Suisse - Turquie !

*@#*%##

Hier, étonnée de ne toujours pas avoir eu ni salaire, ni feuille de paie, je téléphonais à l'agence intérim pour savoir si c'était normal ou s'il y avait un problème quelconque avec mon ex-patron. A midi un message me demandait de rappeler rapidement l'agence... il y avait effectivement un souci.
J'appelle donc à 14 heures, et j'apprends qu'on ne leur a toujours pas transmis mes heures du mois de mai, qu'elles vont devoir se déplacer chez le *@#*%## qui fait le mort.
Je rappelle ce soir et l'explication très simple est, que Monsieur, agacé par les demandes qui lui étaient faites pour avoir mon taf d'heures, a exigé que l'on se déplace jusqu'à lui pour daigner enfin donner l'information.
Je serais donc payé au plus tôt le 14 ou début de semaine prochaine, ensuite je pourrais envoyer ma feuille de paie à l'assedic pour avoir le complément... et je payerai mes agios pour découvert.

Ah que je suis contente de ne pas être restée !

Cet été pas de vacances pour cause de contrat non stop. Alors je me réjouis de voir mon balcon qui déborde de fleurs.
Voici ma toute première capucine !

dimanche 8 juin 2008

renaissance

Nous discutions tranquillement Aude et moi, l'une en face de l'autre, elle venait de raccompagner son rendez-vous à la porte, j'avais terminé ce que j'avais à faire, le téléphone avait sonné. Février 2006, nous avions repris l'année lentement, les nouveaux contrats ANPE nous étaient donnés au compte-goutte, bientôt nous démarrerions un club de jeunes diplômés... au téléphone la directrice d'une agence ANPE, désolée elle m'informait que le tribunal administratif de Lyon bloquait, en raison d'un litige avec un prestataire, toutes les actions confiées aux différents organismes satellites, dont le nôtre... une vraie catastrophe pour nous qui n'avions pas d'autres clients. Je raccrochais, expliquais brièvement à Aude qui se décomposa et appelais un de mes responsables.
La boîte avait encore tenu cinq mois, nous fermions définitivement les portes du bureau fin juillet et je partais en vacances le lendemain.
Cela faisait deux ans que je n'avais plus aucun plaisir à aller au bureau, ce licenciement ne m'avait pas affecté, j'avais en vue un autre poste dans le cabinet qu'une de mes collègues venait d'ouvrir.
En septembre je m'étais inscrite aux Assédic, et en octobre j'avais repris le chemin du travail, faisant, trois jours par semaine, le trajet vers Annecy où je retrouvais deux de mes anciennes collègues.
A nouveau en juillet je m'étais retrouvée chômeuse, mon salaire étant trop lourd pour cette petite boîte qui peinait à démarrer...
Assez vite j'avais été réembauchée dans une association où j'étais sûre de m'épanouir... Au bout de deux jours je plongeai dans un état dépressif incompréhensible... certains pans de mon histoire m'éclataient à la figure... je me noyai... sanglotant tous les soirs sans arriver à calmer cette angoisse folle proche de la folie... je démissionnai.

Et puis... lentement je m'étiolais. Bien sûr je continuai à chercher du travail, à postuler, à passer des entretiens, mais j'avais perdu la foi en moi. Il me semblait avoir pris dix ans brutalement, me demandant si un jour je retrouverai un emploi... je n'y croyais plus, vraiment plus.

Qu'est-ce qui a fait qu'un matin, lisant une annonce sur le site de l'ANPE, j'ai su que j'allais rencontrer celle qui me sortirait de ma torpeur ? Aucune idée ! je savais juste qu'il me fallait impérativement la rencontrer, que d'elle viendrait mon salut. J'ai donc téléphoné à cette agence intérim, demandant à parler à Virginie S., elle n'était pas là - envoyez nous votre CV - ce que je fis aussitôt. Le week end du huit mai passé, je rappelai... cette fois-ci elle était là mais débordée rentrant de vacances, ne pouvait me recevoir qu'en fin de semaine, le 16. Je n'étais plus à trois jours prêts, ok pour ce vendredi à onze heures.

L'entretien n'a duré qu'une petite demie-heure. Elle a fait une ou deux remarques sur mon CV, je lui ai dit mon découragement, une demie-heure qui a suffit à déchirer les nuages qui obscurcissaient mon horizon, j'en suis ressortie légère.
Quatre jours après elle m'appelait, je quittais ma condition de chômeuse.

