dimanche 29 avril 2007

grillons et fourmis

Nous hébergeons depuis maintenant quelques mois une fourmilière, véritable passion de notre fils depuis presque 10 ans. Il a fallu tout d'abord créer l'endroit où serait déposée ce qui deviendra la fourmilière. En se documentant, en participant à un forum spécialisé dans tout ce qui a trait aux fourmis, il a sculpté dans un bloc de béton alvéolaire des galeries, puis entouré le tout de verre, avec en prime une barrière électrique dissuadant les velléités d'escapade. Les fourmis sont arrivées par la poste, dans un tronçon de tube en plastique. Déposées dans leur nouvel habitacle, elles se sont empressées, une fois la reconnaissance du terrain faite, d'installer de façon très ordonnée, leur nouveau lieu de vie. Depuis, bichonnées par notre fils, la reine pond régulièrement des grappes d'œufs, et les ouvrières s'en occupent très consciencieusement...
Ayant lu que les grillons étaient une des friandises préférées de cette sorte de fourmis, nous sommes allées en quérir une petite fournée à l'animalerie qui les commercialisait. Mais là, il s'avéra que donner à manger des grillons sautant dans tous les coins n'était pas chose aisée. Et puis malgré la rusticité de ces insectes, il n'est pas vraiment dans notre culture de tuer des animaux pour en nourrir d'autres. Aussi retrouvons-nous maintenant avec tout un petit lot chantant dès le soir tombant. Je les nourris de fanes de radis, nettoie leur cageot, dépose des croquettes pour chat qu'ils adorent.... Et me fait réveiller chaque nuit par leur stridulements !

samedi 28 avril 2007

fête

Sainte Valérie...

Mon amoureux ne l'a pas oubliée !

élection

Cette élection m'épuise ! Toute mon énergie semble figée dans l'attente de la probable catastrophe. Je cherche, en sautant de blog en blog, en lisant différents journaux d'informations, en écoutant les arguments de la droite modérée et de la gauche, une raison de me rassurer.... mon indéfectible optimisme sans doute ! Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà eu une telle angoisse pour l'après ! Moi qui suis viscéralement attachée à la liberté, la mienne mais aussi celle des autres, je pressens une perte de celle-ci dramatique, si NS arrive au pouvoir, aux pouvoirs.

Cette homme transpire le danger.

J'ai connu déjà plusieurs présidents. Je suis née sous De Gaulle que mon grand père admirait, vénérait, mais dont le départ en 69 a été joyeusement fêté par mes parents. Entre temps il y avait eu les élections de 1965, j'avais 8 ans, ma soeur 7. Unique souvenir d'un jour où nous avions chanté à tue tête, en sautant sur nos lits, une chanson de notre cru avec comme seule parole le nom d'un candidat répété en boucle "et tixier vignancourt et tixier vignancourt etc..." Mon père était rentré dans la chambre, comme une furie, nous avait attrapées chacune par le bras, flanquées par terre et ordonnées de ne plus jamais dire le nom de cet homme apparemment effrayant.
Après mai 68 et l'arrivée de la télévision achetée uniquement pour savourer la démission de De Gaulle, premier petit épisode Poher, puis arrivée de Georges Pompidou dont la femme me semblait gigantesque et peu féminine.
Un autre souvenir lié à Georges Pompidou : Nous rentrions de notre maison de campagne en voiture et nous passions devant un marchand de journaux. Ma mère brusquement à dit "R. arrête toi, si ce n'est pas un poisson d'avril, Pompidou est mort".
Poher refait un petit tour...
Et nous découvrons Giscard d'Estaing, dont j'ai hérité longtemps durant ma scolarité une rallonge à mon prénom. Valérie Giscard d'Estaing .... hahaha !
Toujours la droite encore la droite ! Pendant ce temps je lisais Témoignage Chrétien.
C'était comme une fatalité, mon père perdait ses élections à chaque fois. Ce père si puissant qui, ces soirs là, s'enfermait dans une mauvaise humeur glaçante.
Mon premier vrai meeting je l'ai vécu à Mulhouse avec François Mitterrand. Une véritable folie, et un tribun hors pair. Puis la victoire enfin de la gauche, mais je n'habitais plus avec mes parents depuis un moment et je ne pouvais pas savourer avec mon père cette délivrance tant attendue. Ma mère avait acheté à Paris, exprès pour moi , un exemplaire de Libé parfumé à la rose (du fond de ma province les exemplaires étaient inodores et pour moi lectrice inconditionnelle de Libé depuis 1973, elle a fait une infidélité au Monde ce jour là).
J'ai eu tant de plaisir à cette élection que malgré tout je garde une tendresse pour François Mitterrand et le jour de sa mort j'ai eu l'impression de perdre un lointain parent.
De Chirac, je garderais le souvenir de son élection où les petits enfants de nos amis avaient hurlé leur joie en voyant la marionnette des guignols disjonctant sur Canal+, alors que nous étions plutôt désolés. Malgré tout ce qu'il a fait, je n'ai pas d'animosité envers lui. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs parce qu'il est totalement éloigné de mes convictions. Il a eu le courage de se positionner contre la guerre en Irak et puis un jour en se baladant avec des journaliste il a eu cette expression, tout en finesse mais si imagée, qui pour moi restera culte "cela m'en touche une sans faire vibrer l'autre" .

