samedi 31 mai 2008

ménage

Je me souviens encore de la déception que j'avais eu en ouvrant le cadeau de ma marraine. Quel âge avais-je ? seize, dix sept ans, plus, moins ? aucune idée, mais en découvrant ce collier j'avais pensé "c'est un collier de femme, de vieille !" Quelle idée avait-elle eu, elle qui toujours m'offrait des trucs incroyables, étonnants, curieux, mais toujours beaux. Un collier de je ne sais où !
Tout le monde autour s'était exclamé, le trouvant vraiment beau, d'un chic total ! Soit ! gardons le !
Depuis il ne m'a plus quitté, et à chaque fois que je le porte, il se trouve toujours quelqu'un pour s'extasier devant sa beauté.

Vendredi, pour ma dernière journée, j'ai eu envie de l'avoir autour du cou. Mais impossible de le trouver, ni accroché au mur où sont tous mes colliers, ni posé négligemment sur une étagère, ni jeté dans un panier, nul part ! Zut, pas vraiment le temps de le chercher, ce soir en rentrant je chercherai plus minutieusement. La journée se passe, de temps en temps je pense au collier, j'essaye de me rappeler la dernière fois que je l'ai porté. Je suis de plus en plus persuadée qu'il a glissé de l'étagère de la salle de séjour, qu'il est peut être entre deux livres, ou tombé dans les cassettes, une seule solution fouiller !
A peine rentrée du boulot, je m'attaque au nettoyage complet des étagères. Je trie et j'en profite pour jeter toutes les vieilles cassettes vidéos de films enregistrés. Je retrouve celle où G. et moi sommes filmés pour TF1, c'est fou comme JP Pernault a vieilli, bien plus que moi ! L'heure du repas interrompt mon grand nettoyage, mais je le reprends vaillamment ce matin. Je remue tous les livres, je les aspire, trie les bandes dessinées, bref je m'agite sans trouver le moindre collier. Doucement je me résigne, il est perdu, il a dû tomber dans une poubelle, dommage je l'aimais, mais ce n'est qu'un collier... mes pensées dérivent vers ces bijoux qui passent de génération en génération... l'image de mon collier de perle reçu pour mes dix huit ans, mon bracelet des vingt ans, mon anneau pour mes quarante... tiens ! mais où est mon collier de perle ? il était auparavant posé sur la petite brassée de chardon, il n'y est plus... et mes bagues ? Plus là non plus ! Pour le coup cela devient vraiment étonnant. Ou bien quelqu'un est entré, profitant que nous ne fermons pas toujours la porte à clef, mais pourquoi aurait-il laissé les bracelets en or ? Ou alors... un vague, très vague souvenir d'avoir, après la tentative de cambriolage, déplacé les bijoux auxquels je tenais particulièrement... où les avais-je mis ?

Assez vite je retrouve, bien cachés, non seulement mon collier, mais aussi un bracelet et le fameux collier de perle qui m'a fait retrouver la mémoire.

Au moins les étagères sont propres !

jeudi 29 mai 2008

en passant

Au moins j'ai pensé aux impôts, et même avec une incroyable avance, je suis allée déposer l'enveloppe hier soir en rentrant du bureau. Par contre je prends un retard fou dans ma lecture des blogs. J'essaye de suivre, mais certains billets demandent plus qu'un survolage, j'aime lire, vraiment lire. Alors souvent je survole et me mets de côté ces lectures pour le week end. Vivement qu'Engrenage, et Dr House se terminent pour que mes soirées soient plus longues.
J'ai beau me lever à cinq heures et demi, il m'est difficile pour l'instant de me trouver de longues plages tranquilles sans activités autres que ménagères et professionnelles.
Heureusement l'essentiel est sauvegardé, Chamade a ses crevettes à midi ; elle qui m'attend avec tant d'impatience et m'accueille avec une joie débordante matin et soir !
Lundi je change d'herbage, je n'ai pas réussi à savoir s'il serait possible après ma période intérim de garder les horaires établis. Apparemment, malgré les promesses de mon responsable, la direction y est totalement opposée. Aucun, des plus de deux cents employés, malgré de nombreuses demandes, n'a réussi à les faire plier. Je vais donc découvrir un nouveau domaine où une chose est sûre, je ne verrai pas le temps passer ! mais je serai dehors à dix sept heures.
Je suis assez frustrée de ne pouvoir parler de ce que je vie en ce moment, c'est un vrai sketch, je suis en plein film "la vérité si je mens", dommage !
Je pense que je reprendrai assez vite un rythme me redonnant de l'espace pour écrire et lire. Petite période d'adaptation, mais tout autour semble revivre de mon retour vers l'emploi, même ma concierge a retrouvé le sourire lorsque le matin je lui claque une grosse bise en partant !

