mardi 17 juillet 2007

Demain matin je pars aux aurores. J'aime m'élancer vers les vacances alors que le soleil est à peine réveillé, que les enfants finissent leurs nuits, pelotonnés en vrac sur leur siège. Cette année le voyage sera sans doute moins calme, nous emmenons Chamade... et Chamade déteste la voiture. Nous testerons des pilules calmantes, mais j'ai tout de même assez peur de sa grande capacité à miauler même en dormant. 12 heures de route et de miaulements, il y a de quoi envisager le ragout de Moukmouk !
Auparavant je vais passer la journée à faire les bagages et surtout surtout éviter d'oublier les choses essentielles. Médicaments, carnet de santé, téléphones ET chargeur, maillots de bains, appareil photo ET chargeur, ordinateur.. bien que là bas il n'y ai pas de connections internet et donc pas de bloguage possible.
Je vais aussi faire du ménage, ranger trier, laisser la maison impeccable à mon mari... qui lui la laissera foutoiresque, persuadé qu'il aura été une fée du logis.
Les jours de départs je rêverais d'avoir une maison japonaise où les lits se roulent et où seule la lumière vient, à travers les paravents de papier, caresser les parquets cirés et nus.
Je pars comme si je ne revenais plus. J'envisage à chaque fois que je mourrais sur la route et l'idée de tout laisser en ordre me rassure. Au retour, il suffira de quelques secondes pour que ce bel ordre soit effacé, mais qu'importe j'ai besoin de çà pour partir en vacances à peu près détendue (si tant est que je puisse être détendue).

Je pars donc et laisse en jachère mon blog.

A ceux qui viendront y faire un tour, je vous en remercie et vous souhaite une belle journée.

dimanche 15 juillet 2007

nuit

Je me réveille le cœur affolé, il fait nuit... quelle heure ? Il me reste les dernières images de ce cauchemar si réaliste. Et je replonge dans mon sommeil et poursuit autrement ce mirage. Je raconte à mon fils cette histoire vécue lorsqu'il était petit, lui décrit par le menu le cauchemar qui m'a réveillé il y a quelques minutes. Je me réveille à nouveau...

Il y avait ce bruit, cette lumière d'apocalypse. Je regarde à travers les volets distordus, la rue est ravagée, des camions squelettes brûlent encore... personne. Les arbres, sous le souffle de l'explosion, sont projetés sur nos fenêtres et cela explique la boursoufflure que je sens sous mes mains. Ils se sont imbriqués dans les volets, imprimés. Et l'intérieur de l'appartement est en chaos. JP dort et je le réveille. G. est dans son lit de bébé mais doit avoir deux ou trois ans... c'est cela que je lui raconterais dans ma suite de rêve.

Evidemment ce rêve n'est pas gratuit, il ne m'aurait pas réveillée de la sorte, et cette sensation d'étouffer que j'ai ressenti pendant un long moment à mon réveil me rappelle un rêve fait il y a très longtemps, alors qu'à cet instant mon frère mourait réellement d'étouffement.


Il fait très beau, déjà chaud... bientôt je partirais avec G. et son cousin nous plonger dans l'océan.

samedi 14 juillet 2007

concours de chat

Puisque Samantdi nous invite à participer au Grand Concours de Bon pour ton poil...
Légende : si la température descend en dessous de 22°, la nécessité d'être bien couverte est impérative !

jeudi 12 juillet 2007

anniversaire


Il y a 16 ans mes parents devenaient grands parents pour la troisième fois, de leur premier petit fils. Ce jour là nous ne savions pas que nous embarquions pour une histoire mouvementée et riche.
Au fond, tout au fond de moi pourtant, l'alarme avait sonné bien avant sa venue. Et, alors que mon mari me disait qu'il avait envoyé les faire-parts de naissance, résonnait en moi une phrase glaçante "Et bientôt, ceux de décès" - que j'avais mis sur le compte du fameux bébé blues qui a été l'explication, un temps, de mon angoisse diffuse et constante.
Cet enfant était né apparemment en excellente santé et affamé. Il tétait toute les demi-heures jours et nuits. J'étais épuisée mais l'endométrite qui s'était déclarée dès ma sortie de la maternité n'avait pas arrangé les choses.
Nous étions partis en Alsace rapidement, et je devais me faire examiner dans un hôpital colmarien réputé surtout pour sa pédiatrie de pointe. Je me souviens exactement du jour où, garée devant les bâtiments, j'avais hésité un instant à prendre mon bébé avec moi, et où, à nouveau la petite voix avait susurré "Attends, attends encore un peu...."
Je l'ai su quasiment dès le début de ma grossesse que mon enfant n'allait pas bien. Lors d'une séance d'analyse, alors que je m'ouvrais sur cette certitude que "quelque chose" n'allait pas, mon psy m'avait juste dit "Mais que voulez vous qu'il vous arrive de plus ?..." et bien plus tard, assise en face du professeur Gauthier qui venait de détailler la maladie de G., j'avais pensé "çà !"