Et voilà, nous en sommes aujourd'hui à choisir entre SR et NS !

Encore une semaine avant de savoir à quelles sauces nous serons mangés !

mercredi 25 avril 2007

Arve

Non ce n'est pas Gottingen, juste la rivière qui nous accueille à l'entrée de notre ville.

mardi 24 avril 2007

générique

En général, quand je sors du bureau, c'est pile l'heure de "Et pourtant elle tourne" sur France Inter. L'émission rêvée pour faire mes trois quarts d'heure de route. Le matin j'ai droit à Demorand, mais là pff je sature un peu et je mets des disques. Me crisper les nerfs juste avant de démarrer ma journée n'est pas dans ma nature.
Ce n'est pas que Jean Marc Four anime une émission humoristique, mais j'aime l'humanité qui se dégage des reportages. Il est moins militant que Daniel Mermet, mais il pointe souvent le doigt à des endroits un peu trop oubliés des médias.
Ce soir l'émission traitait des médicaments génériques, de la bataille de l'Inde pour défendre son droit à produire des médicaments moins chers pour soigner les malades du sida, y était interviewé l'attaché de presse de Novartis qui plaidait la cause de la recherche.
Je trouve terrible que l'économie soit tellement mêlée à l'humain. D'une part je conçois que pour découvrir, élaborer, mettre au point des médicaments il faille beaucoup d'argent, mais c'est ce qui est mis en balance qui me semble tellement disproportionné.
Mon fils a bénéficié, oh combien, de la recherche. Il a même pris part, à sa façon, au programme de mise en place d'un nouveau médicament. Et si cette nouvelle molécule n'avait pas été découverte, il ne serait plus là depuis longtemps. Lorsqu'il a été intégré dans le protocole de ce qui à l'époque portait encore le nom de FK506, il ne m'a été demandé qu'une signature à apposer en urgence sur un fax que l'on envoyait aussitôt en Allemagne et qui nous revenait quelques minutes plus tard avec l'autorisation de démarrer le traitement dans l'instant. Rien d'autre. Pas de question financière. La seule chose qui importait était de tenter d'enrayer le rejet qui ne répondait à aucun autre traitement.
Tout ce qui concernait le traitement de sa maladie, les opérations, les mois d'hôpital et même une partie de mon hébergement à la maison des parents étaient pris en charge d'une part par la sécurité sociale et d'autre part par la mutuelle.
Mais j'ai rencontré là bas, des parents qui mettaient tout leur espoir dans la première intervention dites de Kasaï pratiquée en générale dans le but de laisser les enfants grandir un peu avant la transplantation hépatique. Pour eux cette intervention était la seule que le régime de santé de leur pays prenait en charge. Si à la suite de l'intervention le flux biliaire ne se rétablissait pas, ils savaient leur enfants condamnés à brêve échéance. Nous, nous avions encore l'espoir de la transplantation.
Je me souviens de la détresse d'un père, qui chaque matin en ouvrant la couche de sa fille, cherchait désespérément une légère coloration des selles qui aurait indiqué le retour du flux biliaire. Et je voyais cette enfant déracinée, dont la mère avait dû rester dans son pays pour s'occuper des frères et soeurs, qui n'avait aucune chance de grandir.
Cette injustice me bouleverse.
Ce soir, en écoutant ce responsable de la communication, je me demandais comment on pouvait en arriver là. Comment un être humain, pouvait plaider avec autant de détachement pour l'économie, alors que de l'autre côté de la balance il y a d'autres êtres humains. Comment peut-on, avec autant de détachement, envisager sereinement cette non assistance humanitaire.

lundi 23 avril 2007

aux votes

22 avril 2007.
Comme partout en France, il faut faire la queue pour pouvoir voter. On retrouve des copains, des voisins, la température est estivale.
Une fois notre devoir de citoyen fait, nous allons boire un café en terrasse. Ambiance familiale et ensoleillée.
Pour tromper l'attente, l'après midi direction cinéma voir "les vacances de Monsieur Bean", ce film n'est pas drôle et la bande annonce contient un gag qui n'est pas dans le film, le seul qui aurait pu faire sourire.
Notre fille est assesseur, coinçée toute la journée dans son bureau de vote. Heureusement elle peut de temps en temps sortir prendre l'air et nous appeler.
Mon frère nous téléphone de Paris pour savoir si nous captons la RSR ou la TSR. Les sites sont saturés et Couleur3 prévient que le CSA leur a demandé de brouiller les émissions vers la France. En contournant les chemins officiels de la radio nous arrivons tout de même à avoir la couleur du deuxième tour. A 18 heures nous avons les estimations du QG de NS. Rapide appel aux parisiens qui pourront voter suivant leurs conviction puisque leur bureau ferme à 20 heures. A 18h20 Couleur3 donne la tendance, Bon pour ton poil aussi (Nadal serait en tête). Ouf elle est passée.Sur les blogs cela discute ferme. Certains Bayrouïstes n'hésitent pas longtemps pour se tourner vers l'UMP. D'autres se réjouissent du faible score de Le Pen, y voyant un recul de l'intolérance. Les sarkosistes exultent d'avoir ratissé ces voix perdues. Un bref moment la tension tombe, je me sens presque en vacances. Mais dès vingt heures mon angoisse revient au galop.
Décidément ces élections me font peur.

dimanche 22 avril 2007

à gauche toute

Ces blogueurs "de gauche" ayant voté Bayrou et qui maintenant sont tenté par NS ?