lundi 26 mai 2008

fête des mères

Samedi, il est à peine sept heures mais je tourne et retourne dans mon lit, il vaut mieux me lever. En passant devant la porte entrebâillée de G. je le vois assis, déjà, devant l'ordinateur, il joue ! J'y ai pensé à six heures ce matin alors que je lui glissais son FK dans la bouche, il faudra que je reétablisse les règles du jeux : pas de WoW avant neuf heures, peut être que cela lui permettra du coup de dormir un peu plus le matin. Je rentre dans sa chambre, il a le casque bien vissé, mais son sixième sens l'averti et il dégage l'oreille droite d'une main, les yeux rivés sur l'écran.
Il fini son action, et se retourne un grand sourire aux lèvres - Bonjour maman, tu as bien dormi ?
Je lui souris - depuis quand es-tu sur ton ordinateur ? Vingt minutes ! Et Chamade a pris son tour de garde devant la fenêtre, guettant les pigeons qui stationnent sur le toit juste en face.
Demain, G., j'aimerais que tu ne démarres ton jeux qu'à neuf heures ! Tu es fatigué, il faut que tu puisses récupérer le week end ! Tu feras aussi tes devoirs aujourd'hui et pas en fin de journée.
Grand sourire - D'accord ! - Il est toujours d'accord, il est toujours souriant.

La journée s'écoule, vers midi je lui rappelle ses devoirs - Ah oui je m'y mets tout de suite !

Le soir, il se couche, je vais l'embrasser, Chamade est déjà installée roulée en boule, le nez dans son derrière, elle lève une paupière pour suivre mes mouvements.

La nuit passe, je me lève un peu plus tard il est juste huit heures.
La porte de G. est entrebâillée... il est devant son ordinateur !
Je pousse fermement la porte, il se retourne, me sourit, moi pas !
Tu es sur ton ordinateur depuis quelle heure ?
J'ai commencé à sept heures et demi. Fermement je lui rappelle ce que j'avais dit la veille : pas d'ordinateur avant neuf heures - Il tombe des nues, me regarde avec son air désolé - Ah mais je n'ai pas entendu ! Il n'entend jamais, ou bien il ne se rappelle plus, et tout cela avec son sourire rayonnant. Et tes devoirs ? Oups j'ai oublié.
Mhmmm mauvais début de journée, il m'énerve. Tu arrêtes ton jeu illico et tu t'y mets. Ok maman - penaud.