Hier, alors que je braillais à tue tête dans la voiture avec Adriano Celentano, j'ai réalisé que j'avais retrouvé le goût de vivre.

jeudi 5 juin 2008

un tout petit peu absente

J'ai donc changé de boîte et bien m'en a pris puisque la personne sensée démissionner et que je remplaçais est, non seulement revenue plus tôt que prévu, mais n'a pour l'instant plus vraiment l'intention de laisser sa place. J'aurais donc, si je n'avais pas écourté ma mission, été "gros jean comme devant" !

Me voilà maintenant, non plus dans le commerce, mais m'occupant de toutes sortes de problèmes liés à la copropriété. Je découvre un nouveau monde rempli de fuites d'eau, d'ascenseurs en panne, d'antennes paraboliques défectueuses et autre désagréments à régler dans l'urgence. Pour l'instant en binôme, je découvre l'univers mac., ses souris sans clique droit ni petite roulette, son côté ludique enfantin. Le premier jour, lundi, j'étais abasourdie par les sonneries incessantes de téléphone, bombardée d'informations concernant un univers absolument inconnu pour moi. Je commence enfin à appréhender en quoi consiste mes fonctions, et je suis chaque jour heureuse d'aller travailler et aussi heureuse de finir le soir, rémoulue !

Difficile par contre de pondre un billet, comme si là, mon cerveau en ébullition, se contentait juste de savourer le plaisir d'apprendre de nouvelles choses.

Apparemment l'euro 2008 (de football, mais existe t-il un euro autre que footballistique ?) ne devrait plus trop tarder à démarrer. En croisant les bus tout à l'heure, j'ai vu de gros autocollants représentants des ballons oranges sur lesquels était marqué un slogan de bienvenue. Je suppose que notre ravissante bourgade servira de dortoir aux passionnés. Un des artisans nous disait aujourd'hui vouloir finir au plus vite un de ses chantiers pour pouvoir profiter tranquillement de la retransmission des matchs.

Sinon, en allant sur mon blog, j'ai constaté que les lignes étaient beaucoup plus espacées qu'avant. Zut, ça m'agaçe ! C'est bête mais je me sens moins chez moi du coup ! Je suis allée voir d'autre blog hébergés par blogger, me disant que peut être était ce un bug général, mais non, chez eux tout semble être resté normal. Zut zut zut ! Je ne me vois pas aller tripatouiller le code HTML de TOUS mes billets précédents. Il va me falloir relativiser et prier pour que tout revienne en ordre.

mardi 3 juin 2008

Au hasard

Fay me propose ce jeu déjà croisé il y a quelques mois sur d'autres blogs :
Attrapez le livre le plus proche.
Ouvrez-le page 123.
Trouvez la cinquième phrase.
Recopiez les trois phrases suivantes.
Et tagguez 5 personnes à votre tour.


A côté de la table, des étagères couvertes de livres... je ferme donc les yeux et plonge la main sans choisir...

Sang Maudit de Dashiell Hammett - ouh là ! j'ai dû lire ce livre lorsque j'étais encore à Mulhouse, c'était Paul Patrice qui m'avait fait découvrir D. Hammett et comme j'aime à le faire lorsque je découvre un nouvel écrivain, j'avais lu tous les livres que j'avais pu trouver de lui.

- Je ne sais pas s'il s'y oppose en fait, mais il pensait que ce n'était ni le moment, ni la bonne manière d'agir.
- Je comprends ça, dit-il comme nous nous levions de table. Andrews aime en général rester le maître de la situation.
fin de page...
je tourne... page blanche...
la suite...
Troisième partie - Quesada - Chapitre XIII - La route de la falaise -
Eric Collinson me câbla de Quesada :
VENEZ IMMEDIATEMENT. STOP. BESOIN DE VOUS. STOP. EN DANGER. STOP. RENDEZ-VOUS SUNSET HOTEL. STOP. NE PAS PREVENIR. STOP. GABRIELLE DOIT TOUT IGNORER. STOP. URGENT.


