lundi 31 décembre 2007

avant l'année prochaine

Vendredi...
L'ordinateur ronronne doucement, en fond sonore le zapping de canal, je retrouve avec plaisir les blogs délaissés le temps d'un Noël déconnecté. Nouvel article du côté de Bric à Blog, cliquer sur le titre... rien ! Plus de connexion ? Petit bug de mon portable ? Je redémarre et en attendant regarde le grand journal avec Omar et Fred.
Bref regard sur l'écran... noir... seul le curseur clignote en haut à gauche. Bon il a dû chauffer, j'éteins, le temps qu'il refroidisse un peu... la soirée s'écoule, tranquille. C. est repartie ce matin en Hongrie, à cette heure là il lui reste encore au moins cinq heures de route. Glissés dans ses bagages, une bouteille de gewurtz, de la cancoillotte, de la tomme de chèvre et de quoi lutter contre le virus qui nous a tous achevés pendant les fêtes (fervex, efferalgan, vitamineC...).
Je suis épuisée par cette crève, mais avant de me coucher je rallume vite fait l'ordi pour me rassurer sur son (sur mon) sort... RIEN ! Il est mort ! Arghhhhhh un organe vital qui me lâche ! Evidemment je n'ai pas fait de sauvegarde récente de ma compta ! Mais quelle cloche !
Demain à l'aurore j'irais le déposer chez notre informaticien magique.

Le lendemain samedi, répondeur "nous sommes en vacances jusqu'au mercredi 2 janvier" ! Juste ciel ! Et ce virus rebel qui refuse de m'abandonner !

Heureusement G. et JP volent à mon secours.

Vite remettre en route un vieux PC qui traîne sur le coin d'un bureau, ce n'est pas une mince affaire.
Tout d'abord mettre à jour l'anti-virus et faire un scan... N'arrête plus de mugir l'avertisseur d'alerte à intrus ! Une bonne vingtaine de chevaux de Troie se baladent tranquillement, plus une multitude de bestioles diverses ayant profité de l'arrêt du Firewall (si crispant pour un joueur invétéré). Ah ! Penser à installer Word and Co ! Un dictionnaire ne sera pas de luxe et tant qu'à faire je cours acheter un nouveau clavier dont TOUTES les touches fonctionnent ! JP fignole deux jours durant... et juste avant l'année prochaine me voilà aux commandes d'un vrai boeing !

Alors grâce à mes deux hommes, je peux vous dire

" Merci pour tous vos Voeux et à Tous BONNE ANNEE 2008 !"


jeudi 20 décembre 2007

pause

Nous nous levions à peine ce matin lorsque notre fille a débarqué de Budapest. Elle nous avait dit arriver aujourd'hui en fin de journée, mais plutôt certainement demain. Je la croyais encore entrain de faire ses bagages et la voilà, épuisée mais heureuse de nous retrouver. Ayant roulé toute la nuit, durant quinze heures, elle fait une sieste. J'en ai profité pour finir les satanées cartes de voeux de ma mère et faire vite un petit billet de pause bloguesque !

Je crois bien que je ne reviendrais pas avant Noël, je vous souhaite donc à tous :

Un très Joyeux Noël

mercredi 19 décembre 2007

lecture

Splatchhhh ! Vient d'atterrir sur le balcon, venue tout droit de celui d'à côté, la livraison d'hebdos si chers au nouvel amant de Carla. A chaque fois c'est la surprise : que nous a généreusement envoyée notre voisine friande de ce genre de lecture ? Hier le sachet contenait Gala, ParisMatch et Nous deux (si si ça existe encore !). Ma voisine qui m'aime bien, même si parfois elle s'imagine que je trafique avec les portugais en cachant de la marchandise volée dans les tuyauteries, me fait profiter de ses lectures parce que dit-elle "Heureusement que l'on a encore ça pour adoucir la vie !" Ma voisine qui est veuve, a quatre vingt cinq ans, bientôt quatre vingt six mais ce n'est pas la plus âgée de l'immeuble, il y a au troisième une petite dame qui trouve qu'elle entend moins bien ces derniers temps, sans appareils, alors qu'elle vient d'entamer sa quatre vingt quatorzième année !