Je vais à la cuisine, me prépare mon café - j'ai encore le filtre en main, les yeux brouillardeux du réveil, il pleut. Arrive G., sourire contrit - Bonne fête maman, il me tend deux paquets emballés.
C'est la première fois, depuis qu'il n'est plus en primaire, qu'il m'offre un cadeau pour la fête des mères... et moi qui viens juste de lui passer un savon.
Il se penche, m'embrasse, impatient, il veut que j'ouvre tout de suite ses cadeaux. Mais moi j'ai envie de profiter de cet instant, je finis de préparer le café, vais me passer un peu d'eau froide sur le visage, me brosser les dents pour sentir bon et pouvoir l'embrasser tendrement. Il trépigne, je m'assied et lentement ouvre ses cadeaux. Deux thrillers, le dernier Coben en poche et le grand prix littéraire des lectrices de Elle 2007 Terre des oublis de Duong Thu Huong. Ca te plait ? il m'explique ses choix, sa crainte que je les ai déjà lu et répète encore combien il ne peut comprendre que l'on perde son temps à lire, combien il trouve curieux d'offrir des livres, mais bon ! je sais que toi tu aimes alors ! Il est heureux que cela ma plaise et moi non seulement émue par ces cadeaux que je n'imaginais pas recevoir, mais aussi par cette capacité à ne pas se fermer après une engueulade.
Il a pris son petit déjeuner avec moi, puis est allé faire ses devoirs... toujours souriant.

Vendredi soir prochain, je lui rappellerai les nouvelles directives concernant l'horaire des jeux... il aura oublié d'ici là !

samedi 24 mai 2008

légère

Cela faisait plus de six mois que je fréquentais quasi exclusivement le site de l'aneupeu pour ma recherche d'emploi. Le quotidien régional n'offrait que très peu de postes sur lesquels me positionner, internet m'envoyait vers Lyon ou Grenoble, je m'enfonçais dans les sables mouvants du fatalisme... vieille... chômeuse... inutile...

Et puis j'ai rencontré cette jeune femme, responsable d'une agence intérim, avec qui le courant est tout de suite passé. Je suis ressortie de son bureau avec légèreté, elle m'avait redonné l'envie d'y croire. C'est fou comme ce jour là le soleil brillait. Traversant le marché j'ai croisé un ami perdu de vue depuis presque un an, du temps où j'avais un travail, un statut. Nous avons bavardé une demie-heure entourés de bouquets de pivoines roses et rouges et de lilas mauves et blancs. Il me semblait en le quittant avoir rajeunie de dix ans.

Mardi, en revenant des courses, mon téléphone clignotait, il y avait un message de cette jeune femme. Un poste peut être intéressant, à dix minutes de chez moi, je commençais le lendemain, mercredi...

Trois jours de travail intensif et intéressant... Je redécouvre le plaisir d'une journée de week-end.

mercredi 21 mai 2008

chat dans l'herbe

Il était là, attendant patiemment qu'un moineau veuille bien s'approcher. Il m'a regarder d'un oeil rond, pas farouche... posément m'a laisser faire ma photo...

en retard...

Bien sûr j'étais en retard pour cette première journée de boulot. Me douchant à quasiment dix heures alors que je devais y être à neuf heures. J'étais déjà entrain de chercher une excuse, mais je savais bien que cela ne ferait pas très sérieux pour une première journée. Heureusement le réveil à sonné et je me suis jetée du lit, encore totalement dans le brouillard. Il va falloir que je reprenne mes habitudes : préparer le café la veille pour ne plus avoir qu'à appuyer sur le bouton de la cafetière juste avant de donner le FK. Ensuite prendre ma douche avant JP et non plus une fois que la salle de bain est libre. Mais j'ai chronométré, mon trajet ne me prend que dix minutes, je suis libre jusqu'à huit heures quarante.
De toute façon c'est un essai, et hier soir le brusque changement d'horaire m'a fait tiquer. S'ils campent sur cet horaire tardif nous nous sommes entendus, ma nouvelle et dynamique coach et moi, je ne resterai pas. Mais c'est une façon de remettre le pied à l'étrier.
Alors, sans doute ce soir serais-je sur les genoux. C'est un poste chargé, très chargé, et loin de mes centres d'intérêts, mais qui pourrait se révéler intéressant.
Là, pour l'instant, je suis juste un peu stressée, oh ! juste un peu !

lundi 19 mai 2008

premier essai video


Chamade se roule sur le tapis, attendant une caresse... au loin miaule son ennemi de toujours, un brave matou esseulé !

dimanche 18 mai 2008

on partage chez Dr CaSo


Depuis quelques semaines chez Dr CaSo, un thème est proposé, à nous de l'illustrer par une photo qu'elle postera ensuite sur son blog.
Ce week-end c’est
photographiez-moi un truc qu’on peut partager.”