mardi 10 juillet 2007

folles nuits

A 18 ans et quatre mois, éjectée de ma famille, je découvrais la vie exaltante de la jeunesse mulhousienne. Je m'étais trouvé un "appartement" rue Vauban, sous les toits, composé de 2 pièces et une cuisine avec eau courante mais froide. D'un côté du couloir ma chambre et la cuisine, de l'autre une pièce chambre d'amis. Personne ne montait sous les combles et j'avais une paix royale. Bien sûr en Hiver il faisait froid, très froid même, mais j'étais chez moi, Heureuse. Juste en face il y avait une caserne peu fréquentée certes, mais où des plantons non fumeurs dont j'avais fait la connaissance, m'offraient leur cartouche de gauloise sans filtre. A la guerre comme à la guerre, nous roulions donc nos joints à la Gauloise. Un peu plus loin, un bistrot de quartier m'avait accueillie comme serveuse. Ma première bière tirée avait fait douter un instant le patron du bien fondé de mon embauche, mais assez vite j'étais devenue la reine du faux col, du CRS (café rhum sucre) et des tomates. Le premier jour, hormis la bière composé de 4/5ème de mousse et d'un fond de liquide, j'avais joliment présenté un jus de tomate avec le sel de céleri et la petite cuillère, le tout apporté sur un plateau avec grâce. L'air ahuri du client s'attendant à un truc plus alcoolisé, m'avait fait prendre toute la dimension de mes lacunes bistrotières, vite rattrapées par la suite. J'oubliais parfois de me réveiller, mais mon insouciance d'alors faisait tomber toutes la velléités agressives et vaille que vaille je faisais mon apprentissage de la liberté.

Un soir, Anne Marie, se mit en tête de me faire goûter un acide. Une pyramide pour être tout à fait précise. Elle rassura ma crainte de "perdre ma tête" et religieusement nous prîmes chacune une moitié de ce petit cailloux. Attentive au moindre changement environnemental, je ne bougeais pas de mon lit. Je regardais ma chambre très spartiate, un matelas par terre, un mur peint de quelques nuages blancs sur fond bleu, une radio et un tourne disque (33 et 45 tours). Rien, rien de rien. Nous discutions, toujours aux aguets, mais décidément cet acide devait être éventé.

Cela devait faire une bonne demi-heure que nous nous vautrions de rire en regardant le mur en face lorsqu'Anne Marie me dit "je crois bien qu'on est raide" - Nous l'étions totalement et nous décidâmes de faire un tour. Je nouais avec chic un foulard autour de ma tête, de peur qu'elle ne s'envole, et nous dévalâmes les escaliers, riant à s'étouffer. Dehors il faisait nuit, personne mis à part le planton. On partit à l'aventure et très vite tombâmes sur une voiturette d'handicapé. Un tricycle dont le volant se déplaçait d'avant en arrière pour le faire avancer. Nous l'enfourchâmes et cahin-caha, priment à contre sens l'avenue de Colmar. Nous n'avions pas fait 10 mètres qu'une voiture de police nous arrêta. Panique totale ! Pour me donner de la contenance je défis mon foulard et me mouchais avec, sous le regard interrogatif d'un des policiers. De son côté, Anne Marie plus habituée aux acides, maîtrisait un peu mieux la situation. Ils engagèrent la conversation, nous invitant pour la fin de leur service, mais nos réponses étant assez décousues, l'un deux me dirigea dans les yeux sa lampe de poche. Mes pupilles restèrent obstinément dilatées.... Il se retourna et dit à son collègue "laisse, elles sont défoncées". Ils nous demandèrent où nous avions trouvé le tricycle afin d'aller le remettre à sa place et nous souhaitèrent une bonne fin de soirée.