Lorsqu'il fait doux nous papotons de balcon à balcon. Elle vit dans un monde un peu spécial, rempli de gens pas très fréquentables et même dangereux. Il y a ces fameux portugais avec qui je friquotte, il y a aussi de sombres histoires d'adultère entre le concierge et mon autre voisine née la même année qu'elle. Elle tend des pièges aux voleurs, cachant dans sa boîte aux lettres des chaînes dorées, appâts qui devraient lui permettre de les prendre la main dans le sac. Dieu sait ce qu'elle raconte derrière mon dos, mais elle m'amuse et personne n'est dupe.
Il y a cinq ans, en traversant la rue, un camion l'a embarquée sur plus de deux cent mètres. Elle est restée longtemps à l'hôpital puis est revenue toute pimpante. Le lendemain elle briquait son balcon, balcon qu'elle est sans doute la seule à cirer toutes les semaines.
Elle aime son balcon, elle y passe une bonne partie de la journée dès que le temps s'adoucit. C'est pratique, elle surveille tout ce qui se passe dans la rue. Si par hasard une voiture est mal garée, je la soupçonne de prévenir la police municipale, mais si ma voiture est menacée d'un pv elle fonce sonner à ma porte pour me prévenir de vite mettre des sous dans le parcmètre. Et même une fois, alors qu'une jeune femme venait d'emboutir trois voitures d'un coup dont la mienne, elle a relevé la plaque d'immatriculation pour que nous puissions établir le constat.
Bien sûr il arrive que nous soyons bannis de sa vie, plus de journaux, elle maugrée en nous croisant, se persuade que nous lui faisons la tête. Et puis elle oublie, ramasse les journaux lus durant sa bouderie et splachhhh trois Gala, Point de vue et compagnie s'écrasent sur le balcon à la grande frayeur de Chamade qui ne goûte pas encore aux plaisirs de la saine lecture.

Grâce à elle je peux briller en société. Oui oui j'ai vu Melle Dati sanglée dans sa robe léopard !

mardi 18 décembre 2007

de tout de rien

Encore deux cadeaux à trouver, mon frère et mon fils... Je cours les magasins et reviens avec des bougies sentant divinement bons, mais pas de cadeaux !
Alors je me fais couler un bain, j'y verse du bicarbonate de soude et un verre de vinaigre de cidre, j'allume une bougie et je barbote en lisant, mais toujours pas de cadeau !
Ah si j'ai trouvé le mien, mais c'est une surprise.

Dans deux ou trois jours C. arrive de Budapest. Elle vient fêter Noël en famille avant de vite retourner vers ce pays qu'elle adore pour y finir 2007 et démarrer 2008. Sait-elle encore le français ?

Je me suis proposée pour faire les cartes de voeux de ma mère, une bonne centaine. Il faut couper au cutteur deux cent carrés, des rouges et des noirs, puis les coller parfaitement l'un sur l'autre, ma mère est TRES minutieuse. J'ai de la colle en bombe, elle vole et se dépose partout, je n'ai plus qu'à récurer l'intégralité de la pièce. Mais qu'est ce qui m'a pris de m'engager pour ce boulot de fou ?

Aujourd'hui, la jeune vendeuse de la parfumerie m'a offert des échantillons de "La Ferme de Marie" sentant divinement bons, et m'a proposée un soin gracieux juste après les fêtes. C'est curieux mais ces derniers temps on me donne toujours des échantillons de sérum liftant. Heureusement le miroir de ma salle de bain a le pouvoir d'embellir, et c'est particulièrement agréable le matin au réveil, rien de tel pour démarrer la journée enchantée !

Demain mercredi, G. aura son deuxième cours privé de maths. C'est un prof comme on les imagine, aimant enseigner, calme, attentif. J'espère qu'il redonnera le goût d'apprendre. Mais le sevrage de jeux ne semble pas déranger G. qui ressort tout les anciens Sciences et Vie, Hulotte, et encyclopédies dans lesquels il se plonge avec plaisir. Chamade aussi y trouve son compte, il joue bien plus avec elle.

Allez hop au lit, demain est un nouveau jour !


convoquée

Elle m'avait donné rendez-vous à dix heures quarante cinq vendredi dernier, professeur principale de G. elle voulait me rencontrer. Le bulletin était, il est vrai, une fois de plus, particulièrement peu reluisant.
Elle avait appelé le samedi soir vers vingt et une heure pour prendre rendez-vous, nous n'étions pas là, j'avais rappelé le lendemain. Un professeur qui appelle si tard, qui plus est un jour de congé, est un professeur qui prend son rôle à cœur pensais-je.
Je vais la rencontrer sans aucun à priori, je suis même contente, j'imagine une sorte de Samantdi qui aime son métier et qui reçoit les parents dont les enfants semblent en difficulté.
Légèrement en avance je patiente devant la salle des profs, elle me fait signe qu'elle arrive. Au bout de dix minutes elle vient me chercher, sans un sourire me tend la main et m'invite à pénétrer dans une salle dont elle ouvre les volets. Pas un mot le temps qu'elle s'installe, je suis assise en face d'elle, elle ne me regarde pas, fouille dans son sac et sort un dossier contenant les bulletins de la classe. Elle feuillette la pile de bulletin cherchant celui de G., le trouve, le relit, hoche la tête et enfin semble réaliser que je suis là. Tout cela je n'en prendrais conscience qu'en sortant.
Oui, dis-je, j'ai reçu le bulletin mercredi et je vous avoue que je ne m'attendais pas à des notes aussi mauvaises. Elle est glaciale, laisse échapper un petit rire méprisant. Ah oui ? Il ne vous dit pas ses notes ? Non.
Il m'assurait ne pas avoir eu de contrôles, sélectionnant minutieusement ceux dignes d'être évoqués. J'ai confiance en lui, s'il n'a pas eu de contrôle je le crois, j'ai juste été alertée par, dernièrement, ses besoins de câlins en rentrant de classe. Qu'est ce qui faisait qu'il avait tant besoin de tendresse ?... j'ai pensé alors à ce foutu bulletin qui allait un jour où l'autre atterrir dans la boîte aux lettres, je l'ai questionné, il a bafouillé.
Alors, avant l'arrivée du bulletin, avant de connaître l'étendue des dégâts, j'ai essayé de comprendre le pourquoi de cette démotivation... Qu'est ce qui fait qu'il se réfugie dans ses jeux ? Débroussailler, poser des questions, attendre... Il aurait tant voulu être pilote de ligne, mais à cause de cette greffe il ne pourra jamais, il le sait, même pas besoin de se renseigner... Alors ? Eh bien alors il sera éboueur voilà ! Pas d'études... Sa vie est foutue.