Alors j'ai pensé à nos repas en Alsace où nous pouvons, grâce à notre four à pain, préparer une quantité de tartes, de pains, de volailles capables de nourrir de grandes tablées sans attendre.

Ce jour là nous étions juste six convives et une quiche suffisait.
Puis, les braises éteintes nous y avions glissé la miche de pain qui avait cuit une fois la porte du four fermée.

samedi 17 mai 2008

Reflet... c'est parti !


Cette fois-ci c'est Anita, après avoir enchanté le jury avec sa girafe, qui a choisi le thème du mois.
Je n'avais rien dans mes archives, alors je suis juste allée sur mon parking, sous la pluie.

jeudi 15 mai 2008

aimer la vie

Il rentre, et comme depuis des jours, des années même, il fait la gueule, il soupire, il porte sur son dos tous les malheurs de l'univers. Il rentre et c'est comme si le soleil se couvrait, comme si les oiseaux brusquement cessaient de chanter... mon sourire s'éteint !
Il n'aime pas son travail, il n'a jamais aimé son travail mais, aime t-il sa vie ? Aime t-il la vie ?

J'ai mis la table, G. et moi avons déjà mangé, il rentre de plus en plus tard, comme s'il retardait encore et encore pour ne pas manger avec nous. Non pas qu'il nous fuit, mais il me semble qu'il s'inflige par là encore plus de tristesse ; manger seul comme un malheureux abandonné.
Je me lève, raccroche mon sourire, et vais lui réchauffer son repas. Pour l'accompagner, je me fais un café et m'assieds à la table. Il garde son air renfrogné et j'en ai tellement marre !

Il ne dit pas un mot, j'occupe le silence en lui racontant ma matinée, je me lève, prépare le levain pour le pain de demain. Je m'adosse, debout, contre l'évier, je le regarde
- Tu sais, je crois que l'on ne t'a pas appris à être heureux. Que l'on ne t'a pas appris, lorsque tu étais petit, à trouver des moments de bonheur.
Et je pense à cette famille qui ne s'accomplit réellement que dans la maladie. Ah, cette excitation lorsque la maladie de G. a été diagnostiquée, ces longs coups de fil lorsque l'un ou l'autre va vraiment mal, et dieu sait qu'ils vont mal.

Maman nous a fait aimer la vie. Chaque saison était un ravissement, le printemps où nous plongions notre nez dans les fleurs odorantes, le coucou que nous attendions patiemment un centime en poche, l'été et son huile d'olive qui sentait si bon sur notre peau. L'automne et ses marrons, l'hiver et les cristaux splendides de neige, qui fondaient instantanément sur nos langues tirées.
Elle chantait, nous mordillait les oreilles, ce qui nous rendait tout frissonnant et le soir, avant que nous nous glissions dans nos draps qu'elle avait brodés, elle prenait un livre et nous lisait quelques pages. Que j'ai aimé Nils Olgerson, Tistou les pouces verts.
La vie était un enchantement et jamais nous n'aurions pu imaginer combien elle était parfois difficile pour eux.

Mon enfance était un soleil, celle de JP pleine de cris, de zébrure de martinet, d'angoisse...

Je crois que c'est à nous d'ouvrir nos enfants au bonheur, à nous de leur faire aimer la vie.
Sans doute sommes nous plus ou moins doués pour le bonheur, mais il nous faut cultiver l'enchantement, permettre aux racines de cette vie nouvelle de s'ancrer profondément dans une terre fertile pour qu'aux moments douloureux nos enfants trouvent la force d'avancer, de se relever et de continuer à aimer la vie.