Notre fou rire repartit de plus belle et nous continuâmes notre périple jusqu'au levé du soleil.

utile

Je suis en vacances et puis au chômage... entre deux eaux...

Demain, je retourne au bureau pour faire le bilan intermédiaire de la boîte avec le comptable. Par la même occasion, je vais établir la tva, saisir les factures reçues pendant mon absence, donner les instructions à celles qui restent. Mais officiellement, mon cdd fini, je suis au chômage et j'ai deux mois pour réfléchir à ce que j'ai vraiment envie de faire. Rester ? Chercher ailleurs quelque chose plus en accord avec ma façon de voir la vie ?

J'ai besoin de temps et de recul.

Là, je suis tellement envahie par l'angoisse, que je me semble "incapable".

Je m'étais effondrée l'autre jour chez mon médecin, le millepertuis m'a permis de ne pas sombrer corps et âme (quoique pour ce qui est de mon corps, j'ai tant "truithonné"* pour tenir, qu'il a grand besoin de s'alléger pour ne pas sombrer dans les eaux d'Oléron).

Il me manque l'impression d'être utile à quelqu'un. Cette part qui a fait longtemps partie de ma vie professionnelle, et rendait tout plus léger.

*copyright Chondre

lundi 9 juillet 2007

Traces et trajets me donne souvent envie de lire. L'autre jour elle parlait d'un livre attendu, et, suivant le lien, je découvrais l'auteur de "je vais bien..." dont j'ai tant entendu parlé. J'avais eu, pour sa version cinématographique, la flemme* d'aller le voir.

Je n'ai tout d'abord que trouvé Falaises, qui m'a remué les tripes et donné envie de mieux connaître cet écrivain. A la librairie restait "A l'Ouest", et le fameux "Je vais bien, ne t'en fais pas".
J'ai aimé ces trois livres, Gilda en parle avec tant de passion que je ne peux que conseiller de lire ce qu'elle en dit

*Maintenant j'aimerais bien voir ce qu'en a fait Philippe Lioret.