J'essaye d'expliquer cela à cette femme encore jeune, elle ironise - De toute façon Madame, si vous pensez qu'avec de telles notes il peux espérer être accepté dans une école... !
Il travaille à la maison ? Je reconnais que pour ce premier trimestre il n'a de loin pas été performant pour ce qui était du travail personnel, que depuis le fameux jour du bulletin il n'a plus le droit de jouer sur l'ordinateur jusqu'à nouvel ordre. Oui mais il travaille combien d'heures par jour ? Je n'en sais rien. Vous savez Madame, qu'en première S il y a un minimum de quinze heures de travail par semaine et je ne compte pas le week-end. De toute façon il doit être comme tous ses ados qui se lèvent vers midi, on ne peut pas leur demander de travailler plus de quinze heures le week-end ! Je la regarde interdite. Mais franchement avouez que ni vous ni moi ne travaillons quinze heures le week-end ?
Qu'ai-je dis ! Après avoir pointé le particulièrement peu de maturité des garçons de cette classe, alors que les filles sont si "scolaires", brusquement elle se lève et se retournant, bouillant de rage dit Je sais que vous les parents d'élèves êtes persuadés que nous ne travaillons pas. Quand ai-je dis cela ? Et puis qu'est ce que vous en savez que je ne travaille pas le week-end ? Se justifier, surtout ne pas lui mettre G. à dos. Malheur je sens mes yeux qui se mouillent. Je n'ai jamais dit ça, je sais bien que les profs font bien plus d'heures que celles officielles. Rien n'y fait, j'ai droit aux nombres d'heures qu'elle a passées durant ses longs week-ends d'études, aux soirs où elle corrige ses copies jusqu'à minuit alors que bien évidemment je suis au lit depuis longtemps. Il est inutile de tenter de corriger, et dans son regard son jugement ne changera plus.

Elle me tend la main. Si cela peut vous être utile, je peux vous revoir en février.

Je suis ressortie folle de rage.

lundi 17 décembre 2007

Plus on apprend plus on ne sait rien

Ce s'rait pas un tout p'tit peu la foire à la saucisse là ?

J'ai de moins en moins l'impression d'être dans le réel. Voir ce guignol s'afficher à la une des hebdos qu'on lit aux toilettes ou chez le coiffeur et qui, dans le même temps, écrase avec dédain "son" petit peuple, comme une merde.

samedi 15 décembre 2007

20 septembre 1983

...En ce temps là, lorsque l'on voulait se porter partie civile dans un procès il n'y avait pas d'aide juridictionnelle, le plaignant payait l'avocat et éventuellement se faisait rembourser avec les dommages et intérêts....

J'avais reçu le courrier de l'avocat le matin même, il demandait une avance de cinq mille francs. Nous ne les avions pas et je devais appeler mon père pour qu'il m'avance une partie de la somme... Toute la journée j'avais reculé cet appel, tournant dans tous les sens ma demande, première fois de ma vie que j'allais emprunter à mes parents... la nuit tombait... il travaillait tard mais là je ne pouvais plus reculer... courage...

Faire le numéro... première sonnerie... deuxième, il décroche
- Dr B.
- Papa c'est moi
- Bonsoir Valérie
- Ecoute Papa je te dis tout de suite pourquoi je t'appelle... le dire tout de suite, pendant que j'en ai le courage... J'ai eu un courrier de l'avocat qui me demande de le régler cette semaine, est ce que c'est possible que tu m'avances trois mille francs, on te les remboursera le plus vite possible... ouf c'est dit
- Oui pas de problème je t'envoie ça demain... il a une drôle de voix
- Je te dérange ? Tu es encore en consultation ? Tu as une drôle de voix !
...un temps...
- Il y a de quoi !... J'ai eu un coup de fil de Fréjus... il est arrivé un malheur... Je suis loin, si loin de comprendre, si loin... A Fréjus habite ma cousine... un de ses enfants ?
Il prend son souffle...
Hervé est décédé.

Le sol se dérobe, je serre à le briser le combiné... comment est ce possible ? De l'autre côté il se tait et c'est insupportable de le savoir seul dans sa douleur... je n'ai pas de larme, pas encore, elles viendront plus tard débordant sans retenue, mais là je suis juste stupéfiée...