Il est reparti, vaillamment, le sourire aux lèvres. Je n'abandonnerais jamais l'idée de le rendre heureux, heureux pour lui !

mardi 13 mai 2008

vite vite

J'ai acheté l'autre jour une petite boule en plastique bleue sensée éliminer le calcaire dans ma machine à laver le linge. Pourquoi pas me suis-je dit ! tout en restant dubitative sur la véritable efficacité de la chose. Première machine, je dépose la petite boule au fond de la cuve, la recouvre de linge et tourne tourne la lessive, sans assouplissant... histoire de tester cet objet mystère.
Le cycle terminé, je sors le linge, récupère la boule et l'inspecte. Rien de rien, pas de petits cailloux accrochés, même couleur, même texture... dubitative je reste !
Une fois le linge sec, il faut le repasser. Et là, très nettement, je sens la différence, le linge est souple comme gorgé d'assouplissant. Les chaussettes qui habituellement sont rèches au point qu'avant de les plier je dois glisser ma main à l'intérieur pour les assouplir et les aplatir, sont là aussi étonnamment souples presque molles.
Alors pour essayer de comprendre le comment d'un tel effet, je suis allée traîner sur internet pour trouver l'explication. D'après plusieurs sites, il semble que l'eau en passant au travers de la boule subit le champ magnétique dû aux aimants intégrés dans la masse. Cela destructure la molécule du calcaire (du moins c'est comme cela que je l'ai compris) et le calcaire perd sa capacité à se fixer sur le linge et sur la machine.
L'objet ne coûte pas une fortune, le mien était à six euros, j'en ai vu depuis dont le prix montait à dix sept euros... Par contre je ne sais pas s'il est intéressant d'en mettre plus d'une dans le tambour de la machine.
Il paraît que l'on aussi l'utiliser pour le lave-vaisselle.

Voilà donc une suite au billet consacré à la lessive dont l'odeur m'enchante toujours autant !

vendredi 9 mai 2008

un rêve

Cette nuit, au travers de ma migraine, j'ai fait un rêve ; de ces rêves que l'on ne quitte pas tout à fait au réveil. Je retrouvais une amie, une amie depuis longtemps perdue après une remarque, si violente, que je l'avais effacée de ma vie, de ma mémoire. Nous étions là, toutes les deux, nous racontant nos cinq ans d'absence l'une à l'autre. Gardant une certaine réserve, pas tout à fait l'une face à l'autre, sagement assises, nous nous apprivoisions sans nous hâter. Je la regardais, cherchant ce qui était resté de notre amitié si intense, une légère mélancolie du temps qui nous avait, malgré tout, éloignées. Elle avait continué à vivre tout comme moi.

Dans la matinée, ce rêve m'accompagnant, m'était venue l'envie de lui écrire, lui raconter en quelques mots mes enfants, JP, un peu de moi. Terminer ce rêve aussi sereinement qu'il avait émergé.

Vers la fin de l'après midi, je dénoyautais des olives noires, les posant l'une après l'autre dans la farine déjà parfumée par l'origan et la sariette. Je préparais une pâte à pizza... le téléphone sonna.

La ligne est mauvaise, mauvais réseau, j'attends des réponses à mes candidatures, à l'autre bout du fil une voix masculine
- excusez-moi, je n'ai pas bien compris votre nom
Il me répète son nom et hésitant
- Valérie ?
Oui c'est moi et lui, le mari de cette amie sortie de l'oubli

Quelques secondes où je me pincerais bien pour me sentir réveillée, et puis je lui raconte cette incroyable coïncidence et me réjouis de l'avoir au téléphone. Un instant m'effleure le doute qu'il m'appelle pour de mauvaises nouvelles, mais non ! Il prépare les quarante ans de L. et en feuilletant le carnet d'adresse, tombant sur mon nom, s'est dit que peut être, pourquoi pas, l'occasion serait belle.