De gauche .......... disent-ils !

samedi 21 avril 2007

images de campagne


Demain nous votons. Je suis passée devant notre bureau de vote et j'ai rapidement pris quelques photos des affiches officielles de la campagne. Je n'ai pris qu'une partie, ne voulant pas déranger le petit groupe de personnes discutant devant le reste des panneaux




Je n'ai pas fait d'études, rien de rien. J'ai lâché l'école très rapidement.
Au tout début, je me rappelle du jardin d'enfants, à Strasbourg, comme de ma première prison. Jolie prison où l'on pénétrait par un bel escalier en pierre ouvragé. Il était tenu par des soeurs et des "Mademoiselles". Là-bas j'y ai appris à lacer mes chaussures sur un petit cadre en bois sur lequel était clouées deux bandes de tissus rivetées que l'on assemblait avec un cordon. Mes souvenirs d'apprentissage s'arrêtent là. Il y avait une grande cour, du soleil, et ma petite soeur.
Puis nous avons quitté Strasbourg et sommes arrivés à Mulhouse où là je suis allée à l'école maternelle de Ste Ursule. Toujours des bonnes soeurs et des maîtresses. Mes souvenirs se résument à quelques flash back - Une certaine Laurence Piquet qui n'arrêtait pas de faire des bêtises et qui du coup se retrouvait "au piquet" ce qui nous faisait rire aux larmes. Un certain Serge M* qui m'avait entraînée dans les toilettes pour me montrer son zizi, nous nous étions fait surprendre et punir sévèrement par une bonne soeur passant par là. Et de temps en temps la venue de mon père qui faisait des conférences sur l'éducation des enfants. Cela nous donnait à ma soeur et moi une sorte de prestige dont je profitais éhontement en refusant, sous prétexte qu'il faisait gratuitement ces conférences, de faire la révérence aux soeurs.
Nous avons quitté l'école maternelle mais sommes restées dans le giron de Ste Ursule. Le vrai cauchemar commençant. Là bas j'ai vraiment démarré ma carrière de mauvaise élève, exprès. Bien que je souffrais de ce rôle, j'étais incapable d'en sortir. Ma soeur brillait et cela nous à valu quelques années plus tard de nous retrouver dans la même classe - cauchemar ultime. Comme nous étions dans une école catholique, nous avions droit à toutes les manifestations religieuses. La Sainte Marie restant ma préférée parce que très romantique. Nous chantions en procession le long des chemins traversant le parc de l'école, et l'odeur des buissons fleuris me rendaient très mystique. Par contre je détestais la période précédant Noël. Nous avions, en classe, une crèche située tout en haut d'une montagne de papier marron tacheté. Chaque élève était représentée par un mouton sur le dos duquel était écrit son nom. A chaque bonne note le mouton grimpait vers la crèche, à chaque mauvais note il redescendait d'un cran. Le mien ne bougeait pas ou très peu. Il grimpait parfois d'un cran mais retournait à sa solitude dès la note suivante, j'en étais mortifiée.
Je ne sais plus exactement pourquoi mes parents préférèrent nous faire continuer notre scolarité dans le public, mais pour cela il nous fallut quitter Ste Ursule la dernière année de primaire. J'atterris donc à l'école Cour de Lorraine. J'eus cette année là un vrai bonheur. Ma maîtresse, Melle Jamm, me fit découvrir le plaisir d'apprendre. J'allais en classe le coeur léger, et bien que cette école aie été objectivement vieille et sombre, j'en garde le souvenir de marronniers remplis de soleil.
Ensuite le collège. Que dire. Dès le premier jour j'étais rentrée en déclarant que cette année j'allais la redoubler. Je suis devenue cancre absolu. Personne ne comprenait mon attitude. Les professeurs en général m'avaient jetée très rapidement dans la catégorie irrattrapable. Mon père me fit passer tous les tests de QI possibles, et puisqu'ils étaient plus qu'honorables, décida de laisser tomber. Je sombrais effectivement. J'intégrais donc une seconde cinquième, avec, comme "camarade de classe", ma soeur. Rien à dire de cette année. La rupture avec ma famille était consommée. Parfois, je me faisais plaisir en rendant un devoir où je brillais. Cela confortait mes profs et mes parents, j'étais de la pire engeance.
Je fus jetée en seconde G3. Le premier jour nous fûmes accueillis par notre professeur principal qui nous prévint que nous étions "la poubelle du Lycée", je lui demandais s'il appréciait son rôle d'éboueur ? J'étais classée.... Je passais en première où ma principale activité fut l'école buissonnière. La nuit je préparais le concours pour entrer à l'école des Beaux Arts. Je me couchais vers 4 heures du matin.
Je passais le concours que je réussis facilement, il est vrai que c'était une petite école et qu'il ne représentait pas une grande difficulté. Peu après mes 18 ans, ma mère avec qui je n'avais quasiment plus de contact, me demanda de partir.
Je quittais donc la maison quelques minutes après son injonction, un sac rempli de quelques affaires et me fit héberger le temps de trouver un appartement, par les parents d'une amie.