Il savait depuis ce matin, mais il avait gardé cela pour lui, pour que nous ayons encore une journée heureuse et puis mon petit frère ce jour là avait eu le permis et il était si heureux, il ne voulait pas lui briser sa joie...

Il venait de raccompagner un de ses patients, il avait décroché le téléphone, un médecin faisant partie de la secte lui avait froidement annoncé que l'on avait retrouvé Hervé mort dans la nuit, seul sous sa tente... Il avait raccroché... comment avait-il trouvé la force de se lever, de recevoir son patient suivant ? Comment ? Jusqu'au soir il avait gardé cette douleur en silence, ensuite il avait bien fallu le dire, puisqu'étonnamment l'un après l'autre ce soir là nous l'avions appelé sans savoir, l'un après l'autre...

Combien de temps sommes-nous restés ainsi ? ... je savais qu'en raccrochant je perdrais pied !



vendredi 14 décembre 2007

la toute première fois

Ce jour là nous passions le concours des Beaux Arts à Mulhouse. Cela faisait des mois que chaque nuit, une fois la maison endormie, je me relevais et préparais mon dossier en vue de ce concours. Je me couchais vers cinq heures du matin pour deux petites heures de profond sommeil. Mon père me réveillait à sept heures, je prenais mon petit déjeuner et filais faire l'école buissonnière.

Le jour du concours enfin !

Il me reste quelques souvenirs épars, est imprimé très nettement ma toute première rencontre avec JP. Arrivée en avance, mon carton à dessin sous le bras je connais le bâtiment, de mes amies y finissent leur première année, mais ce jour là l'école est vide d'élèves, toute consacrée à ce fameux concours. A l'entrée un jeune "artiste" l'air habité par son génie fait résonner mon esprit romantique, immédiatement je jette mon dévolu sur lui. Il a le cheveux fou et flou, élégamment bohème, déclamant quelques vers. Hop hop hop voilà mon homme, je lui emboîte le pas et nous pénétrons ensemble dans cet endroit fantasmé depuis des lustres. Un ados un peu plouc nous rejoint... JP !

Je suis reçue, mon artiste aussi, nous nous retrouvons à la rentrée, il faut choisir une place. Telle la glu je ne quitte pas mon fantasme d'une semelle et m'assied juste en face de lui. Vient s'asseoir à côté de moi JP ! Nous passerons une petite année écourtée par mon départ à la Comédie de St Etienne, mais je n'ai d'yeux que pour mon blond flou, JP me fait rire aux larmes... Il est si jeune, seize ans tout juste mais incroyablement doué... Mon idole quitte les Beaux Arts peu avant que je ne lâche à mon tour.

Les années passent... un week end où je fuis Strasbourg et Jean Marc que je n'aime plus, mais plus du tout, je rejoins Nadia à Mulhouse. C'est le début de l'été, un temps de vacances, je me sens libre.
Au détour d'une phrase elle me dit "Tiens il y a JP qui aimerait bien te revoir" JP ??? De cette année aux Beaux Arts ne reste que le souvenir de l'Artiste, rien d'autre tant les substances avalées m'ont ravagé la mémoire. JP ? Franchement non, impossible de mettre un visage sur ce JP là !
Elle insiste, "Je dois faire quelques courses, va au Moll, il y est avec Daniel Tremblay son prof de sculpture, vas, tu les reconnaîtras !" -
Ce jour là j'ai un pantalon en coton bleu pâle, un tee shirt vert eau, mes cheveux auburn... Sous les arcades, toutes les tables sont occupées, intimidée je me dirige vers celle où je crois reconnaître Tremblay... à côté JP... tellement beau ! Je ne peux plus reculer, ils m'ont apparemment reconnue, je me sens boudin mais boudin !
Je m'assieds, une cigarette, commande un thé, me cache sous ma frange... nous échangeons des banalités.

Jean Marc que je n'attendais pas, surgit brusquement. Paul Patrice, ne pensant pas à mal, l'a prévenu au téléphone que j'étais là, il vient donc récupérer sa chose. Je quitte à regret Daniel et JP. Sur le chemin il siffle entre ses dents "Et tu n'as même pas de soutien gorge, j'ai bien vu qu'il te draguait !" Moi ? Mais comment une telle merveille pourrait simplement jeter un regard sur un thon comme moi ! Quel con ! Quelques jours encore et nous nous quitterons.

Libre je reverrai JP, mais il faudra des mois avant que l'on se tombe dans les bras !

jeudi 13 décembre 2007

retour

Il commence à faire nuit, j'allume mes codes, la radio ronronne doucement.
Je reviens d'Annecy où j'ai déjeuné avec mon amie, les montagnes tout à l'heure étaient roses sous le soleil déclinant, la neige parsemée comme du sucre glace... Juste avant Cruseilles la radio crachote et je change de station... France bleue Savoie... Jacques à dit cours... je laisse, je suis bien... Feu rouge... vert... Chuck Berry... quel plaisir, souvenir de ma découverte du rock... La route est souple, la nuit est là... quelques infos... musique, premières notes, mon dieu que c'est loin... incapable de me rappeler qui chante ça mais j'aimais... monte le son d'un instrument à vent, basson, cor anglais, hautbois ? C'est brutal, incontrôlable, ma gorge se serre, mes yeux se mouillent, mordre les lèvres... trop tard tout se trouble.