Nous nous sommes vite donnés des nouvelles, des nouvelles des enfants, ils poussent, ils vont bien et pourquoi pas, peut être que fin juin je franchirai le pas.

mercredi 7 mai 2008

petit foutrac

Elle a dû comprendre à mon air déterminé que cette fois-ci je voulais vraiment couper mes cheveux ! Pas juste quelques centimètres, là je venais pour un carré juste sous les oreilles, une bonne coupe bien nette. Quand elle a commencé à couper, un court instant, je me suis dit que je faisais peut être une boulette et puis basta ! mes cheveux poussent vite, si c'était une catastrophe je mettrai un turban, des pinces, du gel, je n'en pouvais plus de cette masse moche et molle. Je suis ressortie la tête légère même si une migraine semblait menacer. G. m'a trouvée très bien, JP rajeunie ! Et j'ai l'impression que j'ai effacé un peu de cette morosité qui phagocyte mon avenir.

Ma migraine s'est bien installée, la partenelle calme totalement la douleur, mais je suis complètement à l'ouest, mes yeux se ferment tout seuls, je crois que si je m'allongeais je m'endormirais comme une masse. J'ai tout de même pris contact avec deux boîtes, et je crois que je vais devenir plus rentre-dedans à partir de maintenant. Je vais passer à la vitesse supérieur, après tout je ne risque pas grand chose si ce n'est de trouver un emploi !

Après le pain au levain ... je ne suis pas encore tout à fait satisfaite de l'aspect un peu plat qu'ils ont pour l'instant et je ne désespère pas de trouver comment faire pour qu'ils soient plus aérés, mais leur goût est vraiment très bon...
Je commence à m'intéresser aux huiles essentielles. J'ai commandé sur internet différents produits pour débuter dans la cosmétique. Pour l'instant je me cantonnerai aux savons liquides pour la douche. J'avais entre autre commandé de l'absolue de violette... une puanteur extrême ! En me penchant un peu plus sur l'étiquette j'ai réalisé que ce n'était pas du tout la fleur qui était distillée mais les feuilles... grand dieu que cela sent mauvais. J'ai donc mis de côté le flacon, et ai concocté un mélange de lavande, citron et géranium tout à fait basique et supportable. Je crois que je vais tâtonner encore un moment avant de trouver le cocktail délicieux du shampooing de l'Occitane.
L'été est installé depuis une bonne semaine, il fait si beau que j'ai des envies de voyage, aller tremper mes pieds dans l'océan. Je me contenterai du lac demain, avec une amie qui profite de ce jour férié pour le passer avec moi. D'ici là ma migraine aura pris ses quartiers d'été !

lundi 5 mai 2008

hou là là !

Je cherche un livre, un livre que nulle part je n'arrive à trouver, alors je quitte l'espace psy et me balade du roman français au roman étranger, passe entre les arts puis la cuisine qui jouxte les régimes que j'évite sagement, me voilà dans les polars je m'y attarde ; atterri au milieu de l'informatique, la comptabilité, les anales du bac, du brevet et de bien d'autres examens, enfin les dictionnaires : ma gourmandise ; je feuillète, m'arrête, repose... laisse trainer ma main sur les couvertures... tiens ? un de ces inévitables trucs pour les nuls ! je n'aime pas et pourtant me voilà avec le français correct en main et je tombe sur "hou là là" Hou là là prend des accents à là ? Mais quelle découverte ! je tourne les pages et voilà que ministre est un terme issu du neutre latin ministerium, le serviteur, l'aide, le domestique ; que du coup, le neutre n'existant pas en français tout naturellement il prend un déterminant masculin et même si le sens reste neutre il donne par là l'impression d'être masculin ; passent les féministes, qui font l'erreur et décident de le féminiser... et voilà la ministre qui traîne avec elle une erreur de français. Cela m'amuse follement, et je repars avec ce petit manuel qui me donnera encore d'autres joies. Qui aurait pu croire, alors qu'enfant je peinais à ne pas avoir de notes négatives en dictées, qu'un jour j'aurais tant de plaisir à apprendre encore et encore des règles qui pour moi semblaient tellement absconses ?