vendredi 20 avril 2007

J'ai mis 22 mois à me décider pour ouvrir mon blog, et depuis je tremble que l'on ne découvre la supercherie. De quel droit me suis-je permis de me glisser dans le monde des blogs ?
Je suis si peu sûre de ma légitimité, qu'il suffit que je lise une réflexion, une critique, une saillie dans des commentaires ou les écrits de blogueurs influents, pour qu'aussitôt je me sente écrasée de honte. Je me mets toujours du mauvais côté. Il suffit de rien, l'autre jour par exemple, Caro, sur Pensée d'une ronde, évoquait la naissance délicate d'une petite fille et s'interrogeait sur le fait qu'elle était peut être trop dans l'intime et s'en excusait. Instantanément me sont revenus plusieurs articles qui déjà avaient éveillés des doutes sur mes histoires très (trop ?) personnelles. Est-il éthiquement autorisé de se raconter sans pudeur ? J'écris cela sans aucune ironie, sans second degré. Ce fameux syndrome de l'imposteur avec lequel je me suis construit vaille que vaille et qui, malgré son identification, fait partie intégrante de ma personnalité. La psy (du travail) qui m'a interprété le test du sosie s'étonnait de ce besoin constant que j'ai d'être rassurée sur mon travail, et une de mes amies et collègue me serine à longueur d'année que je vaux plus que ce que je crois. Rien à faire, je serais toujours en attente de la découverte de ma nullité. Je dis cela sans forfanterie, je me suis fait une raison, mes 10 ans d'analyse m'auront au moins permis d'identifier le pourquoi de cette angoisse dans laquelle je nage depuis toujours, et j'ai maintenant des petites bouées pour ne pas me noyer totalement.

mardi 17 avril 2007

...

..."Je ne sais pas bien à quoi correspondent les dernières volontés, auxquelles on attribue une sorte de caractère sacré. L'autre jour, ma copine Calixte ( qui est jeune et en pleine forme) me disait : "Je veux être incinérée et qu'on disperse mes cendres dans l'océan", je lui ai demandé si elle pensait que quelqu'un dans son entourage serait assez fort pour le faire, que pour ma part, je trouvais terriblement égoïste d'imposer ce genre de geste romantique aux survivants."

- Dernières volontés - par Samandti - 17 avril 2007

Mon frère avait lui aussi fait part de son désir d'être incinéré, ce que nous avons respecté. Mais nous avons gardé ses cendres dans l'urne, que nous avons enterrée dans le terrain de la maison familiale. Mon mari, quelques années plus tard, a sculpté dans une pierre du terrain, un oiseau qui en garde l'emplacement.

Plus tard, une amie a déposé dans la coupe trois larmes de nacre que l'on caresse en passant.

J'aime l'idée de le savoir un peu là, en pensée.

Même si je comprends et accepte la demande de disperser les cendres, il me semble que ce geste me serait à faire, extrêmement douloureux. J'ai, comme Samandti, besoin de pouvoir retrouver un endroit où me recueillir même un tout petit instant. Je n'arrive pas à mettre en mot ce que provoque chez moi cette dispersion, comme un déchirement plus aigu, être arrachée aux tout derniers souvenirs ? Je ne sais pas. Je me rappelle mon hébétude, lorsqu'un jour où, venant d'apprendre la mort d'une amie et voulant lui dire au revoir, je m'étais retrouvée devant un carré d'herbe où ses cendres avaient été dispersées. Je crois bien que je me suis sentie dispersée aussi, je n'ai pu lui dire au revoir.

lundi 16 avril 2007

lundi

C'est l'été, c'est lundi.... jour du Elle, vite feuilleté sur un coin de bureau. Page 30.. pouf pouf pouf ... Allez hop je signe, mais comme dit mon amoureux :
"1 million de femmes énervées ?" Ben oui ! tous les 28 jours !

Voilà çà c'est fait ! Maintenant profitons du soleil, des lilas qui s'ouvrent, du fait qu'on a mangé tout le chocolat, donc plus de tentation...Pas de risque pour autant que je me mette au régime à 1000 cal (demain Caro va sans doute pousser son cri), mais si déjà je commence à descendre à 4000 cal ce sera un bon début.
J'ai aussi envoyé mon chèque pour ma petite pochette de chez Hélène. Je pense que je n'y mettrais ni diamant(s) ni saucisson, mais rien que pour avoir vu ce blog démarrer, prendre de l'ampleur, et participé au choix du slogan "pochette", je ne pouvais pas ne pas en avoir un exemplaire. J'ai vu que Petite Mendigotte avait aussi des exemplaires de pochettes vive sarko ou sego, mais elles sont nettement moins belles et je me vois mal afficher ce genre de truc.