Guérit-on un jour de l'absence ?

mercredi 12 décembre 2007

pain

Depuis longtemps je fais mon pain. Je fais des ficelles, des baquettes, des miches, des petits pains ronds. Farinés ou non, ils sont blancs ou bise, au tournesol, aux graines de courges, aux noix, au lin, au miel, à l'huile de noisette ou d'olive....
Mais comment voulez-vous que je maigrisse avec çà !

mardi 11 décembre 2007

réapprendre

Les trois semaines ont passé, puis les six... Il vivait cahin-caha, s'accrochait. Un jour il rentra à la maison, la peau sur les os, couché le jour, couché la nuit, abruti de douleur... mais il vivait... pour combien de temps ?

J'étais dans l'au delà, l'au delà de sa vie... il mourrait, c'était dit !

Lentement les forces revinrent, il se leva de temps en temps... rémission disaient-ils.

Puis il retourna au travail... dans ma tête il continuait à mourir, lentement certes mais c'était dit.

Nous vivions côte à côte, nous nous éloignions chaque jour un peu plus.

Maintenant je chantais dans une chorale, doucement j'apprenais à être seule, doucement j'entrais dans le rôle de chef de famille, je repris le travail... nous étions côte à côte... pourtant ils avaient dit...

Je me levais, je vivais dans le jour, juste le jour... dans l'attente...

Un soir, en rendez-vous chez le médecin, celui du téléphone, il me dit "C'est un miracle qu'il vive !"

Qu'il vive ? Il y avait donc un avenir ?

Alors il fallu réapprendre à penser demain... demain avec lui ! Reconstruire le présent un peu plus longtemps, faire des projets ensemble, oublier la sentence couperet.

se quitter

Il m'avait appelée en milieu de journée. Il avait dû dire quelques mots, juste avant de dire :
"Avez-vous de la famille près de vous ?" Non, bien sûr que non ! Non seulement ma famille n'habite pas la région, mais cela fait longtemps que je ne compte plus sur elle. Quand me tombe une catastrophe, je m'effondre, reprends mon souffle et j'y vais, c'est tout !
Il me faut quelques secondes pour enregistrer le danger... pourquoi cette question ? Pourquoi me faudrait-il de la famille ? Quelques secondes...voix dégagée "Vous voulez dire que c'est grave ?" JP est hospitalisé depuis quelques jours, c'est son médecin au bout du fil. Oui laconique. "Grave comment ? le pronostic vital est engagé ?" - silence...
léger soupir..."Oui" - un délai, donnez moi un délai... un délai pour apprivoiser cet après... un an ?... silence... moins ?... oui... six mois ?... il hésite, nous aurons droit à trois voire quatre semaines...

Si peu...

Elle a neuf ans, son frère trois, il va falloir leur dire. Comment dit-on à des enfants que leur père va mourir ?

Ils sont là si vivant, nous dînons, ils bavardent... leur dire... simplement... "Le médecin de papa a appelé tout à l'heure, il dit que papa est très malade"... ils me regardent, ils écoutent, ils attendent... "Peut être qu'il ne pourra pas guérir"... Elle me sourit, son papa est si fort, lui fait le pitre... ils ont confiance, c'est si loin la mort.

J'apprivoise l'absence, seule je serais, seule je deviens... lui, dessine des anges...


Nous nous sommes déjà tant éloignés l'un de l'autre... nous nous quittons lentement...





lundi 10 décembre 2007

faim

Chamade a faim !

samedi 8 décembre 2007

Aline

Longtemps j'ai navigué sur le net sans m'arrêter vraiment et puis un jour je me suis posée dans un forum. Je découvrais étonnée que je n'étais pas seule à me débattre avec mon image, que nous étions beaucoup à nous affamer pour perdre peu après le contrôle de notre volonté. Petit à petit je me suis fait des "copines", j'étais de loin dans le haut des tranches d'âges mais nous nous retrouvions tous les jours avec plaisir. J'avais plus d'affinités avec certaines, moins avec d'autres, j'évitais les conflits inévitables, je suivais les vies de quelques unes avec tendresse. Aline était une jeune femme anorexique, souffrant beaucoup, toujours au bord de la rupture, se débattant farouchement pour s'en sortir et lentement elle prenait vie accompagnée par son fiancé. Puis elle s'est mariée, nous a montré les photos d'elle rayonnante et victorieuse. Ils avaient décidé de mettre en route le plus vite possible un bébé. Les mois passaient et rien ne se profilait. Après des examens poussés il s'avéra que son mari n'avait pas de très bons spermatozoïdes, guère plus de 7% actifs et que les chances d'avoir un enfant étaient infimes. J'essayais tant bien que mal de lui donner de l'espoir, nous avions l'une pour l'autre beaucoup d'amitié et j'avais peur que cette nouvelle épreuve la fragilise et la fasse replonger. Peu de temps après, alors qu'elle venait chercher de nouveaux résultats concernant sa probable stérilité, elle appris qu'elle était enceinte de trois semaines. Joie sur le forum, chacune alla de son conseil, je restais en retrait, je croisais les doigts. Au cinquième mois elle dû s'aliter pour ne pas le perdre, on l'encourageait toujours, on lui prédisait le plus beau bébé du monde et il s'accrocha. J'étais en vacances lorsqu'il naquit le 31 juillet 2006 et en rentrant je me précipitais sur le forum pour prendre de ses nouvelles. Aline était rentrée de la maternité mais son bébé qui n'éliminait pas son méconium était resté en néonat pour des examens complémentaires. Je crois que j'ai su instantanément que cet enfant était gravement malade. Ce qu'elle rapportait des propos du corps médical faisait écho à ceux que l'on m'avait tenus juste avant le diagnostic de G. Derrière mon écran j'étais glacée, je savais que sa vie venait de basculer.
Le verdict est tombé au bout de trois semaines, c'était la mucoviscidose.