Voilà voilà... que dire de plus... pas sûr que cela donne une idée de mes goûts littéraires, quoique j'ai toujours eu un faible pour les polars.
Je viens d'ailleurs de terminer le Coben que mon fils m'a offert pour la fête des mères... pas mal...

dimanche 1 juin 2008

virginité

La maison de Pascale était située tout au bout d'une impasse, tout en haut du Rebberg, enfouie dans les arbres, cachée par une palissade en bois menaçant à certains endroits de s'effondrer. Passer le portail, elle s'offrait, toutes portes et fenêtres ouvertes. C'était la maison du bonheur, sentant le miel, le levain, les confitures. Sa maman, sortait sur le perron, nous accueillant en se sèchant les mains sur son tablier invariablement noué à la taille, un sourire doux et aimant qu'elle posait sur tous les visiteurs. Son mari, le papa de Pascale, était mort il y a longtemps, écrasé par son tracteur qui s'était retourné sur lui. Elle restait veuve, mère de douze très beaux enfants.
J'adorais aller chez elle, je n'avais pas le droit de "fréquenter" Pascale, elle ne plaisait pas à mes parents. J'y allais tout de même, j'étais si heureuse dans cette maison où aucun jugement n'était émis sur quiconque.

Après avoir grimpé la côte, nous arrivions transpirantes et assoiffées, jetant nos gilets, manteaux, sacs et tout ce qui nous encombrait sur la grande table de la cuisine. Il y avait, posé à côté de l'évier, une carafe simple en verre, large et remplie toujours de citronnade. On se coupait une grosse tranche de pain que l'on recouvrait de beurre en motte et du miel produit par la ruche du jardin. Ensuite nous montions dans la chambre s'il pleuvait, ou bien l'on sortait dans le jardin en friche bronzer en nous racontant nos histoires de coeur. On ne faisait rien de plus que ce que font toutes les adolescentes depuis la nuit des temps, imaginer le monde, s'inventer un avenir, rêver du prince charmant, buvant de la citronnade et pataugeant dans la petite marre du fond du jardin. A tour de rôle nous nous passions le moulin à grain et tout en nous racontant l'une l'autre nos romans, nous moulions le blé pour faire de la farine.
Tout cela je ne pouvais le raconter en rentrant, je n'avais pas le droit d'aller chez Pascale, officiellement je n'y allais pas, je ne pouvais donc rien raconter de ces moments si anodins, si plein d'une vie paisible.

Un jour d'été nous étions montées après l'école, les cerisiers du jardin croulaient sous les fruits et nous étions mises à contribution pour la récolte avant le grand jour des confitures. Il faisait chaud, nous avions enlevé nos spartiates et grimpées sur les échelles nous remplissions nos paniers tout en bavardant. Un des frères de Pascale nous arrosait de temps en temps avec le tuyau d'arrosage, nous poussions de grands cris, c'était délicieux.
Tout à coup j'ai glissé, je suis tombée de l'échelle, mais de telle sorte qu'un des montants de l'échelle m'a déchiré l'entre jambe. Je saignais abondamment et ma première pensée à été "mon dieu comment vais-je pouvoir cacher que j'étais chez Pascale". La maman de Pascale était désolée, ne savait pas comment soigner cette hémorragie. Je suis restée sans bouger un long moment, le sang s'est tarit, quelqu'un m'a raccompagné à la maison pour que je n'ai pas à marcher. En rentrant j'ai pris des serviettes hygiéniques, et mesuré chaque pas, chaque geste, priant pour que le saignement stoppe. Vers sept heures papa est venu me demander de préparer le repas, maman était à Paris, c'était mon tour de faire le diner, au menu il y avait une quiche lorraine. Je suis allée à la cuisine lentement, j'ai ouvert le réfrigérateur, j'ai sorti la pâte à tarte, posé le bloc sur la planche, pris le rouleau à pâtisserie et j'ai commencé à abaisser la pâte. A ce moment papa est rentré à la cuisine, il a dit "oh Valérie, je crois que tu as tes règles" à mes pieds il y avait une petite flaque de sang, l'effort pour abaisser la pâte avait rouvert la plaie... alors j'ai dû avouer... je saignais à mourir.

Ensuite nous sommes allés en urgence à l'hôpital, je suis entrée au bloc presqu'aussitôt. Je me souviens que mon père était là, en blouse blanche, je me suis endormie en le regardant, il était impassible.

Le lendemain une aide soignante est entrée et m'a demandé d'un air mauvais quand j'avais accouché, j'avais à peine seize ans, j'étais vierge. Du moins la veille l'étais-je encore !

Je venais de perdre mon pucelage... avec une échelle.