J'ai commencé le livre que mon frère aîné m'a offert pour mon anniversaire - L'élégance du Hérisson, j'ai bien entamé le Marianne "spécial Sarkosy", pas grand chose de neuf, mais j'ai lu l'article Michel Onfray pour les nuls ! J'aime bien Marianne de temps en temps, c'est comme Voici il y a de tout petits articles vite lu, idéal pour les toilettes. J'ai encore trois livres en cours et à finir.

Aujourd'hui j'ai aussi, ENFIN, sauvegardé la totalité de mes boulots (vives les clefs usb). En attendant d'avoir mon disque externe, je me sens plus tranquille.
Il y a quelques années, après avoir attendu plusieurs mois que l'on accède à ma demande d'un moyen de sauvegarde plus rapide que mes multiples disquettes, j'avais, de mon propre chef, installé un lecteur Zip sur mon PC. Le soir j'avais enfin pu faire une sauvegarde de l'intégralité de mon disque dur et bien sûr j'avais gardé le Zip avec moi.... le lendemain en arrivant au bureau, il ne restait plus que les plantes, les tables et quelques chaises. Tout le reste avait été embarqué la nuit. Mon Zip dans mon sac à main, je n'avais rien perdu et j'avais même eu droit aux félicitations soulagées du directeur.

Sinon ? Beaucoup de camions sur la route. L'autoroute A41 progresse. J'ai même lu que mon fameux Mont Sion allait être transpercé.

Demain c'est de nouveau l'été, ma fille se prélasse entre deux cours sur les berges du Rhône, et j'ai bien envie d'aller y boire un verre. Les lyonnais sont déjà en maillots de bain.

En attendant je vais aller faire un tour de blog !

dimanche 15 avril 2007

Longtemps j'ai eu besoin, très rapidement, au début d'une relation amicale ou professionnelle, de dire de façon très claire, que j'avais été violée. Non pas pour me faire plaindre, ce n'est pas du tout dans ma nature, mais je crois que je donnais là une des clefs de ma personnalité.
En ouvrant ce blog, je n'avais pas d'idées très précises de ce que j'allais en faire, mais là aussi très rapidement j'ai eu ce besoin de donner quelques clefs pour les éventuels visiteurs atterrissant là par hasard.
Il y a un avant et un après lorsque l'on a été violée. La vie ne s'arrête pas, loin de là, mais elle prend une autre saveur. Ce qui fait notre vie, c'est justement tous ses accidents, ses rencontres, ses douleurs, et ses bonheurs. Le viol est une rupture définitive avec l'insouciance.
J'ai souvent comparé ma vie à une succession de portes que j'ouvrais et qui me faisaient basculer dans une autre dimension avec l'impossibilité de revenir en arrière. La première grande rupture a donc été ce viol qui m'a clairement fait passer de l'autre côté de la barrière, quelques mois après, le séisme de la mort brutale de mon frère aîné a balayé ce premier traumatisme (il faudra que je le raconte aussi) et puis....
Je suis devenue maman !
Maman d'une petite fille blonde, aux yeux bleus transparents, pleine de vie, exerçant tout son charme pour me réapprendre à aimer la vie. C'est elle qui m'a fait prendre conscience de la nécessité d'entamer une analyse. C'est elle aussi qui nous a poussés à faire un vrai mariage, et non pas un rapide passage à la mairie pour officialiser notre union. Dès le départ elle était munie d'une personnalité rayonnante et réparatrice. A six ans elle devenait grande soeur, fière de ce petit frère tout jaune. Jamais elle n'a douté qu'il vivrait, et jamais elle n'a montré qu'elle souffrait de son absence et de la mienne. Lorsque j'ai dû les avertir de la gravité de l'état de santé de leur père, elle a gardé sa joie de vivre, m'interdisant de me laisser aller. Bousculant ce père qui n'en pouvait plus, pour qu'il s'accroche à la vie, qu'il ne nous abandonne pas. En la mettant au monde j'avais ouvert la porte de ma ré insertion dans la vie.
Mes enfants connaissent mon histoire, ils savent le pourquoi de certaines de mes angoisses. Cela fait partie de notre vie, cela m'a construit, cela, d'une certaine façon, a aussi influé sur leurs vies. Je crois même que si je ne leur en avais pas parlé cela aurait eu des effets bien plus négatifs que de leur dire. Mais pour eux aussi c'est de l'histoire ancienne. Ce n'est pas un traumatisme, mais juste une part de la vie de leur mère.


samedi 14 avril 2007

a...chat

8 Septembre 2004

Notre grande avait quitté le nid familial et s'était envolée à Lyon pour découvrir la vie étudiante, pour son frère cela se résumait à un appartement résonnant l'absence, mon mari et moi ne rentrant que longtemps après la fin des cours. Souvent les deux avaient plaidé pour avoir un chat, mais j'étais restée ferme. Jamais de chat... Jamais ! C'est tout !
Et puis là, ce vide qu'avait créé le départ de notre fille.... pfff j'ai mollie.