Petit à petit, sans aucun lien avec cette histoire, j'ai pris mes distances avec le forum mais je reste en contact avec Aline. Elle a ouvert un blog et je suis son petit bonhomme plein de vie malgré sa si difficile vie. Depuis peu un petit frère est venu agrandir la famille. Grâce aux tests génétiques rassurants, ses parents ont pu vivre la grossesse avec sérénité. Ce matin j'ai reçu toute une série de photos magnifiques des deux garçons dans les bras de leur si jolie maman.
Et je prie pour que vite soit trouvée une thérapie qui sauve cet enfant plein de sourires.

vendredi 7 décembre 2007

vacances

Nous étions en vacances en Bretagne.
Mon père exerçait maintenant depuis deux ans et grâce à cela, le budget familial, loin d'être confortable, nous permettait tout de même quelques petits extras, tel un restaurant.
En Bretagne il y a les marées, les dolmens et les crêperies. Nous campions, il pleuvait, ni une ni deux les cinq enfants dans l'Ariane, direction la crêperie.
Nous entrons en file indienne, ma mère, les enfants puis mon père fermant la marche. L'endroit est assez sombre et enfumé, sont attablés quelques bretons pure souche plus ou moins jeunes et silencieux, mais ce qui attire instantanément nos regards d'enfants est une sorte d'énorme écran magique sur lequel s'agitent frénétiquement des jeunes femmes légèrement vêtues et en couleur, au son d'une musique de "variété". Chez nous, les seules musiques sont jazz ou classique, inimaginable d'écouter autre chose. Le flottement qui a accueilli notre arrivée se dissipe vite et le patron se précipite pour changer le scopitone un peu trop olé-olé pour des enfants de notre âge, démarre alors "Juanita Banana".... une merveille !
Nous sommes fascinés, les yeux rivés à l'écran, difficile de faire le choix d'une crêpe tant cette chose incroyable nous captive. Les couettes se lèvent par magie et redescendent en rythme, le chanteur fait des grimaces irrésistibles, il disparaît, change de déguisement, réapparait de l'autre côté, les bananes pleuvent de toutes parts ... nous sommes bouche bée. Dès que le morceau se termine, un client se lève, met une pièce et la chanson redémarre " dans un village de la Havane vivait la jolie Juanita ahhh ahah ah ah ah ah..." Nous adorons tous, parents exceptés, et malgré notre appétit rassasié, nous prendrions bien encore quelques crêpes juste pour prolonger la magie de l'écran.
Mais toute chose a une fin et nous quittons sagement l'endroit, les yeux brillants de bonheur en chantant à tue tête Juanita Banana ahhhhhhh ahah ah ah ah ah ahhhhhhhh ahah ah ah ah ah...

De la Bretagne maintenant nous retiendrons, les marées, les dolmens, les crêperies et les SCOPITONES !