samedi 7 juillet 2007

chemin parallèle

L'aube n'est pas encore levée, nous avons deux bonnes heures de route avant d'arriver. Il faut impérativement y être avant 10 heures, mais, plus tôt nous y serons, plus tôt nous passerons.
C'est le troisième magnétiseur que nous allons rencontrer.
Une de mes amies m'avait vanté les pouvoirs du premier dont l'adresse était située dans un des quartiers chics de Paris. Mon fils sous le bras nous avions été introduit dans une salle d'attente aux fauteuils confortables, décorée de plantes luxuriantes et à la moquette couleur caramel. Rapidement il était venu nous chercher et son antre avait tout du classique cabinet médical. Je lui avais raconté brièvement le parcours de G. et ce rejet que l'on n'arrivait pas à stopper. D'un air inspiré, il avait pris mon petit bonhomme dans les bras et tel une pythie l'avait levé en offrande, bras tendu, tout en gémissant des incantations à un dieu supposé. Puis il l'avait allongé sur un lit d'examen, et d'une voix forte avait rugit "abandonne ton foie, tu n'en as plus besoin, laisses le à cet enfant qui vie et qui en prendra soin". J'étais au bord de la nausée, me sentant salie par ce bateleur de foire et honteuse d'avoir traîné mon enfant dans cette mascarade. Après l'avoir grassement payé nous avions retrouvé les trottoirs lumineux de Paris en essayant d'oublier cet instant maléfique.
Un peu plus tard, toujours dans l'espoir de sauver G., j'étais allée voir, dans le pays des framboises, une autre magnétiseuse qui m'avait reçue de façon très bonhomme. Assises toutes les deux sur une moquette tâchée et sombre, entourées de plantes crevotantes, elle m'avait conseillé de ne plus lui donner de chocolat qui était, sans nul doute, responsable de ses ennuis de foie. De là j'étais repartie bien décidée à ne plus courir chez le moindre faiseur de miracles.
Mais G. n'allait pas bien, nous courions d'un hôpital à l'autre Lyon-Paris, Paris-Lyon... on nous parlait de greffe des poumons, puisque tout semblait se dégrader à la suite du rejet et des différentes maladies opportunistes qui profitaient de la baisse d'immunité induite par la dose augmentée d'immunosuppresseur.
Un soir, JP revint de son cours d'Aïkido avec griffonné sur un bout de papier déchiré, le nom d'un magnétiseur Suisse dont la renommée dépassait de nombreuses frontières.
Une dernière fois donc, nous allions tenter la magie.
Le soleil rougeoyant éclaire un paysage magnifique, les enfants, à l'arrière, somnolent. Sortie à Fribourg Nord et prendre la direction Payerne Avenches, une fois à Grolley il suffira de demander "il est tellement connu !". Mais à cette heure là il n'y a pas grand monde dans les rues et un peu au pif nous voilà à Léchelles où des petits panneaux en bois nous indiquent la fin du voyage.
Il magnétise dans sa ferme, et aux abords déjà de nombreuses voitures sont garées ainsi qu'un car belge, pourtant il n'est pas encore 8 heures.
Nous nous glissons entre deux voitures, et nous entrons tous les quatre dans la salle d'attente.
C'est une grande pièce entièrement recouverte de bois sombre, aux murs sont accrochés des dessins d'enfants, des reproductions de tableaux religieux, des énormes cloches d'alpage. Des chaises posées tous le long des murs sont presque toutes occupées et au centre de la pièce, sur deux gros canapés, un couple attend. L'ambiance est bonne enfant, et on nous propose tout de suite de nous asseoir en se poussant pour nous laisser la place.
Peu de temps après Denis entre par la porte du fond, nous jette un coup d'oeil et nous propose de nous recevoir dans le couloir si nous venons juste pour "le petit". Mais septique, je préfère ne plus donner d'indication et dis que nous venons en famille pour qu'il s'occupe de nous tous. Il sourit et reprend la conversation où il avait dû la laisser avant de s'éclipser. Je me sens bien avec ma couvée qui se réveille dans cette chaleur bienveillante et sans aucune prétention. Certains ont l'air de se connaître, et l'on entre sans gêne dans ces petits bouts de vie racontés simplement. Denis parle de ses vaches, de sa femme qui attend un enfant, de ces inspecteurs des impôts qui viennent surveiller, au loin, l'affluence des malades. Il pose ses mains sur les épaules de ceux qui sont assis au milieu et s'arrête quelques secondes de discuter avant de passer au voisin. Puis il sort un instant par cette petite porte du fond pendant que ceux qui viennent d'être magnétisés nous quittent par la grande porte de l'entrée. Un peu plus tard nous entendons Denis chuchoter dans le couloir, une porte claque et tout recommence. Les suivants ont pris la place centrale, Denis revient, pose ses mains sur les épaules, discute, se tait quelques secondes et sort. Enhardie, je pose quelques questions, les enfants sagement écoutent et se taisent.
Vient notre tour. Nous nous assaillons et attendons. Il entre et sans attendre pose ses mains sur mes épaules, puis celles de C, de G et enfin JP. Cela ne prends que quelques minutes, le temps de sentir la chaleur et la force étonnantes de ses larges mains. Il sort se laver les mains pendant que nous prenons congé. Debout dans le couloir on attend.
Il arrive et se tourne vers moi :
"Alors toi, j'ai un peu travaillé sur tes intestins et aussi sur tes nerfs. Tu es angoissée.... çà ira mieux"
Puis il parle de C.
"Elle est un peu tête en l'air, je m'en suis occupé"
A JP
"Bon toi c'est ton genoux, je l'ai remis en place" c'est vrai JP a eu dernièrement un petit accident en scooter et souffre du genoux depuis.
Avec un sourire entendu il me regarde et dit
"Bon maintenant venant on au p'tit" - Et je sais qu'il sait !
"Alors je me suis occupé de ses reins... ils sont un peu chargés... évidemment, ses traitements... et puis j'ai renforcé son système immunitaire... ciel et son rejet ?... Mais il a un engorgement du poumon droit, et là çà va être long. Un an au moins. Mais j'ai demandé là-haut et ils m'autorisent à m'en occuper de loin. Vous n'aurez pas à revenir...." il ne dit rien du foie qui s'abime.
Je pose la question, hésitante. "Et le foie ?"
Il sourit franchement "Le foie ? il tient maintenant ! Ne t'en fais pas "