dimanche 4 mai 2008

Chamade

Parfois, alors qu'assise je rêve, le regard voilé par mon absence au temps, une ombre silencieuse s'immisce et zèbre un instant l'espace de mon songe. A quoi pense t-elle quand elle déambule, lorsqu'elle voit ces êtres sur deux pattes qui aiment tant caresser son corps doux, la regardent encore et encore sans jamais se lasser. Elle est là en son royaume, observe, quelquefois toute à sa contemplation d'un mirage à elle seule visible ; des deux pattes arrières en équilibre sur un petit rebord du balcon, celles de devant à peine posées sur la rambarde et le nez au vent, humant des odeurs pour elle délicieuses.
Et puis, si un obstacle rétréci son domaine, elle s'avance hardie, les oreilles pliées, le nez conquérant, et rouspétant ne cessera ses miaulements courroucés qu'une fois la porte réouverte. Je la regarde, murmure son nom, elle ne bouge pas, juste un frémissement de l'oreille, le regard vert se fige, loin surtout, elle n'est pas là, le muscle tendu, elle filera dès que je ferai mine de bouger.
Ensuite si je l'oublie, elle viendra frôler à distance une jambe, puis l'autre, un temps d'immobilité, vérifier que sa caresse a réveillé cet humain et filer dès l'esquisse du geste attendu.
Elle est là, n'est plus là ; l'espace tout à elle, qui jamais, n'oubliera ses pas félin-feutrés.

samedi 3 mai 2008

passe le temps

Les nuages se posent...
... légers... et d'un souffle s'éparpillent...

jeudi 1 mai 2008

1er mai 1976


C'est en buvant des bières, l'esprit un peu embrumé, que l'un de nous avait soulevé l'idée de vendre du muguet. Au début cela avait juste semblé une idée, une de plus, de fin de soirée un peu alcoolisée, et puis...
Le lendemain, buvant notre café, encore vaporeux de la veille, nous trouvions cette idée plutôt agréable et "pourquoi ne pas aller carrément à Paris, avec notre vrai muguet des bois ?"
L'après midi nous avions arpenté la forêt de la Hardt, le nez dans la mousse, le premier qui trouverait, pousserait un grand cri. Les clochettes étaient timides mais bien présentes, et chacun choisit avec soin les brins les plus chargés. Le soir nous avions quelques paniers bien remplis, il était temps de partir. Lucien au volant de son combi ww, et nous à l'arrière nouant trois, quatre brins et quelques feuilles que nous emballions artistiquement dans du papier cristal.
A Paris, le soleil se levait sur les toîts lorsque nous arrivâmes. Nous avions somnolés une fois le muguet préparé, cherchant le sommeil dans le ronronnement du moteur. La bouche un peu pâteuse de cette nuit grisâtre, nous nous étions affalés dans le premier troquet ouvert, nos paniers à l'abri dans le van fermé.
Paris lentement se réveillait, ça et là quelques tréteaux sur lesquels les planches se garnissaient de muguet, nous n'étions pas les seuls !
Il était temps maintenant de proposer notre fleur odorante et sauvage. Chacun pris un panier et partit à la recherche d'acheteur... je détestai cela... j'étais si timide, si mal à l'aise, si peu sûre de moi. Haranguer le chaland était bien au dessus de mes forces, je tendais timidement mes bouquets, priant le ciel de devenir transparente... que cela se termine vite. Anne Marie de son côté s'amusait follement et plusieurs fois vint me soulager de quelques poignées de bouquet. Je fuyais mon reflet dans les vitrines du boulevard St Michel lorsqu'un homme se planta subitement devant moi "Tu as l'air d'une bonne sœur, détache donc tes cheveux, souris, tu pourrais être si jolie" et il repartit de son pas dansant, me laissant figée, incapable maintenant de proposer mes bouquets.
La journée finissant, les paniers vides, nous regagnâmes le combi, comptant nos différentes cagnottes. Nous avions tout juste rentabilisé le voyage... Je rentrais, gardant au fond de moi cette blessure narcissique à jamais béante !