jeudi 6 décembre 2007

vie de chat


Vivre aux côtés de Chamade depuis trois mois me fait prendre conscience de la vie harassante qu'elle mène tout au long de la journée.
Après avoir fait la bringue une partie de la nuit, déplaçant les chaussures, plaçant les tapis de traviole, testant le grattoir et agitant le bol d'eau pour évaluer la hauteur où elle devra plonger son museau, Chamade va se coucher dans le lit de G.
Au matin, lorsque je viens sur la pointe des pieds donner le FK, elle frémit de l'oreille mais reste pelotonnée frileusement sous la couette. Ce n'est qu'à sept heures qu'elle se réveille vraiment, s'étirant en laissant échapper un petit miaulement de jeune chatte, bien plus discret que les vociférations dont elle nous abreuve lors des voyages en voiture. Là c'est une délicate princesse que l'on réveille un peu tôt mais qui, par amour, accepte de se lever en même temps que son seigneur et maître. Sauter du lit, s'étirer artistiquement tout au long du couloir, d'un bond sauter gracieusement sur la table, c'est toléré aux aurores. Elle s'allonge et attend tranquillement de laper le fond du bol.
Puis c'est le départ de G. vers le lycée, l'heure de la sieste dans la chambre de C. que j'ai momentanément investie et où je blogue. Pas trop loin d'un humain, mais profondément endormie jusqu'à ce qu'elle entende des bruits signalant la préparation du repas de midi. Nouvelles séances d'étirements, en avant, en arrière, bâillements consciencieux, en miaulant elle vient me tenir compagnie. Elle m'aime follement, me le fait comprendre, se frotte affectueusement contre mes jambes, saute sur la chaise et laisse juste passer sa tête sous la nappe, les oreilles aplaties sur le côté, le regard implorant. Mon dieu comme elle me trouve jolie, sympathique, agréable, intéressante, irrésistible... jusqu'à ce qu'elle ait pu grappiller un petit bout de poisson, crevette, viande... ou autres friandises.
G. rentre, je n'existe plus !
Elle vient nous tenir compagnie pendant le repas en dégustant quelques croquettes. Parfois un pigeon l'a met en transe, il suffit de lui dire "cherche la mouche" et elle se met à caqueter toute frétillante devant cette grosse mouche si tentante.
Son idole retourne au lycée, elle file sous la couette jusqu'à la nuit tombée.
Vers vingt heures brusquement elle retrouve son tonus, vite son ressort chéri et c'est parti ! A droite, à gauche, elle saute sur le canapé, attaque par surprise l'innocent tombé dans la chaussure puis viens le poser juste à côté de notre fauteuil, prend un air détaché et folle furieuse, dès qu'on le lance, se jette en dérapant à sa poursuite... Epuisant ! Elle récupère en nous tenant compagnie devant la télévision, et attend patiemment que G. daigne aller au lit.
Là, il faut encore que je me plie au rite instauré, je ne sais comment, par elle.
Frapper dans mes mains, dire "allez Chamade au lit !" Elle fait mine d'hésiter, prend un air résigné mais légèrement rebelle, hésite devant l'échelle... attend que je "gronde". Voilà ! Elle saute sur le lit, et fièrement prend l'air d'une souveraine en son territoire.
J'éteins les lumières, G et Chamade entament ensemble leur nuit.

aï spik inglich naow

Ou bien c'est moi et dans ce cas je suis maudite, ou c'est blogger et là je le maudis !
Depuis trois jours, je n'ai plus de mail m'avertissant de nouveaux commentaires, et depuis ce matin, je suis en méthode accélérée d'anglais malgré mon choix de l'option french. Voyons les choses positivement, je suis obligée de me connecter à mon blog régulièrement pour voir si par hasard j'ai eu des visiteurs bavards et donc je suppose que demain mes stats vont grimper !

Edit : je viens d'aller voir mes stats et apparemment ne sont pas prises en compte mes visites. Je croyais être la seule à générer du trafic, eh non !


mercredi 5 décembre 2007

quelques arbres

C. était la toute première de la nouvelle génération, c'est par elle qu'à été instaurée la coutume, sur une idée de mon frère aîné, de planter un arbre d'essence unique sur le terrain. Il a choisi un séquoia. Planté en présence de ma fille qui tenait tout juste sur ses jambes, l'arbre ne mesurait guère plus qu'elle. Je ne saurais dire sa taille à présent.
Sur le terrain pousse naturellement les hêtres, les épicéas, les saules marceau...

Depuis la génération s'est développée, G. est symbolisé par l'arbre aux mille écus, le ginkgo biloba. C'est parce qu'il a une longévité exceptionnelle que T. l'a choisi, un pari sur l'avenir... G. n'était pas encore greffé...
je n'en ai pas de photo récente

Voici donc le terrain de jeux de Chamade !


Et, en regardant ces arbres majestueux, il est aisé de comprendre que le plaisir, après quatre longues heures de voiture, est largement à la mesure du sacrifice !