Un an plus tard je recevais un appel du KB "J'ai une très bonne nouvelle, les examens pulmonaires de G. sont excellents, la fibrose a disparue... cela tient du miracle...!"

vendredi 6 juillet 2007

Mon téléphone posé sur le bureau en verre se met à vibrer, et, s'affiche le prénom de ma fille. J'entends le bruit confus de conversations, couvertes par un moteur, c'est vrai elle partait aujourd'hui rejoindre la Bretagne où elle y passera une bonne partie de l'été à travailler et continuer son Bafa..... "Maman ?....... je l'ai eu ! j'ai ma Licence !"
Ah que cette nouvelle me fait plaisir... c'est d'une part la clef pour pouvoir partir en Hongrie faire son Master, et aussi un formidable pied de nez à tout ceux pour qui je ne suis, malgré tout, pas grand chose n'ayant que le certificat d'études.
Je n'ai pas fait d'études, j'ai longtemps hésité au bord du gouffre, mais mes enfants, je les ai réussi Oh combien !

mercredi 4 juillet 2007

un matin

Certains passages de nos vies s'étirent en un fil si ténu que la hantise que celui-ci casse fait que nous nous absentons de nos vies. Et l'on gardera éternellement cette facilité à se retirer pour ne plus avoir à affronter la douleur.

(janvier 1993)

Se retenir pour ne pas se jeter sur le téléphone, attendre encore un peu... interminable.. Les aiguilles de la montre au dessus de la cheminée semblent s'être arrêtées. Vers 7h30 on ne tient plus. Une, deux sonneries, une infirmière décroche, je bredouille, je voudrais savoir comment va mon fils G.. Bien sûr c'est trop tôt, elle ne peut pas en dire plus que ce que nous a dit le dr Valayer cette nuit, on est trop près de la greffe, on pourra le voir à 15h00 en attendant inutile de rappeler. Je raccroche, hébétée, impuissante.
Alors on attend, on boit des cafés, on se raconte notre nuit. Vers 9h00 on va faire un tour dans le service, au moins être dans le bâtiment quelques étages en dessous de lui, mais se rapprocher. On quête des nouvelles, mais cette étape est si fragile que personne ne peut dire s'il va la surmonter. Il est tout seul, pour l'instant attendre.. attendre.. attendre encore. Tous ceux qui suivent G. depuis sa naissance sont en attente comme nous.

Enfin il est quinze heures, nous montons au septième, couloir désert, le silence nous enveloppe. Nous sonnons, une éternité et l'interphone grésille, au fond le brouhaha du service et une voix qui nous demande de patienter et raccroche. De nouveau le silence avec l'angoisse qui monte... pourquoi ne s'ouvre-t-elle pas ? Y a-t-il un problème ? On ne se parle pas, on est deux et seuls.

Puis la porte s'ouvre sur un sas muni d'armoires, des corbeilles remplies de blouses en papier bleues, jaunes ou vertes. Les chaussures des visiteurs sont rangées sous un banc. Nous enlevons donc, nous aussi, nos chaussures et revêtons une blouse donnée par l'infirmière. Nous attendons encore quelques minutes et enfin on nous autorise à pénétrer en réa. Il règne une tension dynamique. Tous le monde se déplace vite mais calmement. En face de la porte, des berceaux avec de tout petits bébés que leurs parents peuvent voir à travers les vitres, les chambres sont toutes entièrement en murs vitrés, rien n'échappe au regard.
En chuchotant je demande à l'infirmière où est la chambre de G., je n'ai pas fini ma phrase qu'une sirène assourdissante rugit au dessus de nous, une cavalcade de médecins et d'infirmières se précipitent dans la chambre au fond du couloir, à droite. Celle de G. ! Un cri "il s'est arraché ses tuyaux" - il y a une sorte d'affolement contrôlé, on nous repousse dans le sas.
Nous ne le verrons pas aujourd'hui, et repartons orphelins.

... trois mois plus tard, le jour de mon anniversaire, nous quitterons l'hépato ...

Et puisque l'avenir est encore très incertain, pour reprendre des forces nous partons en famille en Bretagne...

lundi 2 juillet 2007

Le grand plaisir de Chamade, comme de celui de beaucoup de chats, est d'enfiler sa tête dans un carton, si possible un peu troué, et de se promener dans l'appartement.

Aucun risque d'étouffement, et cette impression délicieuse d'être invisible.