Puisque les résultats scolaires étaient à la baisse, je promis un chat s'ils s'amélioraient. Nous attendrions le premier bulletin et si les notes étaient au-dessus de 12, nous irions ensemble en choisir un.
La semaine suivant ma promesse, en rentrant un peu plus tôt de mon travail, je proposais à mon fils, pour lui donner le courage, d'aller voir les chats dans une animalerie.
Il y avait une petite dizaine de chatons, dont trois totalement déchainés, se chamaillant, se mordillant respectivement les oreilles, les queues, courant dans tous les sens. Dans le même box, perché, l'air malheureux, un tout petit truc noir semblant au dernier stade de l'anorexie. Nous étions fascinés par les trois chatons tigrés, et une vendeuse nous proposa d'en prendre un dans les bras. Mais elle mis le petit truc noir dans les mains de mon fils et là.... comment dire..... on fondit de tendresse.

Et voilà, Chamade faisait partie dans notre vie !


Nous sommes rentrés avec notre petit truc noir miaulant de désespoir, qui immédiatement arrivée à la maison, se précipitait sous un meuble et n'en ressortait, couverte de poussière, que de longues heures après. La première nuit, collée à celui qu'elle ne cessera d'adorer, elle vomit plusieurs fois de peur, et ne se décida à manger que le lendemain soir.
Depuis elle a pris de l'assurance et elle daigne partager l'appartement avec nous !

vendredi 13 avril 2007

28 janvier 1983...

Cela faisait maintenant un mois et demi que j'avais quitté l'Alsace pour rejoindre mon amoureux en Haute Savoie. J'étais arrivée un dimanche gris, découvrant une toute petite ville bien moche, bien vide. Personne pour m'attendre, j'avais pris un bus et m'étais laissée porter trois quart d'heure avant d'arriver devant l'immeuble où nous allions vivre quelques mois avant de trouver un appartement à nous. Premier petit boulot, ouvreuse dans un cinéma, le soir uniquement. Rapidement nous nous étions créés une bande de potes. Ce soir là, nous nous étions retrouvés après la dernière séance, dans le bistrot à côté. Vers vingt trois heures je les avais quittés, j'étais la seule à travailler le lendemain, je venais juste de démarrer un autre petit boulot, des ménages chez un particulier.
C'était l'hiver, il faisait terriblement froid, je marchais déjà depuis dix minutes dans les rues totalement vides, devant moi, une silhouette habillée d'une veste en mouton. En passant sous le réverbère, la fourrure avait semblé constellée de petites étoiles, je dépassais l'homme d'un pas pressée et par le froid, et par une vague peur.
Je devais être à quelques mètres devant lui, lorsque brusquement les pas semblèrent plus rapide... Il courait.... le temps de me retourner, j'étais face à une silhouette terrifiante, le visage totalement recouvert d'une cagoule noire, une arme au poing... J'étais pétrifiée.
Je me rappelle cette sensation inouïe du coeur qui s'arrête, de la décharge d'adrénaline qui inonde l'intégralité du corps, et le coeur qui redémarre. Cette bascule dans le cauchemar, brutale, irréelle. Dès cet instant j'ai commencé à négocier ma vie. Dès le départ il était entendu qu'il me tuerait, pas tout de suite certes, mais croiser sa route avait été une sacrée erreur.
Puisque j'avais tout de même essayé de fuir, il avait sortit le reste de sa panoplie, poinçon, coup de poings américain, chaîne pour entraver... mais mon écharpe était une laisse pour l'instant suffisante.
Nous avons marché de longues minutes, traversant un terrain vague, grimpant des talus, ne rencontrant personne, absolument personne. Les rues étaient vides, mortellement noires. J'ai l'impression que nous avons marché des heures avant d'arriver dans un appartement qui serait ma geôle des heures durant.

Je me sentais petite chèvre luttant pour voir le jour. Etablir une sorte de dialogue, pour devenir un être humain, peut être plus difficile à tuer.

A un moment, alors qu'il venait de me mettre une bible dans les mains pour me "préparer", je me suis sentie envahie de douceur, entourée de tendresse, comme isolée de l'horreur dans laquelle je nageais depuis quelques heures déjà. Comme si "on" m'accompagnait, "on" me protégeait.
Il y a eu les viols, les violences, les menaces....
Il promettait de me tuer et me jeter dans les poubelles de l'immeuble... Et ma seule angoisse était: "Va-t-on me retrouver ? Va-t-on m'identifier? Et surtout : "personne ne saura ce qui s'est passé !"

Au petit matin, épuisée, après un marchandage délicat, il m'a déposé devant la maison de mon employeur. Il devait revenir vers midi me rechercher, mais on m'avait mis dans un taxi pour me ramener à la vie et bientôt j'allais déposer plainte.