mardi 4 décembre 2007

samedi

La maison d'Alsace abandonnée depuis trois semaines est devenue un vrai terrain de jeux pour les souris qui se sont multipliées sans prédateur... Chamade a de quoi faire, nous la laissons et partons vers Mulhouse.
Nous déjeunons avec Maman et ma sœur venue de Paris, puis nous allons à la clinique. Il pleut et la nuit tombe vite.
Réchauffé ! dit la voix synthétique de l'ascenseur. Mais pourquoi donc ? m'interroge-je. G. me regarde, désolé... rez-de-chaussée maman ! Fou rire... je plonge dans le pull de JP, les passagers sont interdits... Une folle ! Quatrième étage, juste en face, sa chambre, nous frappons.
Il est là, assis dans un fauteuil, en pyjama très chic bleu marine à rayure, sur son lit Télérama, le Monde Diplomatique, La Croix, Marianne et le dernier Pierre Bayard "comment parler des livres que l'on n'a pas lus". Sur la petite desserte, des Ferrero Rocher et sur la table un impressionnant bouquet de roses, dans un autre vase une orchidée.
Il sourit, se lève hésitant, pour nous embrasser. Il est encore fatigué. Chacun s'installe, JP sur le lit, G. et moi trouvons un siège, nous échangeons quelques mots, le voyage, la maison que nous avons trouvée humide et glacée, l'opération... je le regarde, c'est mon père. Il a dévoré Chagrin d'école, JP lui avait fait un dessin sur la page de garde, mon père debout cassant, rageur, sa canne. Le chirurgien, à qui mon père lui montrait le dessin, a demandé qu'il lui en fasse une copie, il semble fier que son gendre ai pensé à lui. D'ailleurs il semble étonné et ému que ses enfants, ses amis, se soient déplacés ou aient pris de ses nouvelles. Cet homme tant admiré doutera éternellement. JP mange un rocher, c'est tentant mais non, je vais devenir une vraie baleine, un phoque et puis Noël approche. Le temps s'étire tout doux, il a aimé "Un secret" je l'ai lu il y a longtemps déjà, en pensant à lui, il devrait regarder vendredi Gérard Collard, qui parle avec passion des livres traitant de la médecine, je suis sûre que cela lui plairait. Non il ne s'ennuie pas, il reprendra ses rendez-vous le 8 janvier, il s'accorde un peu de vacances, à soixante dix huit ans c'est permis et puis il y a, à Paris, tant d'expositions à voir avant le 8 justement. Pour l'instant il faut marcher, aujourd'hui il a fait trois cent pas, demain il en fera cent de plus et le 4 il ira dans un centre de rééducation, celui où je faisais le ménage en 1975, lorsque je venais de quitter le nid familial. Je souris en pensant aux nuits folles passées là bas, à l'époque il n'y avait que de jeunes hommes réapprenant un métier incluant leurs divers handicaps récoltés lors d'accidents. Il fait nuit noire, il pleut, encore quelques mots, la fatigue accentue ses traits, j'ai le cœur qui se serre. J'aimerais pouvoir lui dire que je l'aime, nous l'embrassons tendrement.

Tout à l'heure maman viendra prendre la relève.

lundi 3 décembre 2007

ressort


Le jour où nous avons acheté Chamade (Eh oui, acheter un chat de gouttière est pour le moins une drôle d'idée, mais en réalité nous étions juste allés évaluer le budget fournitures pour notre futur chat et c'est à notre corps défendant que nous sommes revenus avec Chamade... fermons la parenthèse) ... donc ce jour là, avant d'emmener notre petit truc noir, nous avons été conviés dans un bureau afin de remplir ses papiers d'identités et recevoir les instructions concernant l'éducation de la bête. Pendant ce temps, Chamade qui ne s'appelait encore rien, avait filé sous un meuble, terrifiée par ces humains qui menaçaient de la mettre dans une boîte. G. me dit d'ailleurs que si nos voyages sont aussi bruyants c'est suite à ce traumatisme infligé dès la sortie de l'animalerie. Nous écoutons religieusement les instructions, jurons que jamais nous n'abandonnerons cette merveille, enregistrons sagement le nom du vétérinaire vivement conseillé par notre vendeuse... Je hoche la tête, oui oui madame promis nous l'aimerons, la chérirons, la nourrirons, jouerons avec elle... "Vous devriez lui acheter un petit jouet, les petits chats aiment les petits jouets, vous en trouverez de très jolis chez nous" Ah ! Je n'en peux plus, son air de bonne sœur mièvre me donne des envies de mordre, pour un peu je la planterais là, prenant mon fils sous le bras... "Un jouet ? Mais les chats jouent avec n'importe quoi non ?" Elle me regarde affligée, ce chat sans jouet sera à coup sûr un malheureux de plus ! Non ! pas de jouet, nous verrons à l'usage, pas d'horreur à pluplume, nous repartons avec le chat sans nom et sans jouet.
Au bout des deux jours nécessaires à son adaptation, notre chat, toujours sans nom, a commencé à jouer avec sa queue (par chance fournis sans supplément), puis un bouchon accroché à une ficelle l'a occupée quelques jours jusqu'à ce que...

...nous achetions une rallonge électrique maintenue par un petit lien de fil de fer entouré de plastique, LE JOUET ! Capable de mettre instantanément Chamade en transe.

Nous voir enrouler le lien autour de notre doigt pour lui donner la forme d'un ressort lui donne des palpitations qui l'amènent au sommet de l'excitation. Elle trépigne, les oreilles en alerte, le derrière frémissant, elle s'élance, dérape sur le carrelage, glisse en prenant les virages à angle droit, se jette dessus et le lance en l'air pour pouvoir repartir comme une furie, traversant l'appartement en déplaçant les tapis, menaçant de renverser le psyché de l'entrée. Nous le retrouvons au fond d'une chaussure, sous le réfrigérateur, dans le lit, au fur et à mesure de plus en plus machouillé adoré. Rien ne vaut ce jouet, et nous gardons précieusement tous les liens suffisamment longs pour pouvoir en faire des ressorts.

Et je pense à cette niaise vendeuse qui voulait tant nous faire acheter un "petit jouet" !