En parler, ne pas en parler... ?
A lire les blogs, il semble qu'il n'y ait qu'un candidat à démolir jour après jour. Une candidate plus exactement. C'est incroyable la ferveur qui anime les blogueurs les plus en vue. C'est le "tout sauf Ségolène". Leur rêve le plus fou serait de retrouver pour le second tour Sarkosy-Bayrou, mais ils se contenteraient d'un Le Pen-Sarkosy, afin de pouvoir savourer la défaite du PS qu'ils honnissent tous en coeur.
Après ? Oh après on s'en tape ! L'essentiel aura été atteint, détruire cette candidate qui a le culot de vouloir être dans la cour des grands !
Que réveille-t-elle en eux qui les rends si agressifs ?

jeudi 12 avril 2007

Aujourd'hui, fini la rigolade, il faut s'y remettre sérieusement. Une salade à midi, les blogs délaissés quelques jours à survoler rapidement avant de me plonger dans les charges patronales, les réponses à envoyer, les dossiers à enregistrer et classer...
Demain promis, je m'occupe de mon blog.

50

Or donc, Dimanche, je fêtais mes cinquante ans ! Et mardi, mes associées m'invitaient au restaurant, pour marquer cette étape. Nous sommes allées au Tresum, surplombant le lac. Il faisait un temps particulièrement plaisant. Nous avons pris le café sur la terrasse, à l'ombre.
A seize heures nous nous sommes décidées à rejoindre nos bureaux histoire de faire acte de présence. C'est, tout compte fait, assez agréable de devenir quinquagénaire.

vendredi 6 avril 2007

Tout à l'heure nous filons en Alsace fêter Pâques et mes 50 ans. Demain matin j'aurais cette vue en prenant mon petit déjeuner.
Il n'y a pas de connexion internet dans notre maison de campagne et il n'y aura donc aucun nouveau message jusqu'à mon retour la semaine prochaine.
Je me réjouis déjà des cinq heures de miaulements qui vont nous accompagner pendant le trajet. Tout ça pour que le fauve d'appartement retrouve le temps d'un week end ses instincts de chasseur et nous dépose fièrement les mulots frémissants à nos pieds.

Joyeuses Pâques !

jeudi 5 avril 2007

incendies

En partant déjeuner, nous sommes passées devant une maison dont plusieurs étages avaient brûlé.

Il y a fort longtemps, je vivais de petits boulots n'ayant pas fait d'études. Partie très tôt de chez mes parents, pleine de révolte, je me débrouillais depuis quelques années et profitais de la vie.
J'habitais en plein centre de Strasbourg, rue de la Haute Montée tout en haut, juste sous les toits, dans un appartement immense. Je cultivais tranquillement quelques plants de cannabis qui s'épanouissaient sur les bords de mes fenêtres. J'étais ouvreuse dans un cinéma de quartier qui passait dans une salle, des westerns et des films de kung-fu, et dans la salle attenante des films pornos. Nous étions une bonne équipe, apprenant des dialogues par cœur que nous nous répétions en attendant la fin des films.
Je travaillais sept jours d'affilée puis savourais les trois jours de repos en faisant la fête jusqu'au petit matin.
Le 15 août 1980, une de mes amies mulhousiennes, était venue se réfugier chez moi pour fuir un hypothétique tremblement de terre annoncé dans le Haut Rhin (nous nagions à l'époque en plein délire mystique, renforcé certainement par toutes les substances euphoriques que nous dégustions quotidiennement). J'avais aussi depuis plusieurs jours ramassé un couple de garçons qui ne savaient pas où dormir et dont je n'arrivais plus à me débarrasser.
Il était très tôt lorsque mon nom, hurlé dans la cour, me sortit de mon sommeil profond et légèrement comateux. Furieuse d'être réveillée un jour de congé, je me traînais jusqu'à la fenêtre de la cuisine prête à déverser toute ma rage sur ces voisins habitués à prendre à témoin l'ensemble des locataires de l'immeuble dans leurs querelles d'alcooliques.
- "Mam'selle B****, y'a l'feu chez vous !"
Chez moi ? Je venais de traverser l'appartement, et malgré mon état plus que vaseux, je n'avais pas croisé une seule flamme.
Furieuse je leur criais
- "Vous feriez mieux d'aller vous recoucher et me laisser dormir. Ca ne brûle pas, je suis fatiguée, j'en ai plus que marre de vos hurlements" Je refermais la fenêtre et allais me recoucher.
A peine rendormie, la sonnerie irritante de la porte me fait bondir du lit.
S'en était trop, ils allaient être surpris ! J'ouvrais la porte entièrement nue !

En face de moi 5 pompiers, le visage recouvert de masque, munis de sifflets pour se retrouver dans le brouillard épais de l'incendie, me regardaient stupéfaits.... instant de profonde solitude !

Je claquais la porte et donnais un tour de clef. Fonçais, tout en m'habillant, réveiller mon amie et prévenir mes locataires sangsues de notre rapide évacuation. Les pompiers attaquant ma porte à la hâche, enfin décente, je me précipitais pour leur ouvrir.
Ils étaient comme fous ! Toutes mes fenêtres éclatées, mon splendide ficus gigantea dont chaque feuille atteignait presque un mètre rapidement élagué sous leur coups de hache, pour libérer de la place vers la fenêtre où la grande échelle nous attendait. Mes plantations évacuées d'un geste prompte gisaient, piétinées, par terre !

Vite sauver l'essentiel, une paire de stiletto achetée la veille, ma collection de photos maton et hop, le harnais enfilé, un pompier devant, un pompier derrière qui gentiment m'aide, en me tenant les fesses, à descendre cette échelle qui n'en finit pas.

Arrivée au sol, je suis accueillie par les applaudissement de la foule amassée.

C'était un très bel incendie...

mercredi 4 avril 2007

histoire de dates

Les dates anniversaires....

Nous avions été appelés un samedi matin début janvier. Laissant derrière nous, ma fille et mon mari, nous étions partis en ambulance pour cette transplantation qui devait permettre à notre petit garçon de continuer à vivre....

Transplantation réussie, bref passage en réa, retour en soins intensifs puis assez vite en service hépato. Beau petit garçon tout rose, le blanc de l'oeil "blanc", un miracle !
Et puis brutalement, alors que le stade à haut risque est loin derrière nous, rejet aigu, violent, incontrôlable ! La ciclosporine, la cortisone, l'okt3.. rien ne marche. Les gamma GT crèvent le plafond, les transaminases atteignent des records... mon fils n'est même plus transportable en réa.

Le staf est perplexe, rien ne justifie ce rejet, la psychiatre du service me prend à part.
Je la revois, adossée à la fenêtre, dans un couloir... Elle est pensive, peu de mots sont échangés.

On sait toutes les deux qu'il y a peu de chance qu'il supporte longtemps cet état...

Elle me regarde, me demande :
"Cette date, cela n'évoque rien pour vous ? "
Non rien ! Silence.... Je suis entièrement vers cet enfant que je vais perdre.

Et puis... soudain l'évidence... il y a pile 10 ans je me faisais violer !

oups

32 passages à la suite d'un commentaire laissé chez Eolas...
Je présente mes excuses pour la déconvenue de ceux qui cliquant sur mon nom tombent sur un blog "bisounours".

dimanche 1 avril 2007

indifférence

Je ne sais plus quel chemin nous a amené à parler de mon viol, de mon agresseur. Mais à un moment je disais à mon fils que je n'en voulais pas à cet homme, qu'en fait il était sorti de ma vie totalement et que je n'y pensais jamais. Bien sûr il avait bouleversé ma vie, il m'avait sans doute fragilisé à vie et c'est le premier qui m'a fait sortir de l'insouciance de ma jeunesse. Mais je n'ai aucun sentiment vis à vis de lui.

Ce soir je clique sur un nom, après avoir été intéressée par une réponse à un message sur un blog, et ce que j'y lis éclaire ce que je ressentais cet après midi.

Si j'ai pu digérer ce viol, c'est d'une part grâce à une analyse qui m'a permis de me reconstruire, mais avant tout, d'avoir été reconnue par la justice comme victime. Je n'avais aucune haine, aucun désir de vengeance, j'étais simplement détruite, déconstruite. La peine infligée à mon violeur effaçait un peu celle dans laquelle de me noyais depuis ce foutu 28 janvier. Lui, avant de partir purger cette peine, m'avait demandé pardon de n'avoir pas réalisé ce qu'un viol avait de destructeur. Et je crois que, d'avoir été reconnue non coupable, m'a vraiment redonné l'élan de vivre.

dernière ligne droite

1er avril.... voilà je suis dans la dernière ligne droite avant de passer le cap des fameux 50 ans. Je ne pourrais plus me targuer d'être une ménagère de moins de 50 ans, je ne serais plus prise en compte dans la majorité des sondages, je peux maintenant manger, boire, regarder, écouter ce que je veux... les publicitaires s'en contrefoutent... je suis dans la catégorie des vieux et franchement cela me fait bien rigoler. Parce que moi dans ma tête je ne me sens absolument pas vieille. Plus sereine certes, moins énervée, quoique... mon fameux test du Sosie révèle, semble-t-il une nature révoltée. Comme quoi je n'ai pas vraiment changée malgré mon grand âge.
Ma toute première manif, je l'ai faite toute jeune, en vélo avec René Dumont. Plus tard, j'étais en première ligne à Malville contre la construction d'une centrale nucléaire, première vraie manif avec gaz lacrimo, charge des crs. Aujourd'hui, je me suis calmée, il y a bien eu le forum altermondialiste contre le G8 à Evian où je me suis bien éclatée, mais je laisse mes enfants prendre la relève. Pas sûr tout de même que je ne me réveille pas un de ces quatre avec une petite envie d'en découdre...

Mais là, je reviens d'une petite balade avec mon grand fils adoré. Mon chéri lui ayant préféré faire une longue sieste. Il ne fait pas beau, ciel gris mais température douce. J'ai envie de filer au bord de la mer, voir la nouvelle petite maison que mes parents ont achetée sur une ile des Charentes.